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Citations sur Le journal d'une antiquaire, tome 16 : Les cachottiers (7)

Je me demandais si tout cela serait l'écrin rêvé pour Denise Simon. Surtout, je ne la voyais guère assise bien longtemps sur ces sièges Louis XIII, aux lignes pures, mais si inconfortables ! A cette époque le luxe du foyer n'était pas, comme à la fin du XVIIe et au XVIIIe siècle, associé au confort, sauf pour les lits. La beauté des choses l'emportait sur leur commodité. (p. 89)
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-Votre oeil n'a pas été éduqué à regarder les choses anciennes avec le dessein de leur arracher leurs secrets. Il ne faut pas s'arrêter à leur surface mais les interroger comme on interroge un ami, un maître. La curiosité- au sens le plus noble du terme- est négligée à notre époque. Nous devenons des gens trop pressés et nous n'utilisons plus notre regard. Nous sommes semblables à ces touristes qu'un car débarque sur le parvis de Notre-Dame de Paris, auquel un guide traduit en quatre phrases des siècles d'histoire de l'art et d'histoire tout court, et qui remontent dans leur véhicule: ils pourront prétendre qu'ils ont vu Notre-Dame, alors qu'ils n'ont rien vu. (p. 126)
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En réalité, Gilles Simon était un homme de la Renaissance égaré dans le XXe siècle. Que cet industriel, cet homme d'affaires, eût été plus souvent séduit, dès sa jeunesse, par la magnificence d'un meuble que par sa destination, était peu ordinaire. Etait-ce seulement par un penchant naturel à goûter la grâce d'une ligne, l'habileté d'un ébéniste ou le génie d'un sculpteur ? Ou bien était-ce par réaction contre le côté capitonné, rembourré, feutré, élastique du cadre traditionnel de la bonne bourgeoisie où il avait élevé ? En somme, il n'avait cherché , dans les objets anciens, que le rayonnement de la matière travaillée par une main d'artiste, ennoblie par le souffle d'une grande époque. N'est-ce pas le signe du véritable collectionneur ? (p. 90)
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Avril 1938

Au cours de ma carrière d'antiquaire, j'ai observé bien d'autres maniaques de la dissimulation. Que de meubles charmants du XVIIIe sont munis de tiroirs à secret ! Que de cheminées ou de coffres à double fond ! Que de cloisons mobiles et de fausses bibliothèques qui peuvent s'ouvrir sur un placard ou sur un réduit ! Que d'escaliers dérobés ! Et au Moyen Age, que de souterrains ou de puits abritaient des trésors de guerre que, de nos jours encore, on recherche ! Que de labyrinthes dans les tombeaux égyptiens pour décourager les pillards ! On n'en finirait pas d'énumérer les ruses imaginées par l'homme méfiant pour protéger ses biens ou ses mystères. (p. 96)
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Janvier 1938

Parmi tous les collectionneurs que j'ai rencontrés au cours de ma carrière, j'ai remarqué beaucoup d'originaux, voire d'extravagants. "Qui pourrait épuiser tous les différents genres de curieux ?" dit La Bruyère. Gilles Simon était du nombre. Avec quelque chose de plus. (p. 35)
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Janvier 1938

(...) M. Gilles Simon n'a été pour moi qu'un client, ou plutôt, le Client, c'est-à-dire un personnage que rien ne reliait dans ma pensée à un milieu familial, social. Je ne le connaissais qu'à travers ses goûts et ses curiosités en art ancien. (p. 25)
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Le camée de Marie Stuart est resté plusieurs mois sur mon bureau. Sa contemplation m'enchantait. Je n'ai jamais remarqué la moindre lueur inquiétante dans sa merveilleuse constellation, quand un rayon de lumière venait à le caresser. Ce témoin muet d'une des plus douloureuses tragédies de l'histoire avait, au contraire, des reflets très doux, mélancoliques, comme s'il avait conservé de celle qui l'avait porté la première la seule empreinte de son regard. Lorsque, parfois, je rêvais à son passé, je ne voulais avoir devant les yeux que l'image de Marie Stuart, telle que l'a peinte François Clouet.
Je n'ai pas gardé le bijou. Je l'ai revendu en 1935. La loi du métier nous oblige à nous séparer d'un objet qui, pourtant, présentait pour nous un immense attrait artistique et historique. (p. 14)
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