Les passagers du vent, tome 1 : La fille sous la dunette

La réédition de la magnifique série des Passagers du Vent a été pour moi une excellente nouvelle. Je l'ai lue il y a plus de vingt ans et le sentiment de grand plaisir m'en est resté alors que les détails de l'histoire se sont effacés. Je me suis donc précipité pour acheter ces grands et beaux albums où domine la couleur bleue en couverture.
Plus de vingt ans ont donc passé. Je viens de finir le premier tome, et le plaisir ne fait que se renforcer.

L'action se place au 18ème siècle, peut-être pendant la Guerre de Sept ans - la date n'est pas précisée - à bord du navire de la Marine Royale de France le « Foudroyant » qui vogue quelque part dans l'Atlantique. Hoel, un matelot breton plutôt beau gosse, croit voir deux donzelles dans le quartier des officiers. Voulant en avoir le coeur net il pénètre dans le quartier interdit, se fait prendre et est condamné. Mais l'une des filles, Isabeau (Hoel n'a donc pas rêvé), a apprécié son courage. Elle lui propose un marché : elle le sauve de la corde s'il accepte de lui obéir en tout.

C'est le début d'une histoire passionnante où les origines d'Isabeau et d'Agnès, l'autre fille, nous sont contées alors que le « Foudroyant » est pris à partie par une escadre anglaise. Les amours charnels de Hoel et d'Isabeau, la quête de vengeance de la jeune fille, la tactique de combat naval s'entremêlent en un tableau mouvant et hypnotique. L'atmosphère maritime est totalement dépaysante, jusqu'au vocabulaire spécialisé du genre « Hors les perroquets ! Hors le grand foc ! Borde et hisse les perroquets ! » que je ne comprends guère et qui apporte au récit son sceau de véracité. L'absence de manichéisme, élément important pour porter vers l'excellence un récit dramatique, est patent ici, mais il n'empêche pas les instants d'humour et de joie.

Cela se voir que j'ai aimé n'est-ce pas ? J'ai l'impression d'écrire un encart publicitaire tant mon discours est partisan. Tout au plus pourrais-je reprocher un arrière-plan du dessin un peu pauvre (mais en mer, que dessiner à part des vagues ?) et le visage d'Isabeau que je trouve trop « garçon » (mais cela même sert au récit). Foin de fiel donc ! C'est génial, tout simplement.

Le charme puissant qui se dégage de la saga des "Passagers du Vent" agit sur moi depuis déjà de longues années. Lus à plusieurs reprises et à quelques années d'intervalle, les 5 premiers tomes de cette bande-dessinée dédiée aux aventures d'Isa et Hoel m'ont charmée par leur scénario original, leur dessin précis et vivant qui m'a captivée, et leur atmosphère unique.

Férue de récits de navigation (et particulièrement ceux ayant pour cadre les XVIIème et XVIIIème siècles), j'ai toujours beaucoup de plaisir à m'embarquer pour rejoindre des contrées lointaines, endurer les tempêtes, les abordages, les combats navals et vivre pleinement la promiscuité du bord avec les matelots, l'état-major, les passagers (consentants ou non).

De la Cour de Versailles aux colonies africaines, en passant par les côtes humides de l'Angleterre, dominatrice des mers, laissez-vous portez au gré du vent en bonne compagnie (ou pas) et découvrez toute une époque où Les Lumières ont plus de mal à percer qu'on pourrait l'imaginer.

« Hale l'artimon au vent ! »
Quelle bande dessinée ! J'ai adoré. Une super histoire qui donne envie de lire très rapidement la suite.
J'ai fait le plein d'expressions maritimes. Un dépaysement assuré avec cette lecture. Des vaisseaux, des frégates, une bataille entre les anglais et les français au XVIIIème siècle et une demoiselle cachée sous la dunette. le scénario est travaillé : en 48 planches, il se passe plein de choses qui s'enchaînent parfaitement. La condition des femmes, des matelots ou encore les avantages indus de la noblesse sont évoqués, les dialogues semblent très réalistes. Un sacré souffle marin pour une pause BD.

Une BD que j'ai lu il y a plus de 25 ans..... mais qui n'a pas pris une ride !!
Je suis a nouveau sous le charme d'Isa et de son caractère bien trempé... mais il faut dire que c'est une habitude chez Bourgeon d'avoir des héroïnes a fort caractère.

