Fan de
Brassens depuis bien longtemps, j'ignorais qu'il avait été romancier à ses heures. «
La Tour des miracles » est son deuxième roman et… son dernier… D'ailleurs une courte interview, placée en introduction, permet de comprendre pourquoi cet artiste génial n'a pas poursuivi dans cette voie.
Si
Brassens a très bien fait de nous régaler de tant de chansons , l'ami François, fan lui aussi, a eu la bonne idée de me permettre de lire cette « Tour des miracles » qui a été écrite alors que j'avais tout juste trois mois…
Georges Brassens nous fait découvrir « L'abbaye gré-du-vent » avec une succession de portraits tous plus loufoques les uns que les autres. Au fil du texte, l'auteur nous gratifie d'incroyables trouvailles au niveau du vocabulaire. Il nous parle de « pupazzo de pacotille », appelle un chat un « grippe-fromage » pour ne citer que deux expressions mais le texte fourmille de trouvailles bien dans la veine du
Brassens truculent que l'on aime..
Le refuge peu ordinaire où règnent « corne d'Auroch » et sa terrible épouse « Pile-face », est envahi par les chats :
«Impossible de marcher ailleurs que sur une queue. D'ailleurs, il n'y avait pas d'ailleurs : il n'y avait que des queues. »
Les calembours se succèdent. On évolue en plein fantastique et l'auteur de « L'Auvergnat » fait assaut de jurons tous plus incroyables les uns que les autres. C'est grivois et complètement rabelaisien.
Les amours d' « Annie pan-pan-pan » et de « Voirie-Voirie »sont un des temps forts de cette histoire folle et déjantée. Quelle imagination !
Cette critique est l'occasion de signaler le concert d'
Alexis HK qui tourne en ce moment : "Georges et moi". Écrit avec la collaboration de François Moral, c'est un grand moment de bonheur plein d'humour et d'émotion.
Alexis HK, de sa voix chaude et profonde, régale vraiment son public tout en faisant revivre l'ami Georges.