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EAN : 9782493575012
320 pages
DAVID REINHARC Éditions (11/01/2022)
3/5   1 notes
Résumé :
Parvenu à l'âge de la maturité, Jules, le communiste modèle, l'élu de la banlieue parisienne, s'est organisé une double vie à Cuba en profitant de ses missions de coopération.
Profondément épris de sa fiancée Aitana, fervente adepte des religions afro-cubaines, il s'est laissé progressivement entraîner dans ses croyances, jusqu'au jour où, craignant de faire l'objet d'un envoûtement, saisi de panique, il abandonne brusquement son aimée.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je voudrais tout d'abord commencer par remercier Frédéric Foucaud pour m'avoir proposé ce livre en SP via le formulaire de contact de mon blog.

Concernant la couverture, elle est à la fois simple et jolie, mais elle ne m'aurait pas fait m'arrêter en librairie. On retrouve l'esprit africain avec la couleur de peau de la poupée ainsi qu'avec sa robe.

Concernant la plume, j'ai vraiment eu du mal à accrocher, au départ. Je l'ai trouvée ampoulée, lourde, avec des phrases beaucoup trop longues (et pourtant ce n'est pas un style qui me dérange habituellement). A contrario, les pensées du protagonistes sont faites de phrases très courtes, parfois avec juste un mot. Cela tranche complètement et donne une sensation de folie et de perdition assez désagréable. Heureusement, à partir du moment où il part à Cuba, j'ai trouvé que la plume s'allégeait et était plus digeste. J'ai aussi ressenti comme un manque de naturel dans les dialogues.

Jules est un français communiste, bien dans son petit confort, avec un côté panier percé qui aime dépenser et se faire plaisir. Lors de ses voyages pour le travail, il s'est éprit d'Aitana, une jolie cubaine. Cette relation va le faire entrer dans le monde de la Santeria. Mais, un jour, il prend peur en croyant être la victime d'un envoûtement et il repart en France en coupant les ponts. Pour autant, il n'est pas heureux et en vient à regretter sa décision. Lorsqu'il apprend que sa dulcinée est plongée dans le coma, Jules décide de retourner à Cuba, là où tout à commencé...

Si j'ai accepté ce SP, c'est justement pour le sujet traité : la Santeria. J'en avais déjà entendu parler dans des séries (New York Police Judiciaire il me semble, et ça évoquait pour moi les sacrifices animaliers) et j'étais curieuse d'en apprendre plus à son sujet. En ça, je n'ai pas été déçue. On est au coeur de ses cérémonies, des croyances qui en découlent (les orisha, par exemple), de son fonctionnement, de son parrainage, de la multitude d'objets hétéroclite que cela requiert... On apprend même à connaître le Palo Monte, religion plus sombre, à la limite de la sorcellerie, que je ne connaissais pas du tout. J'ai trouvé ça intéressant et instructif malgré mon athéisme.

Il y est aussi beaucoup question de Cuba : de la scission entre riches et pauvres, des prix prohibitifs qui y sont pratiqués, des pénuries, de la corruption, de l'abus de la police, du règne de Fidel Castro, des étrangers venant chercher l'amour tarifé et des jeunes filles/femmes qui espèrent glaner quelques pièces, voire un protecteur qui saura leur faire quitter leur misère...
Mais Cuba, c'est aussi la mer, les paysages, le soleil, la musique, la convivialité...

En ces deux domaines, la Santeria et Cuba, on sent le vécu et l'amour de l'auteur qui transparaissent dans son histoire, dans ses mots, mais sans pour autant faire un étalage abusif de ses connaissances. C'est quelque chose que j'aime beaucoup ressentir.

Par contre, j'ai eu du mal avec le personnage de Jules, qui m'a fait grincer des dents du début à la fin. Petit communiste français qui est entré dans la Santeria par amour, non par conviction. Oh, il a ses orishas préférés, certes, mais il donne parfois l'impression de se sentir tellement supérieur à tout ça... Il y a des interdictions ? Bah, il fait comme il veut, après tout personne n'en saura rien ! Lorsqu'il assiste à une cérémonie, il est parfois condescendant et se moque intérieurement de leurs croyances... Je veux bien croire que se convertir par amour à une religion puisse être difficile, mais il y a quand même un minimum de respect à avoir selon moi...

