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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Intéressant, mais décevant.
Ou, d'une façon un peu plus positive : décevant mais tout de même intéressant.
Voilà, résumée, mon opinion sur ce livre.
Bon, je développe.
Adolescente, j'avais vu le film de François Truffaut "L'enfant sauvage", qui m'avait stupéfiée.
J'ai appris récemment qu'un auteur américain avait tiré un livre de cette histoire, et tout naturellement j'ai eu envie de le lire.
"Un soir d'automne 1797, des chasseurs capturent un garçon errant, nu, sale et hirsute, dans une forêt du Languedoc." nous dit la quatrième de couverture.
Ce terme de "capture" est horrible.
Affreux !
Il s'applique plutôt aux animaux, et même dans ce contexte, il est terriblement brutal.
Alors imaginez qu'il est utilisé ici pour un être humain ! Un garçon de treize ans !
Cette scène de la "capture", au début du roman, est épouvantable et soulève une interrogation bien légitime : qui est sauvage ? L'enfant ou ceux qui sont prêts à tout, même à utiliser les méthodes les plus violentes, pour l'attraper ?
Ce questionnement, je l'ai gardé en tête tout au long de ma lecture. Et, à mon avis, c'est ce qui fait le principal intérêt du livre.
Ce que subit "Victor" (c'est ainsi qu'on l'a baptisé) est terrible, et je me suis maintes fois demandé quelle était la part de sincérité et d'altruisme chez ceux qui se sont chargés de l'éduquer, et quelle était la part d'intérêt personnel qui entrait en ligne de compte.
Tous les efforts restant vains, Victor sera finalement abandonné à son sort. Il n'a pas pu s'adapter à la vie "civilisée", mais n'est plus adapté à la vie "sauvage" qu'il avait connue avant sa capture.
Il est finalement inadapté à tout. Triste constat.
Aurait-il mieux valu le laisser dans son élément et ne pas tenter de force de le faire rentrer dans la "civilisation" ?
Je n'ai pas la réponse. Je ne juge pas, c'est tellement facile de le faire après coup !
Le thème de ce livre est passionnant. Il fait naître des questionnements qui portent sur des sujets essentiels parce qu'ils touchent directement la nature humaine.
Ce qui m'a déçue, c'est la façon dont l'auteur a traité son histoire. Après un début mené tambour battant, il s'est, selon moi, un peu enlisé. J'ai trouvé que l'on tournait un peu en rond, que le récit perdait petit à petit de sa force et de son intérêt. Jusqu'à une fin trop vite expédiée et qui m'a laissée sur ma faim.
Dommage.
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Qui n'a jamais entendu parler de l'enfant sauvage de l'Aveyron, ne fût-ce que par l'intermédiaire du film de François Truffaut ?

Ici, T.C. Boyle a repris son histoire sous forme de « récit » mais pour moi, cela ressemble davantage à un documentaire. En effet, nous allons faire sa connaissance depuis sa découverte au détour d'un sentier dans le Languedoc, en 1797, alors qu'il doit avoir environ 13 ans, en passant par sa « capture » par des paysans, et puis sa prise en charge par des scientifiques, notamment le docteur Itard qui lui inculquera un semblant de vie civilisée en employant entre autres la méthode de l'abbé Sicard pour les sourds-muets.
La grande question à cette époque est celle-ci : « Mettre à l'épreuve la théorie avancée par Locke et Condillac : l'homme naissait-il vraiment à l'état de tabula rasa, dépourvu d'esprit et d'idées, page vierge sur laquelle la société imprimait ensuite sa marque, animal capable d'apprendre et de se parfaire ou la société était-elle au contraire un instrument de corruption, comme le suggérait Rousseau, et non point le fondement de toutes choses justes et droites en ce monde ? »
Si vous voulez savoir les détails de la vie de ce pauvre enfant (oui, il a été abandonné par sa belle-mère dans la forêt alors qu'il avait 5 ans, elle a même essayé de l'égorger, sans succès évidemment), si vous voulez connaître les différents types d'approche abordés à son égard, eh bien lisez l'oeuvre de T.C. Boyle, très accessible et bien écrite, quoique le point de vue omniscient m'ait gênée aux entournures ...personne n'est parvenu à communiquer de façon pleinement satisfaisante avec lui, et donc le fait d'entrer dans la tête de cet enfant me paraissait assez inadéquat !

