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Une histoire américaine, de courage, de maladie mentale et de complotisme.

Le roman commence lorsqu'un couple âgé est en croisière au Costa Rica. Près de Puerto Limon, une visite dans un parc est offerte. Ils partent en bus, mais le conducteur s'arrête dans un endroit isolé où des voleurs arrivent et exigent argent, bijoux et passeports. La réaction de Sten Stensen sauvera peut-être le groupe, mais non sans lui laisser quelques séquelles.

De retour chez eux, ils retrouvent leur fils Adam, affecté depuis longtemps par la maladie mentale. Cette fois, il s'est épris d'une femme « libertarienne » qui affirme n'avoir pas passé de contrats avec la Californie et qui refuse donc l'autorité de la police locale. Et bien sûr, la situation va dégénérer…

Un très bon roman, avec du suspens, mais aussi une analyse psychologique et sociale, car l'auteur a le talent d'amener le lecteur dans la tête de ses personnages, des américains qui ont chacun leurs parcours et leurs particularités.
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C'est une lecture que j'ai bien appréciée. Si j'ai choisi ce titre de T.C. Boyle, je me suis rendue la tâche ardue car il s'agit là d'un roman complexe et difficile à avaler. Mais il contient tous les ingrédients que j'apprécie dans la littérature nord américaine décapante. Tout d'abord, le récit se met en place brillamment avec action et tension. Tout semble ne pas aller comme sur des roulettes pour le vieux couple que forment Sten et sa femme. Ils ont décidé de faire un voyage et ce voyage tourne mal. A la manière d'un road movie avorté, l'auteur nous amène à rencontrer Sten, ce père, ce héros, que tout américain souhaiterait avoir. Et parce que T.C. Boyle adore abuser de votre naïveté et de votre candeur, il se joue de vous, vous dépeint tout sauf une Amérique carte postale, loin des contrées désertiques du Wyoming, des clichés New Yorkais ou des forêts d'Alaska. Non. Loin de là avec T.C. Boyle vous rentrez dans le vif du sujet même si ce sujet est symbolisé par une terrible envie d'uriner. Blague potache ? Ou image au vitriol de l'Amérique profonde ?

L'auteur nous fait ensuite le portrait au crayon à gros traits de Sara, d'âge plutôt déjà mûr, du genre parano, du genre à voter Trump, du genre à détester les téléphones, les flics, le gouvernement, la Maison Blanche. Et lorsque l'on croit que Sara est le pire du pire chez Boyle, loin s'en faut ! Elle fait la rencontre fortuite du cher fils de Sten, le prénommé Adam qui n'a rien d'un type sorti du Jardin d'Eden, bien que le clin d'oeil soit bien là, biblique et cynique chez T.C. Boyle (d'où une scène mémorable de nudité).

Oui, parce que rien n'est laissé au hasard chez T.C. Boyle, qui, vous le remarquerez à la lecture de la fin du roman, s'en prend au "Nature writing". Ce genre littéraire ambigu que pourtant j'adore mais qui prône un retour de l'homme à la bête, de l'humanité à la violence et vice versa. Et le roman tourne alors brusquement à la course folle, à la chasse à l'homme, Adam, armé d'un fusil...

Évidemment, la fin est saugrenue. Évidemment, l'issue n'est pas forcément très heureuse. Mais l'on se doute bien que T.C.Boyle n'allait pas écrire un conte de fée. Là où il dénonce l'absurdité d'une société sous surveillance, aseptisée, sous contrôle, il donne à voir une certaine humanité chez des personnages aussi paumés qu'un ours polaire au Zimbabwe.

