Le Café de la paix rempli d’uniformes, il devrait changer de nom !
Le Café de la paix rempli d’uniformes, il devrait changer de nom !
Pendant que sur le front, il assistait aux plus invraisemblables actes d'héroïsmes et de camaraderie, des centaines de négociants véreux accumulaient des profits scandaleux, parfois même sur les marchandises destinées à la réquisition.
- Tu vois, Béraud, ce n'est pas de recevoir des ordres qui m'indispose : dans la police, on a l'habitude. Ce que je ne peux pas souffrir, c'est d'être commandé par des incompétents. C'est pas des façons, d'envoyer autant de bonhommes au casse-pipe juste pour passer le temps, juste pour montrer qu'on est un chef.
Le pire, c'est qu'une partie de l'administration est hostile au projet de Louis Renault, ils trouvent ce petit char peu fiable et trop vulnérable, certains pensent même que c'est une extravagance digne des romans de Jules Vernes.
- Jules Vernes et Louis Renault ont ceci en commun, commissaire : ce sont des visionnaires. On ne peut pas en dire autant des gratte-papier des ministères !
On parlait du manque de munitions, on disait les Boches au bout du rouleau, et le colonel Tessier, qui commandait le régiment, défendait l'idée d'une attaque violente et déterminée qui enfoncerait le front ennemi. Cet aveuglement mettait Célestin hors de lui.
- Il y en a combien, de ces crétins galonnés, tout le long du front, à rêver d'une gloire imbécile ? C'est pas eux qui vont courir au milieu des barbelés, sous le feu des mitrailleuses !
- Et ce petit char, monsieur Renault, quand sera-t-il prêt, à votre avis?
- Si cela ne tenait qu'à moi, ce ne serait qu'une question de moi. Mais dans cette affaire j'ai un ennemi encore plus coriace que les espions allemands : l'administration française.
- Ce sont les plans d'un char d'assaut qui vous ont été dérobés?