Je quitte la route des yeux deux secondes et demie pour vérifier si mon cellulaire clignote pour signaler l’entrée de nouveaux messages. C’est un réflexe, une obsession. On m’a déjà demandé si je pouvais me passer de cet instrument pour une période de huit jours ! Juste à y penser, j’ai failli paniquer. C’est une vraie drogue, ces trucs électroniques ! Pire que la nicotine. Ça nous bousille le cerveau, nous tient en haleine. On reste toujours sur le qui-vive, même si, la plupart du temps, c’est simplement pour découvrir les statuts ridicules de nos amis sur Facebook.
J’étais folle de croire que nous deux, ça pouvait fonctionner. Je rate tout ce que j’entreprends. C’est sûrement mon karma ! C’était trop beau pour être vrai. Dans mon cas, les histoires à l’eau de rose, ça finit toujours mal.
Je n’ai jamais envisagé de bâtir mon avenir avec un seul homme. Encore moins de me marier. Mes parents sont divorcés depuis que je suis toute petite. J’ai grandi avec, pour musique de fond, une mère quasi hystérique qui beuglait à tout vent que le mariage, c’était de la frime. Ou de l’hypocrisie.
Rien de pire que d’avoir sous le nez le bonheur des couples amoureux quand on vient de se faire « dumper ». Sans savoir pourquoi, en plus. Être témoin d’un baiser, d’un regard complice est, chaque fois, comme un poignard planté dans le cœur.
J’aime les chiens en photos dans les calendriers. Les plus petits jappent leur vie en vous mordant les mollets tandis que les plus gros bavent partout en vous reniflant l’entrejambe. Et ils puent !