Citations sur Les enfants de choeur (16)
Je t'offre quoi ma gueule ?
Anita qui m'accueille ainsi...toujours on peut dire, à bras ouverts...en son rade des anciennes Halles. A ne pas en croire l'endroit...rétro...folklo, comme ils disent !... Tout à fait le tapis d'avant-guerre...les photos d'artistes au mur. Mes metteurs en scène de cinoche, ils veulent pas me croire quand je leur décris...que ça existe encore. Ils ont peur que sur leur pelloche ça fasse pittoresque. Le pittoresque, auprès des critiques, c'est le péché mortel, la tare irrémédiable !
Elles sont presque toutes maquillées outrageux… ça hésite entre la fofolle et la mère maquerelle. On se demande bien à quoi ça sert passé un certain âge tout ce barbouillage, ça n’atténue rien au contraire. Elles minaudent… elles se font des petites politesses autour de nos plats aux titres ronflants. Elles s’évoquent les unes les autres les temps jadis où elles étaient chanteuses d’opérettes, tragédiennes au mieux avec un président du Conseil, danseuses à l’Opéra, petites amies de banquiers célèbres, etc.
Je veux toujours me rendre compte par moi-même. Je n’aime pas les expériences de seconde main. Ce que je raconte j’en ai toujours payé le prix juste… rendu la monnaie de toutes les pièces, ça vous permet de jouer de certains instruments sans faire de fausses notes.
On a le don de s’acoquiner pour faire les cent, les mille, les deux mille et un coups… plus de raison que ça s’arrête.
Les hommes ne sont pas obligatoirement féroces, mais la machine administrative les décervelle… les rend parfaits robots.
Je suis comme un boxeur sonné, K.O. debout. Un boxeur qui s’accroche, qui veut absolument tenir jusqu’à la fin du round.
Je viens juste de dépasser la trentaine, c’est un âge où l’on bande au moindre jupon. Embastillé, privé, ça vous obsède, bien naturel. Le temps perdu, on se l’additionne en filles qu’on va rater, qui ne reviendront plus… qui tournent déjà le coin du boulevard. C’est ça la réelle punition, le reste je m’en arrange… l’eau fraîche et le pain dur… la paillasse, le froid des nuits d’hiver…
Hier comme aujourd’hui, flics, professeurs, ou étudiants, dialoguer avec eux, ça me fatigue d’avance. Je me bute que ça sert à rien… qu’on parle toujours trop, à travers, à tort, à lurelure, rabâchis et babillages ! Les vrais échanges c’est délicat… ça nécessite des ondes spéciales… avec les amis, les amours, on se comprend toujours à mi-mot, entre les lignes, d’un seul regard ma chère enfant, je vous darde et brûle et envoûte jusqu’aux délices du pageot.
Tout est routine passé les élans de la jeunesse, les plus belles, nobles aventures, ça s’aboutit dans les scribouillages fastidieux… à votre bon cœur messieurs dames enivrés d’émotions fortes !
Quand ça se met à pleuvoir les catastrophes, il en est d’inattendues qui vous dévalent sur l’alpague. On peut s’attendre à tout du ciel dans les moments difficiles, il s’acharne on dirait, il vous veut pantelant, rendu tout à fait en descente de lit, bras et jambes écartés…