Ces jours de bonheur simple
comme les pierres du chemin
avec l’odeur des brûlis
ou de la terre après la pluie.
Ces jours de pause et d’amitié
les doigts ténus les heures lentes
sans rien à consigner qui tienne dans les mots.
Ces jours qui n’écriront aucune histoire.
Se peut-il que ces jours soient si rares ?
Bonheurs de n'être que celui qui est
bonheurs fragiles en chaque instant
parce que je sais
ce désespoir qui m'attend n'importe où
comme un volet qui se rabat.
LE TOUR DE L'ILE
J'aime les îles, j'y circonscris un monde, j'exploite l'exploitable, j'apprends un territoire qui ne peut déborder, j'apprends avec mesure : l'île contraint mes boulimies. D'où qu'on le prenne, le chemin de l'île finit toujours à la mer : j'arrête mes pas au rivage, j'arrête mes questions. Je fais le tour de l'île, je referme la boucle, je remets mes pas dans mes pas, je ne vois que pour revoir. J'arpente ce qui est à ma portée, je vis à mon échelle, je me sens protégé.