Ce livre a tout pour me plaire, acheté d'occasion sur le site Label Emmaüs, il est un peu jauni, a. une odeur de vieux papier et surtout, surtout on y trouve tous les textes de Brassens.
Très fière de moi je me suis confirmée que j'en connaissais beaucoup mais il me restait quelques inconnues que je découvre au fur et à mesure tout en relisant avec plaisir les autres.
Pour les inconditionnels de Brassens !
Un livre de chevet !!!
Ce N'est Pas Tout D'être Mon Père:
Du fait qu'un couple de fieffés
Minables a pris le café
Du pauvre, on naît et nous voilà
Contraints d'estimer ces gens-là.
Parc' qu'un minus de cinq à sept
Chevauche une pauvre mazette
Qui resta froide, sortit du
Néant un qui n'aurait pas dû.
{Refrain:}
Ce n'est pas tout d'être mon père,
Il faut aussi me plaire.
Êtr' mon fils ce n'est pas tout,
Il faut me plaire itou.
Trouver son père sympathique,
C'est pas automatique.
Avoir un fils qui nous agrée,
Ce n'est pas assuré.
Quand on s'avise de venir
Sur terre, il faut se prémunir
Contre la tentation facile
D'être un rejeton d'imbécile.
Ne pas mettre au monde un connard,
C'est malcommode et c'est un art
Que ne pratique pas souvent
La majorité des vivants.
{Refrain}
L'enfant naturel, l'orphelin
Est malheureux et je le plains,
Mais, du moins, il n'est pas tenu
Au respect d'un père inconnu.
Jésus, lui, fut plus avisé,
Et plutôt que de s'exposer
A prendre un crétin pour papa,
Il aima mieux n'en avoir pas.
{Refrain}
C'est pas un compte personnel
Que je règle ; mon paternel,
Brave vieux, me plaisait beaucoup,
Était tout à fait à mon goût.
Quant à moi qui, malgré des tas
De galipettes de fada,
N'ai point engendré de petits,
J' n'ai pas pu faire d'abrutis.
{Refrain}
Mon Dieu ce que c'est tout de même que de nous
Soupira-t-elle en s'asseyant sur mes genoux
Et puis ayant collé sa lèvre sur ma lèvre
Me voilà rassurée fit-elle j'avais peur
Que sous votre moustache en tablier d'sapeur
Vous ne cachiez coquettement un bec-de-lièvre
Un tablier d'sapeur ma moustache pensez
Cette comparaison méritait la fessée
Retroussant l'insolente avec nulle tendresse
Conscient d'accomplir somme toute un devoir
Mais en fermant les yeux pour ne pas trop en voir
Paf j'abattis sur elle une main vengeresse
Aïe vous m'avez fêlé le postérieur en deux
Se plaignit-elle et je baissai le front piteux
Craignant avoir frappé de façon trop brutale
Mais j'appris par la suite et j'en fus bien content
Que cet état de chos's durait depuis longtemps
Menteuse la fêlure était congénitale
Quand je levai la main pour la deuxième fois
Le cœur n'y était plus j'avais perdu la foi
Surtout qu'elle s'était enquise la bougresse
Avez-vous remarqué que j'avais un beau cul?
Et ma main vengeresse est retombée vaincue
Et le troisième coup ne fut qu'une caresse
********************* L'INESTIMABLE SCEAU******************
M'amie , en ce temps là , chaque année au mois d’août
Se campait sur la grève , et ça m'était très doux
D'ainsi la voir en place .
Dans cette position , pour se désennuyer ,
Sans jamais une erreur , elle comptait les noyés
En suçant de la glace .
Ses aimables rondeurs avaient fait à la fin
Un joli petit trou parmi le sable fin ,
Une niche idéale
Quand je voulais partir , elle entrait en courroux ,
En disant: " C'est trop tôt , j'ai pas fini mon trou ;
C'est pas le trou des halles "
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J'eus beau la supplier : " De grâce , ma Nini ,
Rassieds-toi , rassieds-toi , ton trou n'est pas fini "
D'une voix sans réplique ,
" Je m'en fous " cria-t-elle " Et puisqu'il te plaît tant
C'est l'instant ou jamais de t'enfouir dedans :
T'as bien fait la " La supplique " ! "
Et je retournai voir , morfondu de chagrin ,
La trace laissée par sa chute de reins ,
Par ses parties dodues .
J'ai cherché , recherché , fébrile , jusqu'au soir
L'endroit où elle avait coutume de s'asseoir ,
Ce fut peine perdue .
La vague indifférente hélas avait roulé ,
Avait fait plage rase , avait annihilé
L'empreinte de ses sphères .
Si j'avais retrouvé l'inestimable sceau ,
Je l'aurai emporté , grain par grain , sceau par sceau ,
Mais m'eût-on laissé faire ?
Tant qu'elle a besoin du matou,
Ma chatte est tendre comme tout,
Quand elle est comblée, aussitôt
Ell' griffe, ell' mord, ell' fait l'gros dos.
Quand vous ne nous les caressez
Pas, chéries, vous nous les cassez.
Oubliez-les, si fair' se peut,
Qu'ell's se reposent.
Quand vous nous les dorlotez pas,
Vous nous les passez à tabac.
Oubliez-les, si fair' se peut,
Qu'ell's se reposent un peu,
Qu'ell's se reposent.
****************UNE OMBRE AU TABLEAU***************
Si j'ai bonne mémoire , elle allait dégrafée
On comptait plus les yeux qu'elle avait pu crever
Elle faisait du tort aux statues de l'antique
Elle était si prodigue à montrer ses appâts
Que la visite au Louvre ne s'imposait pas
Avec elle , le nu devenait art plastique
Mais les temps sont venus mettre une ombre au tableau
Rendre à son piédestal la vénus de Milo
La belle dégrafée a changé d'esthetique
Un vent de honte a balayé le pont des arts
Et les collets sont montés comme par hasard
Les jeunes filles d'aujourd'hui sont impudiques .
De la mode , naguère , elle ignorait le cours
Invariablement , elle s'habillait court
Elle aimait accuser le jeu de ses chevilles
Quand le vent s'en mêlait , c'était fête pour nous
On avait un droit de regard sur ses genoux
Et l'on en abusait , je vous le certifie
Mais les temps sont venus mettre une ombre au tableau
Les jupes tout à coup sont tombées de bien haut
La belle retroussée est devenue Sophie
A peine maintenant si l'on voit ses talons
Quelle que soit la mode elle s'habille long
Elles en font vraiment trop voir les jeunes filles .
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Quel animal est mort sans avoir laissé de veuf?