Ils se donnérent la main,s'approchèrent du bord de la fontaine de Barenton et, après avoir échangé un regard, jetèrent les épilles dans l'onde claire.Les aiguilles demeurèrent à la surface et l'eau de Barenton se mit à chanter.
Yann savait que l'église et surtout le lavoir étaient par excellence les lieux où s'échangeait vraie et fausses nouvelles, médisances et ragots.Il ne leur accordait aucune importance, mais cela le distrayait de constater à quel point l'esprit humain peut se perde en futilités.
si j'étais un homme , avec trente ans de moins, je te les foutrai dehors, tous autant qu'ils sont ! Heureusement ,y a des p'tits gars qui font ce que les grandes goules ont pas le couraige de faire ......(Écrit comme ça dans le livre)
A cela il fallait ajouter les accidents, les disparitions,parfois les rixes qui se terminaient mal.Sans compter les dénonciations et les déportations mises au point par les autres,les occupants.Mais là, il s'agissait d'autre chose. Une jeune fille noyée dans un lavoir..
Gwenn arriva au lavoir à la belle heure, cet instant hors du temps où la nuits’effiloche dans un petit jour qui n’ose pas encore paraître. On l’appelait aussi « l’heure bleue », bien qu’elle fût souvent grise, et plus souvent encore sans couleurs. Elle se reconnaissait à son parfait silence, précédant de peu l’envol des chants d’oiseaux, et à son extrême froidure. C’était l’instant où les enfants se mussaient sous les couvertures, où les vaches mettaient bas, où les agonisants rendaient l’âme. La belle heure favorisait le passage d’un monde à l'autre, de la nuit au jour, de la vie à la mort et du non-être à l'existence.
le vin était tiré, il fallait à présent le boire jusqu’à la lie, même s’il s’agissait de vinaigre.
L’amour pousse à commettre bien des sottises !
Cette forêt était si ancienne qu’une vie humaine n’aurait pu en épuiser l’histoire. Pourtant, cela valait la peine de prendre son temps pour en découvrir les mystères et les secrets. La patience était nécessaire ; la forêt ne se livrait pas au premier coup d’œil. Elle avait ses pudeurs de dame. Elle aimait se laisser deviner, convoiter. Les visiteurs trop pressés passaient à côté de l’essentiel, quelque chose de très précieux qui se cachait à leur regard, se dérobait sans cesse. La forêt était un être vivant. Elle vibrait au rythme des saisons et des éléments. Pour la ressentir, il suffisait d’écouter le murmure du vent, le froissement des feuilles mortes à l’automne, le cri du merle…
C’est toujours les meilleurs qui partent en premier, à ce qu’on dit…
À présent que l’abcès avait été percé, il lui fallait aller jusqu’au bout. Déballer le linge sale qui ne se lavait plus depuis longtemps en famille.