Au début j'ai été un peu perdu. de nombreux personnages, des détails sur tout le monde et surtout un jeu de saut, va-et-vient chronologique qui nous force parfois à froncer les sourcils dans la lecture, mais ces bemolitos sont bien peu de choses.
Analepse. Merci à
Virginie Brinker grâce à qui j'ai appris le mot pour dire les flash-backs qui permettent à l'auteur de raconter les personnages tout en maintenant la tension dramatique qui entoure les 5 maquisards au coeur d'évènements tragiques. Des allers-retours incessants, parfois fatiguant pour le cerveau - il faut suivre - mais qui permettent de mettre en place le drame, lentement, avec minutie; le point d'excellence de Hemley. Dans "
Si d'aimer..." déjà j'avais gouté à ce sens du détail. Chacun de 5 principaux protagonistes, mais pas seulement; leurs mères, leurs pères, leurs villages, leurs parcours, tous nous ai raconté avec fluidité et dynamisme. Grâce à ce début on met le doigts sur l'humanité des icônes. Raconter simplement leurs moments de bravoure de résistant nous aurait rendu lointain, inaccessibles martyres, mythe éthérés de l'histoire. Là, Hemley nous permet de, d'abord, rencontrer les hommes derrière les combats, d'être conscient des luttes internes, des blessures de l'âme, des lâchetés bien humaines; avant d'entrer dans le coeur du combat.
Je me suis attaché à Esta, je suis attendrie par Muulé , je plains Amos...
Au moment de refermer ce livre je prends conscience, encore plus, que le talent est une chose merveilleuse. Il parait que je suis aussi excessif dans mes desamours que dans mes élans du coeur... Sachez qu'en refermant ce livre j'ai des larmes dans les yeux.