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3,4

sur 117 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A la loterie de la vie, Erika a tiré un lot de merde.
En l'espace de 2 ans, elle perd son mari (tumeur au cerveau), puis sa mère (grosses complications d'une fracture de la hanche).
Elle s'installe dans la maison de ses parents (étanche comme une passoire, glaciale tout l'hiver) pour prendre soin d'un père grabataire et irascible.
Son maigre salaire de secrétaire médicale est tout juste suffisant pour assurer les dépenses courantes.

Lorsque le roman démarre, son fils unique rentre au bercail, faute d'une meilleure option.
Les poches vides, le moral en berne, avec une sévère addiction à l'alcool.

On l'aura deviné, le récit n'est pas riant.
Mère et fils tentent maladroitement de recoller quelques morceaux.
Le fil psychologique est plutôt finement tendu, l'écriture simple et plaisante.
Pas si mal que ça...
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Erica se sent si seule à Brooklyn. Après son mari, c'est sa mère qui est décédée d'une mauvaise chute. Elle doit jongler entre son travail et son père, qui sort de l'hôpital après une mauvaise pneumonie. Plutôt bourru et têtu, celui-ci ne veut pas rester en maison de repos. Quand Erica reçoit enfin des nouvelles de son fils Jimmy, parti vivre à Austin, elle voit là une petite lumière dans son obscur quotidien. Mais Erica et Jimmy ne se comprennent pas. La cohabitation est chaotique et chacun tente difficilement un pas vers l'autre…

Je découvre William Boyle avec ce roman, Tout est brisé. L'histoire d'Erica et Jimmy est celle de la vie ordinaire, de relations familiales tendues et d'une Amérique où les rêves ne sont pas aussi faciles à atteindre que ce qu'on veut bien le dire…

Comme dans la réalité, Erica et Jimmy sont deux personnages ambivalents. Ils sont touchants dans leurs fragilités, leurs peurs, leurs angoisses, mais ils sont aussi un tantinet exaspérants dans cette façon mélancolique de voir l'avenir. Erica, que rien ne fait vibrer, pour qui tout est insurmontable, ne voit que l'ancien petit garçon qu'était son fils. Jimmy lui, n'a jamais vraiment quitté l'adolescence, sans qu'aucune responsabilité ne lui incombe, sans jamais vouloir se prendre en mains.

Entre tensions, regrets, culpabilité et reproches, ces deux-là se regardent en coin et ne laissent aucune place aux sentiments. Ils leur faudrait pourtant peu de choses pour compter l'un sur l'autre.

On les quitte au coeur d'une tempête, espérant que cet isolement les rapproche, qu'enfin ils puissent s'appuyer sur une épaule solide et enfin calmer ce vide qui les détruit de l'intérieur…
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Petite lecture bien sympathique pour commencer l'année. C'est cours, mais pas besoin d'écrire un pavé pour raconter les émotions.

Nous suivons Erica, qui vie avec son père tyrannique et malade, dans sa maison de Brooklyn. Il passe son temps à lui en faire voir de toute la couleur. Elle espère que son fils Jimmy, avec qui elle entretien des rapport compliqué depuis quelques années, puisse enfin venir la soutenir au lieu de passer son temps à la fuire loin de la ville. Jimmy lui, vit comme un renégat à Austin, mais quand il décide enfin de venir voir sa famille, il ne se sent pas à sa place. Pourront-ils enfin, lui et sa mère, renouer des liens, qui pourront faire du bien à sa mère et lui faire changer son quotidien ?

Bien que la fin soit un peu trop bâclé à mon goût, j'ai adorée le personnage touchant de Erica, la mère, qui est dépassée par son père et son boulot, et qui recherche l'amour de son fils, et qui tente malgré tout de lui prouver qu'il représente tout pour elle. J'ai été touché aussi par Jimmy, le fils, qui à trop de traumatisme en lui et qui a du mal à ressentir des sentiments pour sa mère. Il ne parle pas, ne la touche pas, on a l'impression qu'il est indifférent, et vidé de tout. Jusqu'à ce qu'on en apprennent plus sur lui et ce qu'il se passe au fond de son coeur.

Histoire très touchante d'une famille déchiré mais à reconstruire.
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William Boyle est un auteur honnête : il annonce la couleur dès le titre. Comment résumer "Tout est brisé" en 3 mots ? Trouvé ! Tout est brisé. Pas plus compliqué.

