Bien moins connu que le GEVAUDAN, grâce à la bête, il a pourtant eu la sienne dans les années cinquante, le CEZALLIER, vaste plateau d'herbages est formidablement rendu dans ce magnifique bouquin d'
Edmond BORDES.
Mais il donne aussi la parole aux hommes et aux femmes de cette belle mais dure contrée quand soufflent les vents de la traverse et l'écir que rien n'arrête. Valentin, le faucheur à bras, fait aussi figure de brave et jeune taureau salers échappé pour une saison de son enclos de Feydit près d'Allanche afin d'aider dans la basse Auvergne près du Lembron,
Jean-Marie qui vient de perdre son père.
Et voilà l'histoire lancée:
Jean-Marie l'époux de Jeanne, privée de maternité puisque son mari est stérile depuis une épidémie d'oreillons contractée à l'armée, surprend Valentin le soir de la St Jean dans le pigeonnier où il a l'habitude de dormir après une dure journée de faux et là se livre aux assauts de ce viril et gentil reproducteur qui lui "fabriquera" une fille prénommée "Gentiane" du nom de cette plante de nos espaces montagneux donnant cet apéritif amer qui étanche si bien la soif.
Mais l'histoire ne s'arrête pas à ces trois personnages, le facteur Fernand Chavanon, habitué des habitants de cette contrée y tient aussi une large place, de même que Jeantou, le frère de Valentin, très grièvement brûlé à l'âge de sept ans et qui depuis traîne une patte folle mais réussira grâce aux conseils avisés et désintéressés de Désiré à retourner la situation à son profit.
Un moment de lecture inoubliable pour les gens du Cezallier, certes, mais aussi pour les autres qui peuvent trouver dans l'énonciation des lieux-dits une région trop circonscrite, mais une fraîcheur de ton, une sensualité qui vous fera aimer ce Cezallier au coeur de la France profonde.