Je ne parle même pas de son côté girouette. Il y croit, il n'y croit plus. Il veut rentrer, il veut sauver Aitana. Il veut participer à une cérémonie mais en brave les interdits juste avant... Il fait un pas en avant pour en faire deux en arrière l'instant d'après, pour ensuite reprendre le dessus... J'ai trouvé ça fatiguant. Il est auto-suffisant avec un orgueil hypertrophié, mais n'a aussi pas confiance en lui... Par contre il a une confiance aveugle en l'alcool, ça pas de souci !

Mais parlons aussi de son âge. Il y a quelques indices qui nous le révèlent au fil de l'histoire. Pour moi, honnêtement, il est immature et jamais je ne lui aurais imaginé cet âge-là, mais facilement vingt à trente de moins.

Alors oui, ce voyage à Cuba va être, pour Jules, un voyage initiatique qui va lui permettre de mieux se connaître, de repousser ses limites et de savoir ce qui compte le plus pour lui. Il va même être poussé beaucoup plus loin qu'il n'aurait pu le penser et cela va chambouler sa vie de plus d'une façon.

Je ne remets pas en question le fait qu'il soit perdu entre son éducation de blanc et la Santeria, ce qu'il veut faire et ce qu'on l'oblige, quelque part, à faire. Il a le droit d'avoir peur, de ne pas savoir où aller, de changer d'avis, de ne pas être parfait... Il a des défauts, comme tout être humain, mais... non, décidément, c'est un personnage qui m'a agacé du début à la fin et ne m'a pas fait ressentir la moindre compassion.

Par contre, j'ai beaucoup aimé les personnages de Ricardo le palero et de Cecilia la santera, qui m'ont semblés à la fois simples et riches, authentiques, humains.

Il y a un léger petit côté fantastique qui ressort (enfin sauf si vous êtes un fervent croyant) qui n'est pas désagréable et qui donne une intrigue secondaire à ce livre.

Concernant la fin, pas de grande surprise pour moi, j'avais vu les deux principales trames venir, mais je dois avouer que c'est quand même bien amené.

En résumé, j'ai appris beaucoup de choses sur Cuba et sur la Santeria, cette religion afro-cubaine. On sent l'amour de l'auteur pour ce pays, cette religion, cette ambiance... ce que j'ai beaucoup apprécié. J'ai par contre eu plus de mal, surtout au début du livre, avec la plume de l'auteur plutôt lourde (mais qui va en s'allégeant) ainsi qu'avec le personnage principal, Jules, qui ne m'a fait ressentir aucune sympathie dans son parcours initiatique.
Pour autant, je vous invite à lire ce livre si la Santeria vous intéresse et que vous voulez voyager un peu à Cuba.
Lien : http://booksfeedmemore.eklab..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Jules perdait pied, cherchait vainement un peu de fermeté sur le sol dérobé de son esprit soudain mué en marécage, où ne semblaient subsister que des bulles de tourments perçant de temps en temps la fange douloureuse. Comment peut-on à se point duper ? Être passé si près de la vérité et l'avoir ignorée ? N'avoir pas su se donner, avoir manqué la lumière tant on s'est nourri d'obscurité ? Jules errait mentalement, égaré dans son propre désert, prisonnier des planches du cercueil de regrets par lui-même clouées.
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Au fil des semaines, il s'était épuisé à torturer une mémoire rebelle, comme si un autre lui-même s'arc-boutait de toutes ses forces contre la porte des ténèbres, défendant avec l'énergie absurde du désespoir tout accès à la lumière.
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- Bon, ok, on peut essayer. Mais attention ! Même si l'on arrive à tout rassembler à temps, en fin de compte, c'est Eleggua et Eleggua seul qui dira si l'on peut y aller ! Et je te mets en garde une dernière fois ! Dans le Palo, tu donnes ton sang, tu donnes ta vie... En échange, ton infumbe te donne des pouvoirs, comme de tuer ou de sauver, de rompre une sorcellerie ! Mais il exige obéissance en retour ! Sinon, il peut se venger...
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Se disant qu'il fallait maintenant vider son sac, il conduisait si lentement qu'il se fit bientôt klaxonner par un de ces innombrables automobilistes stressés qui peuplaient les rues de La Havane, comme si le volant possédait le pouvoir universel d'abêtir ses usagers.
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Mais on ne joue pas impunément avec ces choses-là. À s'aventurer en ces terres sacrées, on risque de rencontrer bien plus puissant que soi, de se voir condamné à payer un prix exorbitant tout au long de sa dérisoire de vie.
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