Citations sur Les Dames du Lac, tome 1 (68)
"Mon enfant, vous devez vous rappeler que cette terre appartient à tous ces habitants, quels que soient leurs dieux. Nous combattons, tous ensemble, contre les Saxons, non parce qu'ils n'adorent pas nos divinités, mais parce qu'ils veulent bruler nos foyers, dévaster nos champs, s'approprier nos biens. Nous nous battons pour défendre la paix sur cette terre, chrétiens et païens unis dans une même volonté. C'est la raison, la seule, pour laquelle tant d'hommes sont venus rejoindre Arthur. Préféreriez-vous donc voir un tyran enchaîner nos âmes et les offrir à son seul Dieu ?... Non ! Cela, les Césars eux-mêmes n'ont jamais osé le faire."
Jamais elle ne devait oublier cette première vision d’Avalon dans l’or du couchant, si resplendissante, si émouvante qu’elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Non, jamais elle ne devait oublier, tel qu’il lui apparut ce soir-là dans toute sa splendeur, ce paysage de nulle part noyé dans le silence, la quiétude et l’harmonie : les cygnes, telles des ombres pâles, glissant doucement sur les flots immobiles, les pentes d’herbe douce venant mourir au pied des algues et des roseaux, la bâtisse allongée de pierre grise, et un peu plus loin, les silhouettes en longues robes blanches passant et repassant inlassablement entre les colonnes, le son d’une harpe enfin, comme s’il voulait à lui seul faire chanter le silence dans une lumière diaphane, presque irréelle…
Un jour, il y a bien longtemps, j'ai lu dans un livre que m'avait donné Merlin, l'histoire d'un vieil homme saint et sage qui avait dû se résoudre à boire la ciguë parce que les rois l'accusaient de propager de fausses doctrines...
- Les chrétiens pensent que les déesses n'existent pas, répondit calmement Viviane. Pire, le principe féminin en lui-même représente à leurs yeux le Mal. C'est à cause de la Femme, disent-ils, que le Mal est apparu sur la Terre.
- Un dieu d'amour ? Lui qui a déclaré la guerre à toutes les divinités, lui qui a tenté de massacrer tous ceux qui ne croient pas en lui ? Puisse le sort nous épargner un tel amour !
Il y a une chose que les prêtres ignorent, avec leur Dieu unique, leur vérité unique : c'est qu'une histoire véridique n'existe pas. La vérité a plusieurs visages. Elle ressemble à l'ancienne route d'Avalon : elle dépend de notre volonté, de nos pensées, du but vers lequel nous tendons, de celui où l'on finit par arriver
-Si les chrétiens refusent de croire qu'il y a plusieurs vies, protesta Ygerne incrédule, comment peuvent-ils échapper au désespoir? Quel dieu juste accepterait de créer certains hommes heureux et d'autres malheureux sans leur donner au moins l'espoir d'une seconde et meilleure destinée?
Au fond de la coupe était inscrit le nom de la fabuleuse épée : "Excalibur", qui voulait dire : d'acier trempé. Arme toute-puissante, elle était forgée avec le métal des météores célestes. Unique, et deux fois sacrée, Excalibur ne pouvait être que l'épée d'un roi, d'un très grand roi.
Tous les dieux ne sont qu'un.
Pour moi, le bien, le mal, le péché, n'ont plus aucune signification. La vérité, la seule et unique grande vérité ici-bas, est celle-ci : nous naissons et nous mourons comme ce misérable brin d'herbe qui pousse là, pour rien, entre ces pavés !