A lire absolument.
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Le préambule en Amérique centrale met en scène des retraités états- uniens en croisière : le ton est satirique, l'action mouvementée…
De retour au pays, Sten aura besoin de tout son sang froid pour affronter les épreuves que lui réserve son fils Adam.
En effet Adam, bien perturbé psychologiquement, a rencontré une libertaire inconditionnelle qui a des problèmes constants avec « les autorités ». de son côté, Adam voue un culte à Coster, légendaire trappeur contemporain de Buffalo bill. de là à vouloir jouer lui-même son western…
Bien que les personnages et leurs actions s'interpénètrent, on discerne en gros trois épisodes palpitants, vécus par le lecteur avec les 3 protagonistes principaux, et marqués chacun par une forme spécifique de suspens ;
- L'épisode Sten : on craint pour lui les suites locales d'une mésaventure qui le propulse sur le devant de la scène.
- L'épisode Sarah : on suit avec appréhension les conséquences de désobéissances civiles qui s'additionnent lui font adopter une conduite pleine de risques.
- Avec Adam, le suspens prend une autre dimension : son équipée à travers bois et forêts nous fait entrer dans le domaine de l'épopée.
C'est, à mes yeux, le mérite suprême de ce récit intelligent et bien agencé, qui entraîne le lecteur dans un tourbillon de violences. L'Amérique, en proie au racisme anti-mexicain et au délire sécuritaire, est passée du colt au fusil d'assaut.
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Au terme de la lecture de ce roman, je m'interroge toujours sur le sens de l'introduction, qui constitue une histoire complète à part entière, semble déconnectée de la suite et avoir peu d'incidences sur les personnages, sauf au moment où Sten apprend le nom de celui qu'il a tué, certes en état de légitime défense, mais de façon exagérément brutale. L'émotion apparaît lorsque le nom est dit : il rend son âme et sa place dans la société à celui qui n'était qu'un corps anonyme.

Il y a peu d'émotions dans ce livre, mais des faits, une succession de faits et de descriptions des faits. le ressort intime des personnages - par ailleurs fort peu sympathiques - restera insondable. Emmurés dans des convictions inébranlables, portés par des valeurs dépassées, mus par une violence physique et psychologique sous-jacente rarement interrogée, ils ne sont plus que des marionnettes aux mains de leur instinct.

La critique relaie l'idée que l'auteur explore la psyché américaine et sa violence latente. Pour ma part, j'y vois surtout la description de faits divers, de personnages frustres - malgré leur position sociale - d'un jeune homme malade (schizophrénie ?) Adam, qui n'a pas reçu les soins appropriés à son état. Sa rencontre avec Sara (une marginale), sans être déterminante, lui permet de tenir dans la durée, jusqu'à sa course folle vers son destin, laquelle s'entrelace avec celle de Colter, figure mythique, trappeur de l'Ouest, sans doute le premier homme blanc à découvrir le Yellowstone et qui survécut à une célèbre coutume guerrière des indiens pieds-noirs, la "chasse à l'homme".


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Je ne sais pas trop par quel bout commencer mon commentaire sur ce roman de T.C.Boyle. Quel en est le vrai sujet? Qu'est-ce que ce roman nous apprend de nouveau sur la mentalité américaine? Est-ce un nième constat de la violence de cette société? On dirait un dépôt de bilan, une déclaration de faillite. Faillite de la société à s'occuper des malades mentaux, faillite de la cellule familiale à prendre soin de son enfant malade, faillite de l'Amérique à se guérir de sa violence et de son recours aux armes pour régler un problème Qu'elle ne sait régler autrement. On a un jeune adulte souffrant de psychose paranoide, on a ses parents impuissants à aider son enfant qui ne veut pas s'aider, on a une femme de quara te ans absolument réfractaire à toute forme d'autorité civile, conspirationniste, entêtée, déconnectée de la réalité et on a une société qui part à la chasse à l'homme, à travers tout ça on a droit aux préjugés des citoyens ordinaires, au racisme, à l'intolérance.

le vrais durs est un roman bien fait, intéressant mais qui ne m'a donné aucune émotion. Je suis resté de marbre devant les ennuis des uns ou des autres. Suis-je si blasé? Suis-je si découragé devant ce pays qui nous en a fait voir de toutes les couleurs dernièrement? Ou est-ce l'auteur qui n'a pas réussi à me faire vibrer? Là où j'ai été le plus motivé dans ma lecture sont les passages où l'auteur nous raconte les exploits d'un coureur des bois dénommé Colter auquel Adam s'identifie au point de changer son prénom et de s'inspirer de ce héros du passé tout au long de sa longue fuite.

