Florida

« Ma mère s'emmerdait, elle m'a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s'est vengée. »
La vengeance est un plat qui se mange froid, et Elizabeth a patiemment ourdi la sienne pour la balancer glacée à la figure de ses parents, particulièrement à celle de sa mère.

Florida, c'est l'histoire d'une mini miss.
L'histoire d'une petite fille à l'enfance saccagée.
L'histoire d'une vie entière saccagée.
L'histoire d'une vengeance magistrale.

Vous avez certainement entendu parler des concours de mini miss.
Ces concours vomitifs venus des États-Unis où des fillettes dès l'âge de trois ans (oui, vous avez bien lu !) défilent devant des jurys en tenues affriolantes, maquillées à outrance et se trémoussant d'une façon plus que suggestive et totalement déplacée compte tenu de leur jeune âge.
"Il suffit de taper mini-miss dans le moteur de recherche pour se régaler jusqu'à la nausée" écrit Olivier Bourdeaut : si vous n'avez jamais vu d'images de ces dingueries, allez-y !

Elizabeth fait partie de ces mini miss.
C'est une victime.
Victime des tordus qui osent organiser ce genre de concours, et de sa mère qui, voulant vivre la réussite à travers sa fille, ne recule devant rien et lui fait subir tout un cortège de choses invraisemblables.
L'auteur s'est manifestement régalé et a laissé libre cours à une imagination débridée. Son roman est plein d'humour, décalé et caustique à souhait.

La haine et le désir de vengeance sont de puissants moteurs, Elizabeth en est une excellente illustration.
Dès qu'elle se libère de ce monde délirant et malsain, elle n'a qu'une idée en tête : se venger.
Irréversiblement marquée par une enfance qui lui a été volée, elle va utiliser toute son énergie pour atteindre son but. D'autant plus que, comme elle l'écrit au début de son texte : "Je ne pardonne pas. Je ne pardonnerai jamais."
Je la comprends ! Si j'avais subi ce que sa mère lui a fait subir, je n'aurais pas pardonné.

Florida est un livre choc, drôle et plein d'ironie.
J'ai ri aux larmes par moments, je me suis indignée à d'autres. Parfois, j'ai fait les deux en même temps.
En tout cas, j'ai éprouvé de la compassion pour Elizabeth de la première à la dernière page.
Qu'un roman procure autant d'émotions, voilà ce que j'adore !
Florida est un ouvrage satirique formidable, un immense plaisir de lecture.

PS : sur le thème des mini miss et dans un genre complètement différent, je vous recommande Petite soeur, mon amour de Joyce Carol Oates.

Conquise par « en attendant bojangles », ma deuxième lecture d'Olivier Bourdeaut m'a également emportée.
Différent du premier, ce roman est moins fou, tout aussi drôle mais beaucoup plus direct dans ses propos.
Il ne mâche pas ses mots pour décrire une vie à la fois triste et pleine de force.

Une histoire poignante d'une petite fille, Élisabeth, de sept ans qui va participer à un concours de mini miss sous l'impultion de sa mère. Elle va enchaîner les concours pour répondre aux exigences de sa mère qui souhaite tout gagner. Mais jusqu'à quel prix?

Les sujets abordés (l'emprise psychologique enfant/parent, les concours de beauté à l'américaine et leurs coulisses et le show-business) vont vous faire réagir et faire tourner les pages.

Lu en 1 jour tellement j'ai adoré ! Les changements physiques de l'héroïne donnent encore plus de poids à ses tourments, on ne peut que la plaindre et la comprendre sur une bonne partie du livre. C'est aussi effrayant de vérité, même si toutes les candidates de mini-miss ne finissent pas toutes ainsi. A nouveau, Olivier Bourdeaut nous transporte dans la vie d'un personnage et cela fonctionne à merveille.

Ce livre nous plonge au coeur du témoignage poignant d'Élizabeth une jeune femme qui dénonce les dérives des concours de mini-miss au États-Unis dont elle même a été victime.

Elle nous entraîne dans son quotidien de mini miss, dans la folie de sa mère et la passivité de son père et dans l'enfer du dictate de l'apparence et du corps auquel elle a héritié.

J'ai été émue et en colère de découvrir le parcours de vie chaotique qu'a vécu Elizabeth en grandissant. Au fil des pages on découvre les stigmates encore présents de cette époque dont elle est encore traumatisée et qui vont détruire sa vie.

