La vie du jeune Valerio n'est pas simple. Issu d'une famille modeste – son père est jardinier chez les Morganti- il grandit dans un milieu bourgeois qui n'est pas le sien, aux côtés d'Olivia, qui, elle, appartient au clan des Morganti, riche famille de Bologne. Jusqu'à l'âge de dix ans, ils partagent les mêmes jeux et fréquentent la même école.
Suite à la séparation de ses parents, Valerio part vivre à Rome avec sa mère. Il retrouvera Olivia lors de la fête de ses 18 ans. La relation de Valerio et Olivia connait beaucoup de turbulences. Leurs chemins se séparent puis se croisent sans qu'ils parviennent à mener une vie commune. La différence de milieu social y est pour beaucoup, avec la pression des familles.
Caterina Bonvicini, qui a grandi à Bologne, s'attache à décrire les années de plomb avec les enlèvements et les assassinats qui la caractérisent. Ce sont celles de sa propre enfance, puisqu'elle est née en 1974. C'est la première partie du roman. L'auteur choisit des épisodes marquants dans la vie de ses personnages pour découper son récit. La deuxième partie est consacrée au début des années Berlusconi, 1993-94, à Rome. Les protagonistes ont 18 ans. En troisième partie, à Cortina, en 2001, ils ont trente ans et un enfant chacun. Puis en 2013, à la quarantaine, Valerio a atteint la position sociale dont rêvait sa mère, mais au sein d'une société corrompue, et au prix d'un mariage de convenance. Quant à Olivia, elle n'a pas fait grand chose de sa vie. Elle a multiplié les relations sans lendemain, s'est mariée plusieurs fois. Sa famille est ruinée. Tous deux sont en fin de compte assez amers.
L'écriture de
Caterina Bonvicini est fluide et agréable. C'est toujours Valerio le narrateur. L'atmosphère du pays est bien rendue, avec sa mentalité machiste, et le contexte, à chaque époque, est rappelé par des références pertinentes. La maison Morganti à Bologne, au coeur de cette histoire d'amour impossible, n'est toutefois pas suffisamment décrite. On peut le regretter.