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Citations sur La Garde blanche (23)

Grande et terrible fut cette année-là, mil neuf cent dix-huitième depuis la naissance du Christ, et seconde depuis le début de la Révolution. L'été regorgea de soleil, l'hiver fut enseveli sous la neige, et dans le ciel, à une hauteur insolite, étaient suspendues deux étoiles : l'étoile du berger - la Vénus vespérale -, et la lueur rouge et vacillante de Mars.
Mais,dans les années de paix comme dans les années de sang, les jours passent comme des flèches, et les jeunes Tourbine ne virent pas arriver, dans le gel rigoureux qui durcissait la terre, le blanc et chenu décembre. Ô notre père Noël, étincelant de neige et de bonheur ! Maman, radieuse reine? où es-tu ?
(incipit)
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Nous avons affaire maintenant à bien plus terrible que la guerre, que les Allemands, que n'importe quoi au monde. Nous avons affaire à Trotski.
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« Oui, on voyait le brouillard. Il se levait sur le gel aux mille aiguilles, sur les pattes velues de grands arbres, sur la neige sombre des nuits sans lune qui déjà blanchissait à l'approche de l'aube, sur les coupoles bleues semées d'étoiles d'or des églises au loin, et, brillant jusqu'au jour qui montait de la rive moscovite du Dniepr, à une hauteur vertigineuse au-dessus de la Ville, la croix de Saint-Vladimir. »
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Tout passe : les souffrances, le sang, la faim, les épidémies. L'épée disparaîtra, mais les étoiles, elles, subsisteront bien après que l'ombre de nos corps et de nos actes aura disparu de la surface de la terre. Il n'est personne qui ne le sache point. Alors, pourquoi ne voulons-nous donc pas lever les yeux vers elles ? Pourquoi ?
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Oui, sans tarder, la mort continua son œuvre. Elle passa sur les routes automnales de l'Ukraine, puis sur les chemins d'hiver balayés par une neige aride. Elle entra dans les bois, où elle frappa à coups de mitrailleuses. Elle-même était invisible, mais elle était précédé par quelque chose que chacun pouvait voir : la rude colère des moujiks. Colère qui, par le froid et les bourrasques de neige, courait en savates de tilleul, renversant sa tête nue aux cheveux mêlés de foin, et hurlait. Dans ses mains, elle tenait cet énorme gourdin sans lequel rie ne peut commencer en Russie.
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Tout passe : les souffrances, le sang, la faim, les épidémies. L'épée disparaîtra, mais les étoiles, elles, subsisteront bien après que l'ombre de nos corps et de nos actes aura disparu de la surface de la terre. Il n'est personne qui ne le sache point. Alors, pourquoi ne voulons-nous donc pas lever les yeux vers elles ? Pourquoi ?
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Ce sont les voyages révolutionnaires. On roule une heure et on s'arrête deux.
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L’aîné des Tourbine est revenu est revenu dans sa ville natale juste après que le premier choc eut ébranlées collines qui dominent le Dniepr. Bon, se disait-il, cela va bientôt s’arrêter, et alors commencera cette vie qui est décrite dans les livres à l’odeur chocolat , or, non seulement elle ne commence pas, mais tout alentour devient de plus en plus terrible. Au nord, la tourmente de neige tourbillonne et hurle, et ici, on sent le sol trembler et gronder sourdement : la terre, inquiète, gémit de toutes ses entrailles. L’année 1918 touche à sa fin, et chaque jour qui vient se hérisse de menaces.

Pendant vingt ans de suite, un homme accomplit une tâche quelconque – par exemple, enseigner le droit romain -, et la vingt-et-unième année, il s’aperçoit soudain qu’il n’a que faire du droit romain, qu’il n’y a même jamais rien compris et qu’il n’aime pas ça, et qu’en réalité, il est un fin jardinier et brûle d’amour pour les fleurs. Cela vient, probablement, de l’imperfection de notre organisation sociale, qui fait que bien souvent, c’est souvent vers la fin de leur vie que les gens trouvent leur véritable place.
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Simplement, la neige fondra, la verte herbe ukrainienne sortira et flottera comme une chevelure sur la terre... les épis splendides mûriront... l'air brûlant vibrera sur les champs, et toute trace de sang aura disparu. Le sang ne coûte pas cher sur les terres rouges, et personne ne le rachètera.
Personne.
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Le sang ne coûte pas cher sur les terres rouges, et personne ne le rachètera.
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