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Critique de Melopee


Après avoir lu et adoré "Une histoire des haines d'écrivains", je ne pouvais que me précipiter pour lire ce livre qui est, on peut le dire d'emblée, tout aussi génial. Car, on s'en doute un peu, les parents ont une influence énorme sur leur rejeton, qu'il soit écrivain ou autre. Dans le cas présent, il est curieux voire délectable de constater que les réactions quant à la vocation de leur fils, fille sont on ne peut plus contrastées. Entre les parents de Robbe-Grillet qui jubilent des publications de leur fils et les parents De Lamartine ou Baudelaire qui, au contraire sont déçus du choix de carrière de leur fils, il y a un monde. En effet, choisir d'être écrivain n'est pas anodin surtout pour des parents espérant un salaire assuré dans des métiers plus convenables, plus établis aux yeux de la société.

Outre les réactions épidermiques de ces parents tourmentées, il y a ceux qui collent à la trace à la réputation faite dans les livres comme la mère de Jules Renard avec qui les relations sont tendues comme il l'exprime dans Poil de carotte. Et encore plus poussé, il y aHervé Bazin dont la mère semble bien être une Folcoche des plus détestables. Par ailleurs, il y a aussi des parents qui lisent avec attention toutes les oeuvres parues et qui s'offusquent lorsque la fiction ne rejoint pas la réalité. Ainsi, la mère de Sartre nie l'enfance telle qu'elle est racontée dans Les mots.
D'un autre point de vue, j'ai adoré la réaction de Madame de Lamartine (encore elle) à la lecture de ses vers :

Déjà l'herbe qui croît sur les dalles antiques
Efface autour des murs les sentiers domestiques
Et le lierre flottant comme un manteau de deuil,
Couvre à demi la porte et rampe sur le seuil.

Où celui-ci est-il allé pêcher l'idée du lierre? Pour ne pas laisser courir les commérages sur l'infidélité à la réalité, Madame de Lamartine décide donc de planter du lierre. C'est assez touchant de prêter tant de crédit aux mots !

Tout au long de cet essai, on constate que les écrivains ne sont pas égaux devant la littérature ni surtout devant leurs géniteurs. Tandis que certains sont soutenus (ainsi de Pierre Verne qui peu à peu laisse sa chance à Jules et le corrige même dans ses innombrables fautes d'orthographe), d'autres suscitent l'indifférence (comme la mère d'Apollinaire qui disait que "rien [ne la poussait] à s'intéresser à la littérature, surtout à la[si]ienne") voire l'hostilité pure et dure.

J'ai appris beaucoup de choses avec ce livre et ai trouvé particulièrement instructives les notices biographiques, en fin de livre, qui donnent un autre éclairage sur l'écrivain engendré ainsi que sur ses oeuvres. En effet, ces repères concrets m'ont permis de mieux cerner le contexte dans lequel évoluent ces écrivains de tout temps mais tous influencés par une famille omniprésente.
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