Et puis sur la 4e de couverture, il est dit que T.C. Boyle est « un satiriste enragé » (hélas, je n'ai jamais rien lu de lui) et qu'il « s'est mué ici en poète et a trouvé dans l'empathie un antidote à sa coutumière causticité ». Il a effectivement essayé d'être empathique, mais je trouve qu'il aurait pu aller beaucoup plus loin dans son cheminement.

L'enfant sauvage traité par T.C. Boyle ? Intéressant, mais pas particulièrement émouvant.
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En 1970, François Truffaut avait adapté au cinéma l'histoire de L'enfant sauvage de l'Aveyron. En 2011, T.C. Boyle reprend le récit des mésaventures du jeune Victor, l'enfant sauvage de l'Aveyron, et décortique ce qui s'est passé chronologiquement.
Cette histoire incroyable débuta en 1797 en Aveyron. Des hommes attrapent "une créature" qui vit dans les bois et qui ressemble à un jeune garçon sauvage. de fait, c'en est un... Il s'échappera et sera repris en 1799. Les autorités sont alors prévenues, et l'enfant, ingérable, sera confié à l'orphelinat de Saint-Affrique, pour 2 semaines, le temps que le directeur affirme qu'ils avaient vraiment affaire à un enfant sauvage, car "il semblait absolument ignorant des formes et des objets de la dévotion religieuse."
Le directeur de l'orphelinat en profita pour publier un article sur cette rencontre... La réputation de phénomène de l'Enfant de l'Aveyron ne faisait que commencer.
L'enfant se retrouva ensuite confié aux bons soins de plusieurs personnes, des érudits, des hommes qui voulaient faire des expériences, voir s'il était possible d'éduquer le sauvageon.
Cela devint un défi pour l'un d'entre eux, après l'abbé Sicard, qui s'occupait d'éduquer des enfants sourds et muets, et qui échoua à civiliser Victor, le Dr Itard prit le relais, bien décidé à réussir cet exploit.
Ses méthodes, qui réussissaient avec les enfants sourds-muets, il essaya de les appliquer à Victor - il avait baptisé ainsi l'enfant car la voyelle O est la première que Victor ait su prononcer - mais Victor n'était ni sourd ni muet. Il n'avait simplement pas conscience de la même réalité que nous...
Je ne vais pas revenir en détail sur ce qui se passa, mal.
Mais voici ce qui ressort de cette lecture, qui est déjà une relecture des oeuvres sur Victor, une espèce de condensé, un exposé objectif des faits énoncé par T.C. Boyle. Un résumé faisant apparaitre les failles et les erreurs de jugement sur Victor et la manière dont il aurait fallu communiquer avec lui...
Car mettez-vous deux secondes à la place de Victor : vous ne faites qu'un avec la nature, vous êtes un animal, vous ne vivez que pour vous nourrir et pour SURVIVRE. Et cela depuis l'âge de quatre-cinq ans. Car on vous a abandonné dans la forêt après avoir essayé de vous égorger.... Que se passerait-il si des créatures plus fortes que vous débarquaient, vous emprisonnaient, vous prive de cette précieuse liberté, la seule chose que vous ayez, la seule chose qui compte après la nourriture ? Et que ces créatures, qui gesticulent et font des bruits avec leurs bouches, vous trimbalent d'un endroit à un autre, dans des lieux de plus en plus clos et puants, et ne vous lâchent pas une seconde, voulant à tout prix vous faire faire des choses que vous ne comprenez pas...
Ce fut une véritable erreur que de vouloir "domestiquer" cet enfant de la nature.
Et les raisons de cet acharnement étaient plus ou moins fallacieuses : cela aurait été une sacré consécration pour le Dr Itard de réussir là où l'abbé Sicard avait échoué...
