Je retrouve avec plaisir l'humour du premier tome.
Le tour du monde commence par l'Inde. Pays du tantrisme, du Kamasutra et de la sensualité (où l'homme domine évidemment) pour faire le terrible constat que ce peuple n'a finalement rien gardé de ce riche héritage. Les inégalités de sexe se sont renforcés, la sexualité se fait dans la violence (1 viol toutes les 20 minutes dans le pays...) et l'instruction est réservée aux hommes... A contrario, les hindous ont été les premiers reconnaître un troisième genre.
Vient ensuite le Moyen-orient. On retrouve les contes arabo-musulmans dont le jardin parfumé et le très célèbre conte des milles et une nuits où, funny fact, on découvre l'étymologie du mot "zob" apparu en 1894 dans la langue française mais qui vient du maghrébin (argot) "zeb". Je ne précise pas que si sensualité il y a , elle est extrêmement machiste. La domination masculine est, oh surprise, totale. Quand les auteurs finissent par en arriver à aujourd'hui... bah on a envie de pleurer pour tous ceux qui subissent l'extrémisme religieux qui s'est aggravé après le printemps arabe. Prison, fouet, dénonciation, pendaison... tout est contrôlé, jugé... L'évolution positive est lente et incertaine.
Nous passons ensuite à l'Afrique. Précision est faite tout de suite qu'il sera question de la culture traditionnelle AVANT que les deux grandes religions monothéistes s'en mêlent et supplantent le reste (mais qu'est-ce qu'elles nous emmerdent ces deux-là ! '-ç_àr"'_-(à&è"ç"èé_'-&-')
Je constate un truc très récurrent, quelles que soient les cultures, les pratiques oraux-génitales sont très mal vues ! Tout est question de pénétration et donc de reproduction...
Ce qui est assez hallucinant avec la culture africaine c'est ce paradoxe entre l'ouverture à la sexualité, même pour les femmes, qui est plus évidente qu'ailleurs (ça reste relatif) et, parallèlement, ces mutilations génitales qui sont un véritable fléau. Il y a une schizophrénie générale autour du sexe qui est très perturbante ! (merci le patriarcat)
Nous continuons avec la Chine et là, truc de dingue, à l'origine c'était une société matriarcale ! Bizarrement sans domination ni contrainte... hem hem... et puis boum, les mecs ont tilté que c'était eux qui fécondaient et les valeurs se sont brutalement inversées... Mais bon, ça reste quand même les plus sympas, le peuple est super libre, seules les femmes des grandes familles doivent désormais obéir à des protocoles très (très) contraignants (1ère dynastie en tout cas) et puis
Confucius est arrivé et a renforcé la domination. Encore. Il y a toujours un putain de gars frustré pour foutre la merde en fait !
Mais bon, je constate quand même que dans la culture chinoise et dans la culture du Moyen-orient c'était quand même explicitement exigé de faire jouir la femme, de chercher son plaisir à elle avant de s'abandonner au sien... de toute évidence les hommes ont vraiment gardé ce qu'ils voulaient... ahah !
Jusqu'au XVIIème l'érotisme avait beaucoup de place dans les traditions chinoises, pour les femmes également dont l'homosexualité était bien vue. Mais, comme d'hab... le revers de cette liberté a été violent et ils en portent encore les stigmates. Les Mandchoue, la colonisation et enfin Mao, toujours plus de répression. (Même si, paradoxalement, Mao était un frénétique qui pensait que le sexe donnait la vie éternelle selon l'idée taoïste) aujourd'hui le gros problème c'est le manque de femme dû à la politique de l'enfant unique et de l'avortement sélectif pour favoriser les petits garçons (yep, le patriarcat fait des ravages.)
Enfin, le Japon. Ah bah on commence super fort avec leur mythe originel ! "à l'origine était l'inceste" jusque là, rien de neuf sous le soleil MAIS, si c'est la femme qui parle en premier, l'enfant est difforme, donc chut. Et, une fois que son rôle de génitrice est accompli, elle meurt. (Petit pensée pour Mona Cholet que je suis en train de lire en parallèle...) Mais, contrairement à quasiment toutes les autres nations, du VIIIè au XIIè siècle, elles sont presque l'égale de l'homme et dix femmes règneront. Et puis, comme toujours, à la liberté succède l'interdit... C'est usant en fait comme les schémas sont identiques.
Leur défaite après la seconde guerre mondiale va relancer la culture de la masturbation, l'oubli par le sexe quoi. Pour autant, c'est un pays où l'intérêt pour le sexe partagé est le plus bas. Beaucoup de pudeur finalement.
En somme, un second tome qu'on apprécie parce que les auteurs ont beaucoup d'humour mais, en tant que femme, c'est toujours extrêmement rageant à lire, beaucoup d'impuissance à relever que c'est toujours la même histoire quel que soit le continent.