Citations sur Les vikings. Histoire, mythes, dictionnaire (7)
Car, j'espère que le lecteur commence à s'en convaincre, le Viking n'est pas un guerrier par définition. Je ne reviendrai plus sur son trop petit nombre, non plus que sur ses activités mercenaires. Il y eu conquête, certes, qui songerait à le nier? mais sur des bases pacifiques, commerciales encore un coup, la loi de la hache ou de l'épée n'est pas celle qui aura sévi tout au long de cette histoire.
Nisard invoque l'autorité de Le Héricher pour affirmer : « que Robert le Diable est la personnification du pirate normand, due à l'imagination effrayée et vengeresse des peuples de cette contré. Les deux époques [...] qui partagent sa vie, celle où il est païen, celle où il se fait chrétien, représente le Viking converti. Cet être effrayant, au nom scandinave, qui porte partout la dévastation, ne pouvait être que le fils de Satan et ce n'est pas des divers ducs Robert qu'il se rapproche le plus, c'est du Norvégien Rollon lui-même ».
Selon le moment et l'humeur de l'écrivain, il faut faire de la femme viking une vierge inaccessible, une guerrière intraitable, une redoutable prophétesse et magicienne, une Mère farouche, une savante gardienne de la tradition.
Nous nous sommes battus à coups d'épées ; mais je suis plein de joie en pensant qu'un festin se prépare pour moi dans le palais d'Odin. Bientôt, assis dans la brillante demeure d'Odin, nous boirons de la bière dans les crânes de nos ennemis. Un homme brave ne redoute point la mort. Je ne prononcerais pas des paroles d'effroi en entrant dans la salle d'Odin.
En revanche, l'idée se fait jour fréquemment, que le christianisme s'est servi des envahisseurs pour faire progresser, imposer même son message. Nul ne l'a dit plus énergiquement qu'Eichhoff : les Germains, « ces hommes farouches » étaient appelés « à devenir un jour, sous l'impulsion du christianisme, les plus fervents apôtres, les plus intrépides défenseurs des lumières qu'ils voulaient éteindre et des lois qu'ils semblaient abhorrer ». Et « l'influence du christianisme, transformant ces fiers ravisseurs en civilisateurs de nations, révèle en même temps à l'Europe les règnes mémorables et féconds de Wladimir le Grand d'Olaf le Bien-Aimé, de Canut le Grand, de Guillaume le Conquérant, de Robert de Calabre, de Roger de Sicile, fondateurs de puissantes dynasties. »
On se rappelle les principes posés par Montesquieu dans De l'esprit des lois : « L'air froid resserre les extrémités des fibres extérieures de notre corps ; cela augmente leur ressort, et favorise le retour du sang des extrémités vers le cœur. [...] On a donc plus de vigueur dans les climats froids. [...] Cette force plus grande doit produire bien des effets : par exemple, plus de confiance en soi-même, c'est-à-dire plus de courage ; plus de connaissance de sa supériorité, c'est-à-dire moins de désir de la vengeance ; plus d'opinion de sa sûreté, c'est-à-dire plus de franchise, moins de soupçons, de politique et de ruses. »
Je proposerai, d'emblée, une définition globale que je m'efforcerai d'affiner par la suite.
On appelle Viking (Vikingr, en vieux norois) un commerçant de longue date, particulièrement doué et remarquablement équipé pour cette activité, que la conjoncture a amené à se transformer en pillard ou en guerrier, là où c'était possible, lorsque c'était praticable, mais qui demeurera toujours quelqu'un d'appliqué à alfa sér fjàr ("acquérir des richesses").