Plus sérieusement, "Tout est brisé" est à la fois un roman pessimiste qui peut foutre le cafard et un roman profond qui fait réfléchir à un tas de sujets sérieux chers à tous à un moment donné de la vie : le rapport à la famille, à l'avenir, à la vieillesse, à la dépendance, au sens de la vie, au passé, à la filiation, etc. Un peu plus de 200 pages et tout ça est abordé sous un angle brut qui fera fuir les âmes sensibles. Alcool, drogue, addictions, ambiance scatologique, autant dire qu'on n'est pas dans de l'édulcoré.

J'ai apprécié l'atmosphère new-yorkaise (le roman se déroule à Brooklyn). Les personnages sont à la fois repoussants et attachants. Toute la structure du roman est à rapprocher du théâtre, un drame en quatre actes. Les espaces et décors sont limités, les personnages sont peu nombreux, leurs relations complexes, le rythme prend son temps et les dialogues nous sont familiers. Je ne suis pas allée jusqu'à m'identifier aux personnages mais j'ai eu la sensation de bien comprendre leur logique respective et leurs attentes.

"Tout est brisé" n'est pas le roman du siècle et si vous n'avez pas le moral, passez votre chemin, mais au-delà de son réalisme pas très glamour se niche une forme d'espérance annonçant peut-être un arc-en-ciel.

"Somewhere, over the rainbow..."


Challenge TOTEM
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Ils galèrent les personnages de ce livre… la vie est pas drôle ni douce avec eux, ils ont vécu des choses ou fait des choix qui font que rien n'est facile… et pourtant il se dégage de ce livre une grande douceur… on est désolés pour eux, un peu, mais ça ira, on leur fait confiance… et si tout est brisé on a bon espoir que ça se répare pour ces personnages attachants. Très agréable moment de lecture.
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Elena habite Brooklin, son père sort de l'hôpital et ne veut pas aller dans une maison de convalescents, son fils est parti à Austin et ne lui donne pas de nouvelles, sa soeur occupée avec un mari malade ne lui est d'aucun secours. Elle a perdu sa mère et son mari. Elle se débat dans les problèmes. Jimmy son fils se fait larguer par son petit ami et Erica l'accueille. Elle va essayer de renouer le lien. Ce sont deux être paumés, mal dans leur peau et leurs relations sont difficiles.
C'est un livre qui ne respire pas la joie de vivre, on nage dans la grisaille de la vie des personnages. Les personnages sont cabossés par la vie mais on s'attache à eux malgré les problèmes rencontrés. Un bon livre.
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Erica vit seule dans sa maison de Brooklyn avec son père malade et acariâtre. Son mari et sa mère sont décédés. Sa soeur ne l'aide pas et son fils Jimmy ne donne plus de nouvelle. Mais un jour, Jimmy revient avec ses démons et ses angoisses. Homosexuel, rejeté par son père, il traîne avec lui son mal-être et tente de le dissoudre dans l'alcool. Il est fuyant avec sa mère et mal à l'aise dans ce quartier peuplé de ses souvenirs d'enfance. Erica veut essayer de renouer avec son fils malgré tout.

C'est un roman très court et intimiste qui parle de la difficulté à communiquer dans une famille et du mal-être. L'auteur nous dépeint le lien ténu et compliqué entre les personnages. C'est une famille ordinaire que le vie n'a pas épargnée et qui n'arrive pas à se parler. Leur silence les isole. Ils sont touchants par leur fragilité mais aussi par leur endurance. Ils résistent aux épreuves et à la solitude. Je regrette que le roman soit si court car j'aurai aimé les voir évoluer encore. Au moment où j'avais la sensation de les comprendre le roman s'achevait.

Il était impossible d'aimer véritablement une personne sans l'accepter telle qu'elle était.

Le livre met en lumière un sujet que j'ai peu trouvé dans les romans, celui de la dépendance des personnes âgés. Erica décide de s'occuper de son père à domicile faute d'argent pour une aide soignante et parce qu'elle ne supporte pas de le voir souffrir seul à l'hôpital. Malgré le caractère compliqué du vieil homme et la charge de travail qu'il représente, elle le garde à domicile. Erica est une héroïne ordinaire. Elle est convaincue que ce qu'elle fait est juste donc elle résiste et endure.

La question de l'homophobie est aussi inhérente au récit. Jimmy à subi le rejet de son père durant toute son adolescence. Il n'est pas le fils qu'il aurait aimé avoir et il le lui a fait comprendre. Entre eux deux, Erica fut prise dans un conflit de loyauté et n'a pas su défendre son fils ou résonner son mari. Elle a fermé les yeux sur l'homophobie de celui-ci. Alors le jeune homme s'est renfermé sur lui même et noie ses démons et ses souffrances dans l'alcool. Il sait la violence et le rejet qu'il suscite alors il se tait ou fuit.