J'ai adoré ce tome et je vais bien sur re lire les suivants.... une BD que je conseille a tous ceux en quête d'aventures et qui aiment les beaux dessins

La dernière fois que j'ai lu les aventures de Isa et Hoel, la série ne comptait que 5 tomes et c'est avec un plaisir non dissimulé que je la redécouvre aujourd'hui.
Déjà, j'adore les histoires qui se passent en mer, surtout au XVIIIe et au début du XIXe alors, avec ce tome, je suis servie.
Dans ce 1e tome, l'histoire est savamment mise en place. Les rôles sont donnés et, si les méchants sont méchants, les gentils ne sont pas pour autant des anges.
L'histoire est scabreuse, les dynamiques sont noires mais on ne peut que s'attacher au personnage de Isa, à ses blessures et à son désir de vengeance.
Le personnage de Hoel est pour le moment plus discret mais il éveille plutôt la curiosité et comme je me souviens moins de son histoire que de celle de la brune téméraire, j'ai hâte de m'aventurer dans le tome 2.
Côté dessin, l'esprit correspond exactement à ce qu'était le style des années 80. C'est très bien fait mais ça a aujourd'hui un petit côté 'vintage'.
Je voudrais juste attirer l'attention sur les deux premières planches de cet album, celles de la confrontation entre l'albatros et le marin qui sont, pour moi, une des entrées en matière parmi les plus percutantes qui m'aient été données d'analyser pendant mes études. Une réussite.

Voilà une BD que je ne cesse de relire:elle tient à la fois du roman d'aventure, du roman féministe- Isabeau a tout perdu mais c'est comme femme qu'elle se bat, déguisée en homme, du récit leste et libertin, du pamphlet philosophique où l'esprit des Lumières prend fait et cause contre le commerce triangulaire et du traditionnel récit de marin -Hoêl, on ne fait pas plus breton..

les personnages, dont on va suivre les aventures 5 tomes durant ,sont attachants et ont des caractères bien trempés - au propre et au figuré- et l'intrigue est d'une telle complexité que les différents tomes se laissent relire sans le moindre ennui. J'ajoute que le dessin est subtil,les couleurs -belles- sortent de la palette d'une marine, le dialogue est travaillé -vieux français plutôt classe mais compréhensible.

Dans ce premier tome, Isabeau a perdu nom et fortune , mais elle est intelligente, débrouillarde, culottée -à tous les sens du mot- et jolie: elle se jette à corps perdu dans une existence nouvelle en même temps que le Foudroyant l'emmène vers les terres du nouveau monde..

Sans peur, sans regret et sans honte: une héroïne incroyablement moderne dans un siècle tellement proche du nôtre par ses audaces et ses transgressions- Bourgeon nous le fait revivre avec panache et justesse!

J'avais lu cette série, il y a bien longtemps quand j'étais au lycée, en furetant dans les Bac de BD de notre CDI.
Et de toute évidence il y avait de bonne choses dans ces Bac.
A l'époque je n'avais lu que des BD "enfantines" et très classiques : Astérix, Boule et Bill, Lucky Luke.....
C'était un divertissement.
Pour moi les Passagers du vent ont été la première BD, qui m'a fait penser que les BD pouvaient être autre chose... une "vraie" lecture.
Même si ensuite, je n'ai pas trop pris le temps de m'intéresser à ce genre, cette série m'avait bien marquée.

De passage dans ma petite bibliothèque de village, la série que je souhaitais lire n'étant pas disponible, j'ai choisi de reprendre celle ci.
Et là, grosse surprise à la lecture du premier tome, cette histoire qui m'avait tant marqué, je ne m'en souvenais pas.... Finalement, je me souviens surtout du volume traitant plus particulièrement de la traite des esclaves : il faut reconnaitre que traiter de façon visuelle c'est beaucoup plus marquant qu'un cours d'histoire.
Et je pense que je me souviens ENORMEMENT du plaisir que j'avais pris à lire cette BD.

Et le plaisir est toujours là.
J'ai par moment eu l'impression de retrouver Jack Aubrey dont j'ai découvert le premier volume des aventures il y a un an. Mais une BD étant beaucoup plus visuelle, il me semble avoir mieux compris ce qu'était la vie à bord de ces navires.