Ce roman est révoltant, bouleversant, incompréhensible ! Comment peut-on se servir d'enfants de cette façon pour les désirs des adultes ?

Alors chiche ou pas chiche de donner son avis? le regard des autres nous interesse t il?
Je tombe vite sous le charme de la repartie d'Olivier bourdeaut, tant aimé En attendant Bojangles. Mais c'est vrai que l'humour sarcastique ne rend pas ce dernier roman lumineux! 'J'ai de l'acidité plein la bouche ' p115. Dès le départ propos bien acides et bien sentis. C'est piquant et rien n'est là pour adoucir le verbe haut de note héroïne, Elisabeth. même le scénario reste à distance pour laisser l'entière place à toutes ces joutes. Perpétuel combat, très adolescent, contre tous et contre soi, le passage sur les 40 ans de sa mère est poussé à son maximum, je crois que je lis sans respirer. Chaque phrase est une punchline et mérite un rap en fond sonore, un passage sur scène de stand up. La rencontre avec le coach boxe est pas mal aussi, dans un autre genre, ça pousse loin, ça n'a pas froid aux yeux de la repartie. En vrai chaque nouveau personnage casse la baraque.
Pour conclure, voici un début de bon moment de lecture, avalé en deux deux, idéal pour faire une transition vers un autre genre littéraire. Mais à mi chemin, ça se muscle, ça se corse encore et là j'me dis qu'on est loin de la couverture florida qu'ils nous proposent chez folio. C'est pas acidulé c'est de l'acide pur.

J'avais adoré "En attendant Bojangles". J'ai dévoré "Florida" ! On suit la vie d'Élizabeth, de mini-miss à bodybuildeuse infréquentable et mal dans sa peau. Au fil de ses rencontres, elle va tenter de se venger de ses parents en malmenant son corps. C'est drôle, grinçant et touchant à la fois. Un coup de coeur !

j ai trouvé le thème totalement original et créatif, suivre le parcours d une jeune américaine que sa mère a entraînée dans les concours de mini miss, son parcours de vie pour reprendre le contrôle à la sauce américaine. le style est fluide on croit en l histoire Bravo

La narratrice, Elisabeth Vernn, s'adresse au lecteur pour lui raconter ce qu'elle a vécu depuis l'âge de sept ans : le jour de son anniversaire, sa mère lui offre une robe de princesse et l'emmène à un concours de Mini Miss, qu'elle remporte !
C'est l'euphorie pour la reine mère, pour Elisabeth aussi : "Quelle petite fille ne rêve pas d'être la plus belle des princesses !
Et pourtant c'est le début de l'enfer...
Une dégringolade qui l'amènera jusqu'à haïr ses parents mais surtout elle-même.
Un récit percutant, sans fard ni paillettes.

J'ai été prise par le flot des mots de l'auteur.
Comment l'importance du physique peut gâcher une vie…

Dans ce livre, nous rencontrons des parents qui vivent leurs rêves et leurs ambitions à travers leur enfant, Elizabeth, quitte à la faire souffrir toute sa vie.
Ça m'a fait penser à une vieille série américaine, malaisante, avec les mini miss sur maquillées dans leurs robes à froufrou alors qu'elles n'ont que 10 ans.

Le but de la mère d'Elizabeth (surnommée «La reine mère») ? Que sa fille devienne une reine de beauté sans écouter les envies & les souhaits de sa propre fille. C'est sa seule obsession, qu'Elizabeth soit la plus belle.

Mais plus l'héroïne grandit, plus elle cherche à se venger. Son corps devient son armure, qu'elle maltraite, qui la rend malheureuse. Elle ne vit plus pour elle, mais pour les autres ; son besoin : épater les gens autour d'elle avec son corps… car c'est tout ce qu'elle vaut.
Toute sa vie, Elizabeth cherchera un regard d'amour & de fierté de sa mère, car oui, on reste toujours la petite fille à sa maman, même si elle nous a détruite. La haine qu'elle a contre ses parents constituera le fil rouge/l'objectif de sa vie ainsi que son auto-destruction. Toute sa vie, « le paraître » sera plus important que « l'être ».

Un roman touchant, dur qui m'a révolté.
Olivier Bourdeaut jongle avec une écriture légère mais également pesante, une vraie force.