Florida

Florida. 
C'est l'histoire d'une vengeance. 
D'une transformation. 
La métamorphose. 

États-Unis, Floride. Territoire où le corps est roi. Elizabeth est une enfant piégée entre les griffes de sa mère. Elle est enrobée de robes, déguisée, maquillée, pomponnée. Une véritable poupée. Une enfant projetée sur la scène des mini-miss. Un concours est gagné. Célébration. La suite est une succession de seconde place, parfois troisième. L'exploit de la première victoire jamais réitéré. La mère est tyran, ogresse n'en voulant qu'à la réussite physique de l'enfant. Glorification d'une progéniture. Beauté enfantine fardée comme une adulte. 

Elle fuit. 
Elle court. 
Elle disparaît. 
Choisir sa destinée, capturer son futur. 
Elle s'évade, s'évapore des griffes-prison de la mère. 

Errance à travers le pays. Balades noires. Elizabeth côtoie différents personnages, s'attache à une galerie loufoque d'artistes. Chacun contribue à ses changements. Tous s'agglomèrent autour d'elle, formant chrysalide pour sa mutation.

Un roman qui conte la tragédie du culte du corps. L'engrenage délicat et pervers du regard d'autrui. 

Olivier Bourdeaut écrit le drame d'un personnage. Il sculpte sa vengeance à travers les mutations de son corps. Érigée princesse, Elizabeth choisit la destruction du féminin, l'absolu inverse de ce qui était clamé pour se prétendre reine de beauté. Une plume corrosive, des mots parfois crus. L'auteur tisse un roman spectaculaire en autopsiant le rêve américain.

« Puissant, fort, incroyable… »
Trois mots extraits du livre qui résument l'impression une fois la dernière page tournée. Une narration qui ne laisse pas de répit au lecteur tant la chute de cette fillette est radicale et continue. L'écriture est à l'opposé du monde des mini miss, sans fard ni dentelle. Un livre qui fait froids dans le dos et qui montre a quelle point la vengeance peut être destructrice.
une grand moment de lecture

Voilà un livre que j'ai adoré du début à la fin. Un vrai coup de coeur ! C'est l'histoire d'Elisabeth Vernn, très jolie petite fille, sans doute trop jolie, que sa mère va transformer en poupée Barbie afin de participer aux concours de mini-miss.
On découvre dans ce roman un univers épouvantable et très américain. Des mères de famille reportent sans doute leurs rêves sur leurs petites filles ; c'est franchement désolant !
Dans ce roman, à la plume vive et sans fioriture, Elisabeth n'arrive pas à satisfaire sa mère. Après avoir gagné un premier concours, cadeau d'anniversaire pour ses sept ans, elle termine toujours seconde. Sa mère lui en veut. Elle transforme sa fille en bête de scène et devient vite tyrannique. Elisabeth s'en rendra compte à l'âge de douze ans et n'aura plus qu'une seule idée : couper les ponts avec ses parents, véritables tortionnaires, même s'ils ne s'en aperçoivent pas et se venger.
Son corps va être son moyen d'expression ; elle va le transformer plusieurs fois, toujours avec cette rage, cette volonté de faire payer ses parents, surtout sa mère.
L'histoire est racontée par Elisabeth, lorsqu'elle devient une jeune adulte ; la narration est donc très vive, des phrases courtes, un langage incisif, actuel et sans être burlesque, c'est parfois amusant et bouleversant à la fois.
Vraiment un bon livre !

En lisant ce roman, je me suis demandée si l'auteur s'etait inspiré de l'histoire d'une personne réelle. La narration est troublante car nous avons vraiment l'impression de lire un témoignage. L'auteur a fait un excellent travail sur la psychologie de son personnage que je me suis posée cette question d'authenticité des faits.
C'est un roman qui se lit aussi rapidement que les péripéties se succèdent. On compatit pour la narratrice et le désordre interne que ces concours de mini miss peuvent provoquer.
Ce roman peut être vu comme une étude de cas d'une mini miss qui a mal vécu ces concours. À chacun ensuite de se faire son opinion. Dans cette histoire, Elisabeth en veut principalement à ses parents. Nous pouvons nous demander après notre lecture : à qui la faute réellement ?
Cela m'amène aussi à penser sur un plan plus large à l'importance de l'impact des adultes sur les enfants et aux conséquences de cet impact sur leur future vie d'adultes.

