La longueur imposante d'un roman ne peut parfois éviter l'écueil du délitement d'un sujet intrigant et l'apparition d'une certaine lassitude du lecteur, voire sa circonspection, lequel se perd dans la ramification des sujets évoqués. le roman s'ouvre comme un roman gothique, avec des lignées de scientifiques greffeurs expérimentateurs, personnages combinant les docteurs Frankenstein de
Mary Shelley, Moreau d'
HG Wells et Génessier du film de Franju, une clinique faisant office de manoir inquiétant et une faune qui rôde dans les bois touffus et mystérieux de Meudon. le sujet bifurquera rapidement sur la question de l'identité (parentale, sexuelle, physique), ce qui distingue l'homme de l'animal et ce qui pourrait fusionner avec, pour se diriger subrepticement vers la preuve de la matérialité de l'âme. Ce roman, malgré des intentions louables, se perd dans une répétition et un trop plein de sujets annexes, se diluant finalement dans des digressions pseudo-philosophiques et un road-trip thaïlandais et australien qui fait du surplace, opposant maladroitement quête spirituelle et crudité sexuelle. Une greffe romanesque qui a bien du mal à prendre malgré le récit d'un apprentissage amoureux adolescent qui distille une relative tendresse.