La narratrice, dont nous ne connaîtrons jamais le nom, comme pour lui conférer un rôle universel, n'a jamais vraiment fait le deuil de son demi- frère,
Bruno, mort accidentellement à 24 ans, alors qu'elle en avait 15 ; lors d'un voyage en train, lui apparaît, dans sa rêverie, une horloge dans un garage, qui lui aurait annoncé la mort de son frère. Puis à son retour chez elle, elle trouve une lettre d'une certaine Claire, autre demi-soeur de
Bruno, dont elle découvre l'existence, qui voudrait la rencontrer. Elles vont alors partir toutes les deux à la recherche de cette horloge.
Le personnage principal de ce roman est le temps, celui qui s'écoule, celui qui ramène au passé; celui qui s'accélère; les personnages sont à sa merci. Il se concrétise sous la forme des nombreuses horloges qui jalonnent le roman : celle du garage à l'origine de tout, des gares, d'un costume de théâtre, des rêves de la narratrice ainsi que l'horloge biologique.
Ce roman traite avec délicatesse du deuil, jamais surmonté, qui empêche d'avancer, de se projeter dans le futur, qui alourdit, qui vous attire vers le passé.
Ce roman est aussi un hommage à la musique, très présente, qui accompagne chaque étape de la vie de la narratrice; elle permet de trouver l'apaisement, de convoquer les souvenirs, de se laisser envahir par la nostalgie et une douce mélancolie.
Le style est délicat, l'écriture est poétique même si elle m'a paru parfois trop artificielle car donnant l'impression d'avoir été trop travaillée mais l'aspect onirique, le passage régulier entre réalité et rêve, les nombreuses coïncidences m'ont empêchée d'être totalement séduite par ce primo- roman.
Je remercie
Belinda Bonazzi de m'avoir proposé son livre en SP et de la confiance qu'elle m'a ainsi témoignée.