Ils se tapent, dans la main, à plat puis à revers, et ensuite le poing, de bas en haut, puis de haut en bas. Un-deux-trois-quatre. Ce petit mouvement enchaîné me plonge dans la félicité. Il faut absolument que j'apprenne à le faire. cela me fait penser au signe de croix, cela a la même fonction rassurante, une petite balise, un geste magique que je n'ai jamais su faire. Mais en mieux, parce qu'on le fait à deux. (p.79-80)
Qui a décidé de ce qui était normal ou pas, aimer sa sœur, détester ses parents, se sentir vide et dans désirs parce qu'on est loin de chez soi et qu'on ne respire plus l'odeur des marronniers en sortant de la maison?
Parfois je me dis qu'il vaut mieux avoir confiance dans des personnes qui vous montrent vraiment qui elles sont, donc pas des saintes, que dans des fausses saintes qui n'en sont sûrement pas, étant donné que les saintes, ça ne court pas les rues. (p.71)
J'espère qu'un jour on aura besoin de faussaires pour une bonne cause, sauver des gens, par exemple. Je serai là. (p.70)
Elle ne m'a pas montré la salle de bains. Je n'ose pas ouvrir toutes les portes du couloir. Heureusement, je sais où sont les toilettes, sinon je serais obligée de faire pipi par la fenêtre. J'ai essayé une fois. C'est drôle mais assez dangereux. (p.44)
La chambre de filles typique remplie de trucs roses qui donnent envie d'ouvrir la fenêtre, parce que les trucs roses en trop grand nombre bouffent l'oxygène. (p.38)
Papa a pris son air enthousiaste. l'air qu'il prend quand il n'est pas très sûr de lui, mais qu'il doit convaincre ses enfants ou sa femme de dire oui à une entreprise qu'il a déjà décidée, mais qui va rencontrer des résistances.
Et qui n'est peut-être pas un si bon projet que ça. (p.9)
J'y repense souvent à ces rêves sur lesquels on bâtit comme sur du gypse, qui se défont dans l'air des jours qui passent et dont on ne reparle jamais, par bravoure ou par lâcheté, je ne sais trop. (p.8)