Te souviens-tu des longues discussions que nous avions à ce sujet il y a trente ans ? A l''université, nous cherchions "le Livre". Nous rêvions d'un texte dont la lecture dévierait la colère des cœurs blessés, briserait la haine qu'on éprouve pour l'inconnu, chasserait les nuages qui posent prématurément des rides sur des visages encore jeunes, un texte qui pourrait provoquer des rencontres improbables et inoubliables entre les gens. (p 50)
Dans ce hameau où le sol se vend à bas prix, quelques baraques éparpillées abritent des citadins dépressifs reliés au monde par le haut débit ou des retraités démunis gérant leur fin de vie à moindres frais. (p.108)
Croyez-vous réellement que le fait de se rendre au fond d'une impasse aide à ouvrir d'autres routes ? (p.43)
Laissez-moi juste m'étonner de la naïveté avec laquelle vous considérez qu'une jeune femme n'est pas amoureuse sous prétexte qu'elle ne parle pas d'amour... Pourquoi nimber le sexe faible d'une honnêteté et d'une transparence que ne posséderait pas celui qu'on dit fort ? (p.31)
En bref, le premier auteur de ce livre y a introduit une candeur et une sensibilité qui m'ont fait frissonner, alors que le deuxième l'a muni d'une excellence linguistique qui réjouirait un professeur de français. (p.20)
Nous devons être nombreux à avoir en tête le souvenir de amours suspendus dont nous avons rêvé la suite, a défaut de l'avoir vécue.
Les choses qu'on laissent inachevées nous accompagnent toute notre vie comme autant de douleurs chroniques qui résistent aux meilleurs antalgiques.
On voit parfois plus clair dans celui qui ment que dans celui qui dit vrai.