Cela te surprend, j'imagine, d'autant que je croyais être capable de lire partout. Et d'être en nécessité de lire chaque jour. Oui, mais ici, il ya conjonction de malédictions...
D'abord, sous ce ciel d'azur, ce soleil de plomb (tu m'accorderas des banalités de ce genre, il s'agit ici d'un compte-rendu, pas d'une oeuvre littéraire), devant cette vue extraordinaire, je me sens un peu dans un état de stupeur.Incapable de faire quoi que ce soit. Figé. L'esprit au ralenti. Plusieurs fois, j'ai pris des livres qui remplissent les deux tiers de ma valise, l'un après l'autre. En partant de Lyon, j'étais certain qu'ils pouvaient, tous, me plaire, me tenter, qu'ils étaient susceptibles de ... comment dire ? Me titiller, voire de m'exciter, pour le moins de solliciter un des pans de ma curiosité. Ou au minimum de me permettre de me lancer avec passion dans une belle histoire, susceptible de me faire m'évader de ces jours pénibles...Et voilà qu'ici, ils sont devenus d'une complète platitude? J'ai même du mal, pour certains , à me rappeler pourquoi diable j'ai pu avoir envie un jour de les lire!
-l'équilibre ? Et dans le cas où l'on a plus donné que reçu ?
- ...Je ne sais pas... Si j'essaie de répondre à partir de ma propre vie, voilà ce que je peux dire : J'ai longtemps plus reçu que donné, car je crois n'avoir pas été doué pour la générosité... depuis quelques années, je m'efforce de donner plus que je ne reçois.Cela se manifeste dans ces moments un peu paternalistes que je n'aime pas, mais où je suis parfois entraîné. Vous voyez ce que je veux dire ! Or il me semble que lorsqu'on est dans cet état d'esprit, de donner plus que ce que l'on reçoit, de rétablir l'équilibre, voire d'inverser la dette, on ne peut pas être dans le désir de mourir...
- Oulah !
Alors celui qui se suicide vole quelque chose aux autres humains ! Ce qu'il a reçu, et n'a pas rendu !
- De toute façon, celui qui se suicide vole aux autres humains ce qu'il est et ce qu'il aurait pu faire... Et entre autres ce qu'il leur devait en tant qu'humain, oui...