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Citations sur Poèmes d'amour (28)

Gunnar Thorgilsson
(1816-1879)

La mémoire du temps
Est pleine d'épées et de navires
Et de poudre d'empires
Et de rumeur d'hexamètres
Et de hauts coursiers de guerre
Et de clameurs et de Shakespeare.
Je veux me souvenir du baiser
Que tu me donnais en Islande.

(Traduit par Silvia Baron Supervielle)

La memoria del tiempo
Está llena de espadas y de naves
Y de polvo de imperios
Y de rumor de hexámetros
Y de altos caballos de guerra
Y de clamores y de Shakespeare.
Yo quiero recordar aquel beso
Con el que me besabas en Islandia.
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Je ne serai plus heureux. Est-ce important?
Il y a tant d'autres choses dans le monde ;
Un instant quelconque est plus profond
Et divers que la mer. La vie est brève
Et même si les heures sont très longues, une
Obscure merveille nous guette,
La mort, cette autre mer, cette autre flèche
Qui nous libère du soleil et de la lune
Et de l'amour. Le bonheur que tu m'offris
Et que tu repris doit s'effacer ;
Ce qui était tout doit devenir rien.
Il ne me reste que le goût d'être triste,
Cette vaine habitude qui me conduit
Au Sud, à certaine porte, à certaine rue.
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- Trophée

Comme qui parcourt un rivage
émerveillé de la multitude de la mer,
ébloui de lumière et d'espace prodigue,
je fus le spectateur de ta beauté
pendant une longue journée.
Au crépuscule ce fut l'adieu
et en progressive solitude
de retour aux rues où les visages te connaissent encore,
mon bonheur s'assombrit en pensant
que d'une si noble provision de souvenirs
survivraient à peine un ou deux
pour être parure de l'âme
dans l'immortalité de son errance.

p.19
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Nostalgie du présent

Á cet instant précis l’homme se dit:
Que ne donnerais-je pour la joie
d’être en Islande à tes côtés
sous le grand jour immobile
et de partager le présent
comme on partage la musique
ou la saveur d’un fruit.
Á cet instant précis
l’homme était près d’elle en Islande
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ADIEUX


Entre mon amour et moi se lèveront
trois cents nuits comme trois cents murs
et la mer entre nous sera une magie.

Il n’y aura que des souvenirs.
Ô soirs mérités par la tristesse,
nuits dans l’espérance de te voir,
champs de mon chemin, firmament
que je perçois et que je perds…
Définitive comme un marbre
ton absence attristera d’autres soirs.
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CE QUI EST PERDU
Où est-elle ma vie, celle qui put
Avoir été et ne fut pas, la chanceuse
Ou celle de l’horreur triste, cette autre chose
Qui aurait pu être l’épée ou l’écu
Et ne fut pas ? Où est-il l’ancêtre
Perdu perse ou le norvégien,
Où le hasard de ne pas devenir aveugle,
Où l’ancre et la mer, où l’oubli
D’être qui je suis ? Où est-elle la pure
Nuit qui au rude laboureur confie
Le jour illettré et laborieux
Selon le vœu de la littérature ?
Je pense aussi à cette compagne
Qui m’attendait, et qui peut-être m’attend.
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L'amoureux / El enamorado

Lunes, ivoires, instruments, roses,
Lampes et la ligne de Dürer,
Les neufs chiffres et le zéro changeant,
Je dois feindre que ces choses existent.

Je dois feindre qu'elles furent dans le passé
Persépolis et Rome et qu'un sable
Subtil mesura le sort du créneau
Que les siècles de fer démantelèrent.

Je dois feindre les armes et le bûcher
De l'épopée et les lourdes mers
Qui rongent les piliers de la terre.

Je dois feindre que les autres sont. C'est faux.
Seule toi tu es. Toi, mon infortune
Et ma fortune, inépuisable et pure.

Lunas, marfiles, instrumentos, rosas,
lámparas y la línea de Durero,
las nueve cifras y el cambiante cero,
debo fingir que existen esas cosas.

Debo fingir que en el pasado fueron
Persépolis y Roma y que una arena
sutil midió la suerte de la almena
que los siglos de hierro deshicieron.

Debo fingir las armas y la pira
de la epopeya y los pesados mares
que roen de la tierra los pilares.

Debo fingir que hay otros. Es mentira.
Sólo tú eres. Tú, mi desventura
y mi ventura, inagotable y pura.
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Le monde n'est plus magique. On t'a quitté.
Tu ne partageras plus la lune claire
Ni les jardins indolents. Il n'y a plus une
Lune qui ne soit un miroir du passé,
Cristal de solitude, soleil d'agonies.
Adieu les mains réciproques et le tempes
Que l'amour rapprochait. Aujourd'hui tu n'as
Que la fidèle mémoire et les jours déserts.
Personne ne perd (tu répètes vainement)
Excepté ce que tu n'a pas et n'a jamais eu,
Mais le courage ne suffit pas
Pour apprendre l'art de l'oubli.
Un symbole, une rose te déchirent
Et une guitare peut te tuer.
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Baruch Spinoza

Brouillard d'or, l'occident éclaire
La fenêtre. Le manuscrit ponctuel
Attend, comblé déjà d'infini.
Quelqu'un construit Dieu. C'est un juif
Aux yeux tristes et au teint olivâtre ;
Le temps l'emporte comme le fleuve
Emporte une feuille dans l'eau qui décline.
Peu importe. Le sorcier insiste et façonne
Dieu avec une délicate géométrie ;
Depuis sa maladie, depuis son néant,
Il continue à ériger Dieu avec la parole.
L'amour le plus prodigue lui fut donné,
L'amour qui n'espère pas être aimé.
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Elegía del recuerdo imposible /
Élégie du souvenir impossible
Qué no daría yo por la memoria/
Que ne donnerais-je pour la mémoire
De una calle de tierra con tapias bajas/
D’un chemin de terre aux murs bas
Y de un alto jinete llenando el alba/
Et d’un haut cavalier peuplant l’aube
(Largo y raído el poncho) / (Long et râpé le poncho)
En unos de los días de la llanura, / Dans un des jours de la plaine,
En un día sin fecha. / Dans un jour sans date.
Qué no daría yo por la memoria /
Que ne donnerais-je pour la mémoire
De mi madre mirando la mañana / De ma mère regardant le matin
En la estancia de Santa Irene, / Dans l’estancia Santa Irene,
Sin saber que su nombre iba a ser Borges./
... Sans savoir que son nom serait Borges.

Qué no daría yo por la memoria /
Que ne donnerais-je pour la mémoire
De un portón de quinta secreta / Du portail d’un jardin secret
Que mi padre empujaba cada noche /
Que mon père poussait chaque nuit
Antes de perderse en el sueño / Avant de se perdre dans le rêve
Y que empujó por última vez / Et qu’il poussa pour la dernière fois
El catorce de febrero del 38. / Le quatorze février de l’année 38.
...
Qué no daría yo por la memoria /
Que ne donnerais-je pour la mémoire
De que me hubieras dicho que me querías /
De t’avoir entendue me dire que tu m’aimais
Y de no haber dormido hasta la aurora /
Et de ne pas avoir dormi jusqu’à l’aube
Desgarrado y feliz. / Déchiré et heureux.
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