"Les passagers du vent" est sans nul doute une grande aventure maritime et ce premier tome tient à ce propos toutes ses promesses.

D'aventure, il en est beaucoup question puisque cette histoire se passe sur un navire, mais il y a également une intrigue qui se met en place dès les premières images avec la mort d'un marin et une attaque d'albatros, et, encore plus troublant, avec la présence de deux femmes à bord, ce dont Hoel, jeune marin breton, en fera l'amère expérience.
Très vite, le lecteur fait la connaissance d'Isabeau, jeune femme se déguisant en homme pour aller et venir à sa guise sur le bateau et au caractère bien trempé.
Isabeau a une relation particulière avec sa maîtresse Agnès, et très vite le lecteur devine qu'il y a un secret derrière cette façade, et que son caractère fort et son manque apparent de sentiment prend racine plus profondément dans l'enfance des deux jeunes femmes.

Finalement, ce secret sera vite dévoilé par Isabeau à Hoel et plutôt que de constituer le coeur de l'histoire il constituera le point de départ de l'aventure, ce qui est un choix de l'auteur qui peut apparaître en premier lieu hasardeux mais qui est au final une réussite.

L'histoire est prenante et malgré une situation sur un navire elle n'est pas statique.
Il y a de la dynamique, une volonté de créer une histoire sur plusieurs volumes et tout cela tend à rendre cette série prenante.
C'est presque le personnage d'Isabeau qui porte l'histoire sur ses épaules, mais celui de Hoel n'est pas non plus en reste.
Isabeau est un personnage particulier, à la fois forte et fragile, avec du caractère mais aussi de l'ironie : "Disons simplement que j'ai un petit faible pour les bretons aux yeux bleus avec une balafre sur la joue droite. Si de surcroît mes fesses les passionnent au point qu'ils soient fichus de risquer leur peau pour les entrevoir quelques instants à travers une vitre embuée alors là, je ne réponds plus de rien !".

Je trouve que le trait de François Bourgeon s'affirme au cours de ce premier tome.
Les traits du personnage d'Isabeau sont trop marqués dans les premières bulles et la rendent trop sévères, ils s'adoucissent par la suite et la rendent plus jolie.
Les couleurs utilisées se prêtent assez bien à l'histoire et la palette employée est large et adaptée à chaque situation.
Visuellement, cette bande dessinée est très agréable à lire.

La conclusion de ce premier tome est une invitation à poursuivre l'aventure : "Passagers du vent, seront-ils longtemps condamnés à observer immobiles, à travers des barreaux, la course des nuages ?" et a tenu toutes les promesses pour en faire une grande série captivante.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..

François Bourgeon a l'art de nous transporter dans L Histoire, de nous faire vivre dans une époque bien sombre: celle de la traite des noirs. On voyage de France en Angleterre, puis on vogue vers l'Afrique. On en apprend un rayon et on vit une aventure avec des personnages,qui, il faut le dire, sont hors du commun pour l'époque, notamment l'héroïne qui a un caractère bien trempé! Les dessins sont aussi remarquables que l'intrigue, alors laissez vous tenter, ou replongez vous dans cette excellente bd.

Un jour certain, il y a quelques temps déjà, je me retrouvais au coeur de Paris dans une boutique dédiée à la BD que je découvrais. J'entendis deux types qui parlaient d'un auteur de BD -quoi de plus banal à cela- en bien évidemment. Ils se confiaient en se tapant sur le bide que c'était de loin le meilleur mariniste, et vas-y que je te tourne les pages avec des commentaires éclairés . Ma curiosité aidant, je me mis en quête de qui il s'agissait : un certain Bourgeon. Dans mon délire, comme j'étais un peu nul en Bd, je n'allais tout de même pas m'associer à la conversation de ces deux émules, je n'avais aucune plus-value à apporter : aller constater devant eux mon ignorance et que mon éducation restait à faire, -j'avais pris en retard la Bd-, très peu pour moi. J'ai tout simplement demandé au vendeur..

Eh ben le Bourgeon il a fait du chemin depuis, à la fois dans mon univers personnel et dans le monde de la Bd. Oui c'est probablement le grand mariniste de la BD. J'en ai compulsées d'autres pour m'assurer que la comparaison ne tenait pas. Je ne vois pas d'autres, à moins de verser dans la peinture ..