T.C.Boyle est un auteur que j'aime bien mais cette fois j'ai l'impression d'un rendez-vous manqué ou peut-être est-ce moi qui suis passé à côté.
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Le roman commence par une soixantaine de pages en Amérique Centrale qui pourraient constituer à elles seules une nouvelle plutôt frappante. Un couple de retraités participe à une sortie non prévue lors d'une croisière. Il s'agit d'une excursion avec un autocar local, pour aller voir des animaux sauvage en forêt. Mais cela tourne mal, et Sten devient le héros du jour en mettant un terme radical à l'existence d'un petit malfrat détrousseur de touristes.
Revenu en Californie, Sten et son épouse Carolee n'ont plus à se soucier que de leur célébrité récemment acquise et surtout de leur fils unique Adam, très perturbé depuis l'adolescence, qui se croit la réincarnation d'un trappeur, voit des « hostiles » partout, et vit dans les bois qu'il considère comme son domaine intouchable.
Adam fait la connaissance de Sara, une femme plus âgée que lui, et tout aussi paumée. Je ne suis d'ailleurs pas d'accord avec la quatrième de couverture, qui exagère l'influence de Sara, je pense qu'elle est, tout autant qu'Adam, une victime du système, du mode de vie à l'américaine dont il est impossible de s'extraire, et qui se retourne contre ceux qui n'y adhérent pas complètement. Deux individus fragiles, en marge, qui se mettent plus ou moins ensemble, cela peut conduire à des situations ingérables, que ce soit pour les parents d'Adam, ou la police locale…
L'une des grandes qualités de TC Boyle, de ne pas caricaturer ses personnages, de ne pas les dessiner tout d'un bloc. Sten est un principal de collège à la retraite, ex-marine, capable de tuer pour se défendre, mais qui se préoccupe de protection des espaces naturels et roule en voiture hybride…
La violence, la facilité à posséder une arme à feu aux États-Unis, même pour quelqu'un de déséquilibré, la vie en marge de la société, l'incompréhension entre parents et enfants, l'écologie et la protection des espaces sauvages, sont les thèmes, assortis d'une dose certaine d'humour, de ce roman.
Je ne recommanderais peut-être pas ce roman pour découvrir l'auteur, qui est pour moi un très bon romancier américain actuel. Mieux vaut sans doute commencer par son premier roman, Water music, si on aime les pavés historiques, ou l'excellent America sur l'immigration mexicaine en Californie. Ou des nouvelles, pourquoi pas ?
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Lors d'une escapade dans la jungle d'Amérique centrale, Sten Stensen, principal de collège en retraite et ancien combattant du Viet-Nam, sauve ses compagnons croisiéristes d'une bande de détrousseurs en étranglant l'un d'eux. de retour dans sa petite ville, il passe pour un héros alors qu'il ne peut vraiment profiter de son temps libre. Son fils Adam, qui se prend pour le trappeur John Colter et vit dans les bois comme un sauvage, est un grand souci pour lui. Un jour, en faisant du stop, Adam rencontre Sara Hovarty Jennings, femme mûre, solitaire et marginale qui s'éprend de lui et le rejoint un temps dans les bois. Mais les démons qui hantent l'esprit dérangé d'Adam ne vont pas tarder à se déchainer et l'amener au drame.
« Les vrais durs » est un ouvrage que l'on peut considérer à la fois comme un roman noir et comme un roman social. L'auteur y décrit une Amérique profonde toujours inspirée ou hantée par l'esprit des pionniers, une Amérique conquérante, violente, sûre d'elle, à une époque où toutes ses anciennes valeurs n'ont plus tellement cours. En présentant ce livre comme une sorte de chef-d'oeuvre (« Magistral » selon The Times), la critique n'a fait qu'oeuvre de promotion et de marketing. La réalité est un peu différente. L'intrigue n'est pas particulièrement passionnante. Les personnages, et surtout les Stensen, ne sont pas tellement sympathiques. Adam n'est qu'un psychopathe souffrant de paranoïa doublé d'un adulescent qui refuse toute contrainte. Seule Sara, la rebelle qui refuse de présenter son permis de conduire aux flics qui la contrôlent, attire une certaine empathie. le style de Boyle très lent et très descriptif n'a rien de flamboyant. Il est même d'une lecture un peu laborieuse. La narration manque de rythme et même d'humour. L'ensemble n'est au bout du compte que la narration d'un fait divers assez lamentable dont un esprit libre et perspicace ne devrait tirer aucune généralité.
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En croisière en Amérique Centrale, Sten Stensen et son épouse Carolee lors d'une escale sont menacés avec d'autres touristes par trois jeunes hommes armés. Marine durant la guerre du Vietnam, Stan bloque un des voyous par la gorge qui décède. A leur retour chez eux en Californie, Sten est considéré comme un héros. Cet ancien proviseur de lycée vit mal cette notoriété en rapport avec la mort d'un homme.
Lors d'un simple contrôle de police, Sarah membre du mouvement des Citoyens Souverains est verbalisée pour ne pas porter sa ceinture et elle refuse d'obtempérer. Car elle considère illégitime le gouvernement des Etats-Unis tout comme les lois et les règles en vigueur. Peu de temsp après, elle prend en stop Adam trente ans le fils d'Adam et de Carolee. Il dit s'appeler Colter et non Adam. Marginal, il boit et se drogue. Souffrant d'une grave psychose paranoïaque, il squatte dans l'ancienne maison de sa grand-mère autour de laquelle il a érigé un mur très haut (et sans porte) et il passe la majeure partie de son temps dans la forêt.
Sarah s'éprend de lui malgré ou à cause ses « bizarreries ». Peu bavard, Adam vénère John Colter un trappeur du 18ème siècle et refuse de voir ses parents. Il se protège contre les hostiles et porte une arme. Déconnecté de la réalité, Adam s'enfonce de plus en plus dans sa paranoïa et tue deux personnes.

