Quand je passe,
Les sentiers de montagne,
Les pistes des marécages,
Les routes de campagne
Se brouillent sous mes pas.
Alors le voyageur s'égare,
Etait-ce ici, était-ce là?
Et d'où viennent ces ombres
Qui peuplent les buissons?
Dans mes folles vapeurs
L'homme retrouve le bonheur
De se faire un peu peur.
En sa compagnie
Ma mélancolie
S'oublie:
Je ris.
Le voile se déchire
Et je me retire:
La nature est à nouveau nue.
Je suis la gardienne des brumes.
Alors j'offre aux enfants
Mes prairies de diamants,
Mes fleurs minérales,
Mes parfums de cristal
Et d'infinies glissades
Sur le miroir des lacs.
Le monde entier est un palace.
Je suis la reine des glaces.
Je suis je-ne-sais-quoi,
Un feu de bois
Ou un dahlia,
Un reste de pluie
Aussi parfois,
Que l'on respire
Et qui vous emplit de joie.
Légère, si légère,
C'est pourtant sur mes ailes
Que le monde extérieur
Vient jusqu'à votre cœur
Et se grave dans vos sens
Je suis l'elfe des fragrances
On me croit grave et sévère
Je suis fraîche et légère.
Chaque soir
Je me coiffe
D'un rayon de lune,
J'enfile un voile de brume,
Et je m'en vais danser
Dans le règne enchanté
Des chats
Et des étoiles.
Il faut en une journée,
Aimer, créer, manger, rêver,
Vivre et faire vivre,
Aider le monde à grandir.
Mais quand mon chemin croise
Les branches d'un arbre,
J'accompagne un instant
Le chant
Des oiseaux du printemps,
Et lance des pétales
Sur les rêves des passants.
Moment précieux
De l'entre-deux,
Instant fragile
Où tout reste possible,
Dans mon monde
En rose et or
Chaque seconde
Est un trésor.
Regardez, elles sont là, cachées au creux d’un arbre ou assise sur un nuage... Ces minuscules gardiennes veillent sur notre monde et ses merveilles : l’Eau, la Terre, le Feu, l’Air et le Temps. Qu’elles protègent les cycles de la pluie, de la sèves ou de la nuit, elles sont toutes essentielles. Fragiles aussi, car il est facile de les oublier dans notre société trop pressée. Venez avec nous en promenade au fil de ces pages, et lisez ces poèmes comme autant de prières de s’arrêter, d’écouter, de respirer... Ainsi seulement nous pourrons réapprendre à les voir, et à croire.