Dehors, le monde parut à Jimmy beaucoup plus éclatant qu'il n'aurait dû l'être, les arbres plus verts, le ciel plus bleu. Ça l'avait toujours étonné. À jeun, il passait son temps à se plaindre de la laideur généralisée. Ivre ou avec la gueule de bois, le monde lui semblait d'une beauté parfaite et il n'y voyait qu'un défaut, lui-même.

C'est un roman profondément mélancolique mais dans lequel apparaissent quelques lueurs. Erica peut compter sur Ludmilla, une amie sincère et aimante. Et il y a Franck, un poète croisé au hasard d'une soirée dont l'empathie et le sensibilité permettent à la mère et au fils de se comprendre à nouveau. Dans les moments de désespérance les personnages ont encore des gens pour les éclairer, les soutenir. Ce qui rend le roman touchant c'est aussi l'infini réalisme des personnages. Leur vie est tellement ordinaire qu'elle nous parait familière. C'est un instantané sur un moment de la vie d'une mère et de son fils, un moment où se retrouver semble possible. L'histoire est portée par une écriture délicate et pudique.
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Noir c'est vraiment noir , dans ce second roman de William Boyle ou l'on suit les affres quinquagénaire, secrétaire médicale un peu à la dérive et de son fils homosexuel triste qui noie son chagrin et sa déprime dans l'alcool dont les retrouvailles après une longue absence seront assez douloureuses et rongés par les non dits et les regrets.

Roman sur l'âpreté de l'existence, à la fois sombre mais plein de douceur "Tout est brisé" est un très beau roman, car Boyle n'a pas son pareil pour décrire ces êtres abîmés par la vie avec sensibilité et une belle leçon de combativité , loin des standards littéraires américains trop bien formatés.

" On s'en fiche de savoir de quoi tu es les roi. Peut-être que tu es le roi de paumés. Dresse toi et annonce le à l'univers ! "
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Tout est brisé, c'est l'envers du décor du rêve américain. Avec une famille décomposée, William Boyle nous dresse un portrait touchant de la société américaine avec des personnages qui s'aiment et se rejettent à la fois.
La construction du roman est assez originale, quatre parties représentant à chaque fois le quotidien de la mère ou du fils. Nous permettant ainsi de nous sentir plus proche d'eux.
Le style d'écriture est aussi à souligner : il nous captive par sa justesse et sa simplicité alors même que l'auteur nous dresse des portraits remplis de désespoir et de tristesse.
Au final, c'est une superbe histoire d'amour fait de destin cassé où tout est brisé... Enfin pas complètement, cette histoire aurait pu être totalement noire, mais nous refermons le roman avec une sensation d'espoir.
Lien : https://pause-the.blogspot.c..
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Dernière lecture de 2018 avec ce sombre "tout est brisé".
A Brooklyn , un femme, la cinquantaine, lutte entre son travail dans un cabinet médical et son père de plus en plus dépendant. Elle a récemment perdu sa mère et son mari et son fils ne donne aucune nouvelle depuis son départ à Austin .
le décor est planté et cela manque clairement de gaité , gaité que le titre ne suggérait d'ailleurs pas.
Le livre tourne autour d'Erica , la mère; Les relations avec son fils , que son père avait rejeté, la gestion de son père . Mais c'est aussi une vision sombre de l'Amérique : Malgré son travail fixe , elle n'arrive pas à joindre les deux bouts, le système d'assurance en prend pour son grade.
La jeunesse est présentée ici comme désespérée, déconnectée du monde du travail. Une sorte de "No Future " que l'auteur, disquaire, agrémente de références musicales ( qui m'ont bien fait sentir que j'étais un bel ignare :))
Un peu d'espoir ? Oui, mais pas trop quand même !
Il y a un autre protagoniste dans ce roman, tombé du ciel, ou plutôt d'un tabouret de bar , qui va tenter philosophiquement de recoller les morceaux , en tous les cas de fournir la colle.
Il se définit comme prof .Enfin , il n'a pas tenu bien longtemps ( une pensée émue ici à ceux qui pensent que c'est un métier facile :)
Son influence sur la mère, dont le ton va changer vis à vis de son fils , est indéniable. Il est vraie qu'elle était chiante la mère : "Mets ton manteau, où vas tu , ne bois pas ..." pour recoller les morceaux , on a connu stratégie plus efficace.
C'est une lecture poignante mais qui pour moi manque de densité . Sans tomber dans le pavé , une étude un peu plus longue des personnages n'eut pas été superflue. On reste un peu sur sa faim, d'autant plus que les 205 premières pages sont très bien. Mais il n'y en a pas d'autres !
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