Une histoire poignante d'une petite fille, Élisabeth, de sept ans qui va participer à un concours de mini miss sous l'impultion de sa mère. Elle va enchaîner les concours pour répondre aux exigences de sa mère qui souhaite tout gagner. Mais jusqu'à quel prix?

Les sujets abordés (l'emprise psychologique enfant/parent, les concours de beauté à l'américaine et leurs coulisses et le show-business) vont vous faire réagir et faire tourner les pages.

Ce livre nous plonge au coeur du témoignage poignant d'Élizabeth une jeune femme qui dénonce les dérives des concours de mini-miss au États-Unis dont elle même a été victime.

Elle nous entraîne dans son quotidien de mini miss, dans la folie de sa mère et la passivité de son père et dans l'enfer du dictate de l'apparence et du corps auquel elle a héritié.

J'ai été émue et en colère de découvrir le parcours de vie chaotique qu'a vécu Elizabeth en grandissant. Au fil des pages on découvre les stigmates encore présents de cette époque dont elle est encore traumatisée et qui vont détruire sa vie.

Ce roman est révoltant, bouleversant, incompréhensible ! Comment peut-on se servir d'enfants de cette façon pour les désirs des adultes ?

La narratrice, Elisabeth Vernn, s'adresse au lecteur pour lui raconter ce qu'elle a vécu depuis l'âge de sept ans : le jour de son anniversaire, sa mère lui offre une robe de princesse et l'emmène à un concours de Mini Miss, qu'elle remporte !
C'est l'euphorie pour la reine mère, pour Elisabeth aussi : "Quelle petite fille ne rêve pas d'être la plus belle des princesses !
Et pourtant c'est le début de l'enfer...
Une dégringolade qui l'amènera jusqu'à haïr ses parents mais surtout elle-même.
Un récit percutant, sans fard ni paillettes.

J'espère que le nom de cet auteur ne vous est pas inconnu. Si, rappelez-vous, celui qui a écrit En attendant Bojangles. Olivier Bourdeaut. Il revient en 2021 avec Florida. La couverture mettant en scène une little miss, annonce le thème du livre.

J'avais beaucoup aimé En attendant Bojangles, surtout la folie douce des parents du narrateur. Ici, on retrouve une nouvelle fois un regard d'enfant. Portrait au vitriol d'une jeunesse gâchée. Florida me fait l'effet d'être un roman plus brutal, plus cru, plus charnel, plus viscéral que l'autre. J'ai énormément aimé ce qu'Olivier Bourdeaut a développé dans cette histoire sans filtre. Tendu comme un polar par l'objectif de son héroïne, on s'attend à tout, au pire, surtout eu égard le traumatisme que peuvent créer ces concours de little miss sur des enfants, poussé par des parents, des mères qui tronquent des repères, des bases nécessaires pour grandir.

Roman du corps, Florida explore toutes les nuances de la perception de soi, perception toujours biaisé par le prisme d'un regard qui n'a pas grandit normalement et qui se fit à celui des autres. Olivier Bourdeaut développe cette idée jusqu'au malaise. C'est très bien trouvé pour l'intérêt de la lecture de Florida, d'autant que ça se double avec une relation mère/fille savoureuse.

Je préfère Florida car il arpente le territoire frontière des gens normaux, les monstres du quotidien, les obsessionnels pris dans leur manies. Et j'aime cette marge-là.
Lien : http://livrepoche.fr/florida..

Quelle histoire surprenante que celle de l'exploitation de cette petite fille qui finit par s' auto-détruire de dégoût d'elle-même.
Un texte court et déroutant sue un thème trés actuel à mettre en parallèle avec le livre de Delphine de Vigan " Les enfants sont rois".

Petit manuel sur comment détruire sa fille en y projetant toutes ses propres ambitions déchues. Oliver Bourdeaut livre habillement, une fois encore, un portrait de famille toutefois bien différent d'En attendant Bojangle. Elizabeth Vernn est de sa beauté, de ses parents et du « vouloir exister ».