Christophe Boltanski, neveu du plasticien Christian et du sociologue Luc, raconte l'histoire de sa famille et de ses origines. Mais ce n'est pas tant ceux-là qui tiennent la place centrale que ses grands- parents. Elle, abandonnée enfant par sa famille à une riche « marraine », très handicapée par une polio, communiste et nantie, qui vampirise sa famille dans un mode de vie bohème et fusionnel. Lui, fils d'immigrés juifs ukrainiens, qui a passé 20 mois caché dans leur appartement, l'oreille aux aguets, survivant terrorisé par ses semblables. Autour d'eux, enfants et petits enfants, comme scotchés les uns aux autres : le point d'ancrage est une grande maison, rue de Grenelle où on mange ensemble, on dort ensemble, d'où on se déplace ensemble, un creuset d'ébullition culturelle et intellectuelle plein de fantaisie.
Quel matériau ! Qu'est ce qui fait pourtant que je n'ai pas trop vibré ?
Christophe Boltanski survole un peu, et à part la grand-mère qui est le personnage premier, tous sont un peu inconsistants, il y a une réelle superficialité qui tient à distance.
Quant au mode d'écriture, centrer le livre sur la maison, petits plans à l'appui, c'était plutôt une bonne idée, mais au final cela met un côté fouillis. D'autant que Boltanski adore dire « elle » ou « lui » plutôt que de nommer son personnage, ce qui achève de nous perdre. Et le recours répété aux énumérations est une solution de facilité qui ne suffit pas à faire un style.
Ce n'est certes pas un livre à condamner, mais je n'y ai pas pris le plaisir que j'en espérais.