Que se passerai-il si de nos jours, on trouvait à nouveau un enfant sauvage...? Saurions-nous mieux l'appréhender, l'aider en le ramenant à la vie dite civilisée? Où le laisser vivre dans son environnement, en l'aidant un peu et en le protégeant à distance, comme on le fait pour certains animaux en voix d'extinction ?
A vous de juger, moi j'ai déjà mon opinion...
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France, fin du XVIIIème siècle. A une époque où prévaut l'esprit des Lumières, où deux théories s'affrontent, celle du "Bon sauvage" de Rousseau et celle l'"Empirisme" de Locke et Condillac, l'inné contre l'acquis pour simplifier, la découverte d'un enfant sauvage ne pouvait que passionner les foules. Traqué, capturé, exhibé, étudié et abandonné par chacun des hommes qui l'ont pris en charge, celui qui sera connu sous le nom de "Victor de l'Aveyron" mènera une existence courte et dramatique.
L'enfant sauvage est un texte dense, intense, qui nous entraine sur les traces de Victor et nous montre par petites touches quelles circonstances en ont fait un "enfant sauvage", quel fut son quotidien, en forêt ou à l'institut, et comment fut prise en charge son "éducation". le thème est passionnant, le style de l'auteur est fluide et captivant, impossible de lâcher l'ouvrage avant la fin. Il y a cependant un petit quelque chose qui m'a gênée dans cette lecture, peut être le côté froid, détaché du récit et le pessimisme qui en ressort... au final, cette lecture m'a plus déprimée qu'émue.
Pour approfondir le sujet et passer outre certaines libertés prises (selon l'éditeur) par T.C. Boyle, il faudra lire le rapport original du docteur Itard. Initialement publié en deux volumes, de l'éducation d'un homme sauvage ou des premiers développements physiques et moraux du jeune sauvage de l'Aveyron (Paris, Chez Goujon fils, 1801) et Rapport fait à son Excellence le ministre de l'Intérieur sur les nouveaux développements et l'état actuel du sauvage de l'Aveyron (Paris, Imprimerie impériale, 1807), il est réédité en un seul volume sous le titre Victor de l'Aveyron (Allia, 2009). le très beau film de François Truffaut, L'enfant sauvage (1970), est également inspiré par ce rapport.
Lien : http://andree-la-papivore.bl..
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Dans ce court roman, T.C. Boyle s'empare de l'histoire de Victor de l'Aveyron, enfant sauvage découvert à la toute fin du 18ème siècle, dont l'existence avait alors passionné les intellectuels et les scientifiques autant que la populace. Confié au docteur Itard, celui-ci va l'étudier, essayer de le civiliser et en même temps « mettre à l'épreuve la théorie avancée par Locke et Condillac : l'homme naissait-il vraiment à l'état de tabula rasa, dépourvu d'esprit et d'idées, page vierge sur laquelle la société imprimait ensuite sa marque, animal capable d'apprendre et de se parfaire ou la société était-elle au contraire un instrument de corruption, comme le suggérait Rousseau, et non point le fondement de toutes choses justes et droites en ce monde ? »
A première vue, le texte semble tenir plus du récit que du roman, tant le ton est détaché et factuel. Toutefois, de nombreux éléments nous démontrent que l'on est dans le roman, car Boyle n'a pas hésité à romancer l'histoire de Victor, à imaginer ce que l'on ignore, à ignorer d'autres éléments qui ne concordaient pas avec l'histoire de l'enfant sauvage (notamment le fait, que Victor était probablement un enfant atteint d'autisme, maltraité et abandonné et non pas un véritable enfant sauvage ayant grandi seul dans les bois).
Qu'il soit un enfant sauvage ou un enfant handicapé, le sort de Victor ne peut qu'émouvoir et Boyle fait preuve d'empathie pour ce garçon traité plus comme un animal que comme un humain.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Le parcours surprenant d'un enfant abandonné devenu sauvage et qu'on essaie de civiliser. Pas facile. Beaucoup de souffrances. Un livre bref un peu facile à mon goût. Pas été très touché. Un livre comme il y en a, je pense, beaucoup. Et qui ne sort pas particulièrement du lot, ni par le style ni par le traitement particulier de cette histoire, que je ne connaissais pas (ou que j'avais oubliée).
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