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Citations sur L'identité de la France (18)

Ce sont ces marées, ces flux profonds du passé de la France que j’essaie de détecter, de suivre, pour juger de la façon dont ils se jettent dans le temps présent, comme les fleuves dans la mer. […] Une nation ne peut être qu’au prix de se chercher elle-même sans fin, de se transformer dans le sens de son évolution logique, de s’opposer à autrui sans défaillance, de s’identifier au meilleur, à l’essentiel de soi, conséquemment de se reconnaître au vu d’images de marque, de mots de passe connus des initiés (que ceux-ci soient une élite, ou la masse entière du pays, ce qui n’est pas toujours le cas). Se reconnaître à mille tests, croyances, discours, alibis, vaste inconscient sans rivages, obscures confluences, idéologie, mythes, fantasmes… En outre, toute identité nationale implique, forcément, une certaine identité nationale, elle en est comme le reflet, la transposition, la condition.
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Qui pourrait, en France, parler de « race » ? Les Maghrébins sont de race blanche et notre Midi a sa pinte de sang sarrasin, espagnol, andalou... Tant d'« immigrés », depuis si longtemps, depuis notre Préhistoire jusqu'à l'histoire très récente, ont réussi à faire naufrage sans trop de bruit dans la masse française que l'on pourrait dire, en s'amusant, que tous les Français, si le regard se reporte aux siècles et aux millénaires qui ont précédé notre temps, sont fils d'immigrés. Très diverse, la France ne peut-elle courir le risque de le devenir, biologiquement, davantage encore ?
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Je le dis une fois entre toutes : j'aime la France et avec la même passion, exigeante et compliquée, que Jules Michelet.
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De lui même, le troc s'imposait, au fil des jours, maitre pacifique et débonnaire. L'agent, fort rare, servait surtout à la thésaurisation, à la conservation de la valeur. A l'inverse de ce qui semble la norme, il ne sortait qu'en période de difficulté, comme l'unique recours : par exemple, quand ceux qui, l'année précédente, avait cuit leur pain chez eux se trouvaient dans l'obligation , leur récolte étant mauvaise, de l'acheter chez le boulanger. au total, une autarcie somnolente, nécessaire, inconsciente.
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Jadis, tu travaillais pour le seigneur. Avant-hier, tu travaillais pour le propriétaire. Hier et aujourd’hui, tu travailles pour l’Etat et pour les banques. (…)
Tout n’est peut-être pas nouveau dans la France nouvelle d’aujourd’hui.
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(…) la vie paysanne a longtemps offert, à une population sûrement en excès, un certain équilibre de vie (…).On ne vivait pas misérablement dans les mas de l’Aspre – pauvrement, durement, oui, mais ce n’est pas la même chose. Comme me le disait plaisamment mais finement un de mes amis, fils de paysans, né en 1899 : « Nous ne manquions de rien, sauf d’argent… ».
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J’ai montré à satiété qu’une France paysanne ancienne, celle des bourgs, des villages, des hameaux, des habitats dispersés, a duré, assez semblable à elle-même, jusqu’en 1914 sûrement, jusqu’en 1945 probablement. Au-delà de 1945, elle a été victime des « Trente Glorieuses », de cet essor sans pareil qui devait durer jusqu’aux années soixante-dix et qui, sans nul doute, quand il reprendra, sera plus constructeur et destructeur encore qu’il n’a été.
Il s’en faut qu’avant 1945, et même avant 1914, les campagnes françaises n’aient pas connu de sérieux progrès. Il y a eu progrès de l’espace cultivé, progrès de la production, progrès des méthodes de culture avec l’utilisation des engrais dont j’ai indiqué les interventions successives ; il y a eu, à partir de 1822 au moins, progrès dans la construction des charrues et, plus tard, une série de mécanisations efficaces : les batteuses à pétrole, les faucheuses, les moissonneuses-lieuses.
Il y a eu, détail plus significatif encore, résorption d’une population démunie, vagabonde à l’occasion, dangereuse aussi – cela avec les premières années du XXe siècle. C’est alors l’appel des villes qui a, peu à peu, débarrassé les campagnes de la plaie jusque-là inguérissable des populations flottantes.
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N’est-ce pas tout à la fois le charme et le malheur de la France de ne pas avoir été gagnée, ce qui s’appelle gagnée, par le capitalisme ? Son charme : elle aura vécu autrement que beaucoup d’autres peuples. Son malheur : elle n’aura pas été consciente de ses possibilités et de ses richesses, elle n’a pas su jouer à plein dans la lutte entre les puissances du monde.

Pas assez capitaliste la France ? Oui, sans doute. Mais exploitée par le capitalisme, oui, sans hésitation.
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En fait le pouvoir, toutes les formes de pouvoir appartiennent à des minorités à ce point victorieuses que, partout, elles naviguent à leur aise – et pour leur avantage – sur la mer immense des non-privilégiés. N'est-ce pas l’occasion de reprendre le titre du livre de Pierre Goubert « Louis XIV et vingt millions de Français » ? Ces vingt millions, mal liés, mal soudés entre eux et qui laissent la France, c’est-à-dire leurs propres personnes et leurs biens et leur travail, à la disposition d’une aristocratie étroite.
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(…) la vigoureuse expansion bancaire et industrielle qui suit le coup d’Etat de Napoléon III, quelque chose qui ressemble à nos Trente Glorieuses d’après 1945, (…)
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