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Citations sur Elsa Triolet (9)

Guerre et Résistance
Elsa et Aragon décident alors de partir pour Nice, en passant par Avignon (…) « Avignon entra dans ma vie. C’est là que j’ai dû vivre dans quelque passé inimaginable. Tant je l’aimais, cette ville en forme de cœur, que tu t’étais mis à l’appeler la ville d’Elsa.
« J’arrive le lendemain à Villeneuve-lès-Avignon, mijotant dans la fièvre, les courbatures, le rhume » » Elsa s’arrête un moment à la Chartreuse de Villeneuve chez Hélène Guenne-Cingria, tandis qu’Aragon part tout de suite pour « cette maison perdue que nous appelions « le ciel », au-dessus de Dieulefit. (…) Elle s’attarde aussi sur le temps passé à la Chartreuse, dans une cellule : « tout n’était que pierre froide, murs, voûtes ; passages, escaliers, tout n’était que pierres croulantes. Les siècles vous venaient dessus en éboulis splendides. Le présent était là, dans les cours intérieures avec des gosses gitans crasseux, des chiens et des chats errants, et la beauté intarissable, inépuisable de ces lieux auxquels va ma préférence depuis que le hasard m’y a conduite »

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Plus tard, quand Elsa analysera la brochure de Maïakovski ; Comment on fait des vers (1926), on sentira combien elle a repris à son compte bon nombre des préceptes qu’avait développés son ami. En particulier sur le matériau principal de l’écrivain : les mots « nécessaires, expressifs, rares, inventés, composés et autres » dont le poète souhaitait qu’on enrichît sans cesse « les réservoirs, les granges de votre crâne ».
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« Le temps de ma vie s’arrêtera au seuil de la vieillesse… La lassitude, l’ennui seront mon sort, la perte progressive de tout ce à quoi, de tous ceux à qui l’on a tenu pendant la vie active, passionnée… L’épouvantail me bouche l’horizon, empoisonne mes joies, l’à quoi bon se dresse à propos de tout et de rien, l’instinct vital blessé à mort ne peut plus rien pour moi… »
A quoi Albert Camus acquiesçait : « je sais bien pour finir que la vieillesse dérange tout et qu’avec elle s’en iront le courage, la passion et le défi et qu’il n’y a pas de philosophie qui puisse arranger ça. Ou alors, comme vous le dites et comme le disaient mieux encore certaines pages de Mille regrets, l’art et le mythe »
Albert Camus tenait pourtant à se montrer, sur un point, moins pessimiste qu’Elsa Triolet ; elle avait insisté dans son essai sur l’autre compagnon de la vieillesse, la solitude. Camus répond (1): « Je ne vois pas que l’amitié, ni tout ce qui touche au cœur humain, soit tout à fait une illusion. Il y a des amitiés qui durent pas et celles qui durent autant que l’homme : ce sont les bonnes. Elles donnent bien notre mesure qui, en fin de compte, est grande. »
(1) Lettre de Camus à Elsa Triolet citée dans « Préface à la contrebande ».
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Le 6 novembre 1928, à 17 heures, Elsa Triolet et Louis Aragon se rencontrent à La Coupole. Rencontre de Montparnos, rencontre d’écrivains, comme il y en eut tant et tant en ce temps-là, dans les cafés célèbres du boulevard Montparnasse. Ces deux-là, pourtant, transformèrent cette rencontre en événement : ils ne devaient plus se quitter, donnant naissance à l’un des couples les plus mythiques de la littérature et de la politique.
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Guerre et Résistance
La menace sur Elsa se fait de plus en plus précise. Le 21 mars, le SS Heinz Röthke, un des responsables du commandement de la Gestapo en France, envoie à la Gestapo de Marseille l’ordre « d’arrêter immédiatement la juive Elsa Kagan dite Triolet, maîtresse d’un nommé
Aragon également juif ».
Pour ce couple recherché par les polices allemande et française, et qui veut cependant continuer à agir dans le réseau dont Aragon est responsable, la vie clandestine devient très difficile.

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Un destin ancien menace toujours les femmes ; celui de n'être reconnues qu'à travers les hommes dont elles sont les filles, les amantes ou les épouses. Comme il serait tentant de ne décrire Elsa Triolet qu'à travers ceux qui peuplèrent sa vie : les amants et les maris qu'elle eut, le plus célèbre d'entre eux surtout, celui qui s'appliqua, au cours de tant d'écrits, à ne se définir que comme son servant. Etre possédé, comme se disait "le fou d'Elsa", c'est aussi annexer qui vous possède. Quel mal n'avons-nous pas, aujourd'hui, à démêler les histoires tressées d'Aragon et d'Elsa... Nous ne pourrons redécouvrir la femme qu'elle fut, l'écrivain qu'elle devint, qu'en cherchant à la faire échapper au contrat d'exclusivité qu'instaura sur elle , au fil des années le génial poète.
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« Le mythe de la baronne Mélanie ».
C’est à Lyon, en 1943 (…) qu’est produit ce petit texte, une sorte de curiosité dans l’histoire littéraire française de ce temps. Il s’agit de la longue nouvelle – ou du court essai ? – intitulé Qui est cet étranger qui n’est pas d’ici ou le mythe de la baronne Mélanie.
(…) Le texte est une réponse, sous forme de fable, au Mythe de Sisyphe que Camus vient de publier. Il porte en sous-titre : La critique de l’absurde comme philosophie. Elsa s’explique sur sa genèse dans Préface à la contrebande.
Elle rappelle les liens de résistance qui l’unissaient à Camus et à Pascal Pia ; elle n’était donc pas suspecte de vouloir attaquer l’un ou l’autre de ces amis. Camus, d’ailleurs, devait rendre hommage à Elsa Triolet sur ce texte, en lui écrivant, le 29 mai 1943 « Le Mythe de la baronne Mélanie est une réussite étourdissante – je veux dire jusque dans le détail. C’est la meilleure façon de philosopher : proposer des images qui ont du sens ».
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La richesse de la langue russe autorise à jouer avec les identités héritées, à mêler la tendresse à la dénomination officielle : la fille de Iouri Kagan sera donc, selon l’état civil, Ella (son prénom russe) Iourevna (fille de Iouri selon la coutume du patronyme russe) Kagan. Puis, le goût de son pays pour les « petits noms », les surnoms, les diminutifs, la fera apparaître tantôt comme Ella, Elia, Elza (sous le plume d’André Triolet), Elik pour Maïakovski, Elitchka pour Chklovski, Elsa pour la postérité, sans compter les Ellinka, les Alia, dont la câlinera la plume d’un amant, l’Elsoucha dont la gratifiera son beau-frère…
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Il faut que je te dise que tu pourras faire un excellent écrivain. Il faut seulement que tu deviennes un écrivain en général, que tu admettes définitivement que ce que tu as, c’est un métier, que ce n'est pas seulement comme ça, en passant, mais que cela t’a déjà changé la vie.
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