Dans ce nouveau roman, on retrouve un des thèmes chers à l'auteur la nature et l'environnement mais ici T. C. Boyle s'intéresse à la violence. Et en lisant la préface, la couleur est annoncée avec un extrait de D. H. Lawrence "Etudes sur la littérature classique américaine" : "L'âme américaine est dure, solitaire, stoïque : c'est une tueuse. Elle n'a pas encore été délayée.".
En se glissant dans la peau de Sten, de Sarah ou d'Adam, il nous dépeint leurs ressentis, leurs obsessions et leurs peurs. On découvre comment Sten en tant que parent vit la maladie de son fils. Ou pourquoi Sarah non violente cautionne le comportement de Jerry Kane (un américain membre des Citoyens Souverains qui en 2010 a tué deux policiers ) et la psychose semée par Adam. Ce dernier rêve d'une vie comme John Colter et d'un retour dans le passé impossible.

Ce livre très actuel pose des questions sur les libertés individuelles, sur une société rongée par différences forme de violence. Usant de l'ironie (mais pas de trop), l'écriture de T. C. Boyle ici est plus sèche, plus directe que dans ses précédents romans.
C'est incisif, percutant, creusé et ça secoue !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Un roman comme le café tel que je l'aime :fort , noir et amer. Sten l'ancien marine ,notabilité de leur petite ville, son épouse Carolee sont confrontés à la folie de leur fils Adam .Sara l'amante de celui-ci est en lutte constante contre les institutions du pays , qu'elle se refuse à reconnaître . Adam , vit dans un délire paranoïaque ,aggravé par la drogue , où il combat , chinois ,aliens et « hostiles ». TC Boyle a l'immense talent de montrer sans pathos les efforts de chacun pour résister au désespoir , à la solitude , au vieillissement .Avec en arrière-plan une réflexion sur la violence armée inscrite dans l'histoire et le présent cette société où un aliéné peut , sans problème, posséder un fusil d'assaut . Très fort , très noir , très amer .
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Le résumé de l'éditeur me semble parfait.
Le livre dépeint sans fioritures la mentalité américaine et souligne avec acuité les différences de personnalités des trois protagonistes principaux.
De l'excellent T.C.Boyle donc, que je conseille aux amateurs de tranches de vies et d'aventures humaines.
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