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Citations sur Sisyphe est une femme - La marche du cavalier (10)

(Natalia Ginzburg)
On ne met pas les enfants au monde pour qu’ils vivent dans le calme et l’abondance, les pieds bien au chaud, on les met au monde pour qu’ils vivent ce qu’il y a à vivre, y compris les tapis de bombes, les privations et la faim.
Les petites vertus, comme la bonté, c’est bien pour les adultes. Mais aux enfants, il faut, dit-elle, enseigner au contraire les grandes vertus. Non pas l’économie, le chacun pour soi, les tirelires, mais la générosité et le désir de savoir, le courage et l’amour de la vie. (Page 105)
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Les personnes individuelles, nul ne sait pourquoi elles sont là et ce qu'elles sont venue faire au monde. Les raisons de leur existence sont cachées dans les plis de leurs destins, silencieuses, privées, secrètes, et on ne les découvre qu'une fois qu'elles sont mortes. Très souvent on ne les découvre jamais. Lorsqu'elles sont mortes, nous comprenons soudainement quelle était leur configuration dans le paysage de l'univers. Il y a des personnes qui restent dans notre mémoire comme des roches, d'autres qui sont là comme des arbres, d'autres encore qui sont comme des potagers, ou des nuages, ou des collines, ou des fleuves.
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Sylvia Townsend Warner : "Quand j''étais jeune, note-t-elle plus tard, ce qui m'émouvait c'était d'éprouver des chocs artistiques, amoureux ou intellectuels. Maintenant, ce qui me bouleverse, c'est de faire des choses moi-même." C'est une des phrases qui m'accompagnent dans la vie.
(I went nowhere, I knew no one, I did nothing, Laura Willowes : évasion réussie)
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On n'a jamais recensé les cas, je sais qu'ils sont incroyablement nombreux, de femmes qui après avoir publié plusieurs livres préfèrent retourner à d'autres occupations moins douloureuses, moins blessantes, envahies par le sentiment qu'on ne leur demandait rien, qu'on ne les a pas entendues, que leur musique n'avait aucune valeur, et qu'elles sont bien plus utiles ailleurs. Ailleurs où, comme le disait Germaine de Staël, leurs dons destinés au bonheur des autres sont d'un meilleur usage pour elles-mêmes.
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Je découvre une phrase qu'elle a écrite à propos de Primo Levi, son contemporain, son homonyme - elle s'appelait Natalia Levi avant d'épouser Leone Ginzburg -, avec qui elle partageait tant. Elle disait ceci, et je tremble en recopiant ses mots : "Ce qui rend ces souvenirs familiaux encore plus pathétiques et précieux, ce qui les rend chers à notre coeur et si déchirants, c'est le sentiment que donne le récit d'avoir exhumé un monde qui a disparu de la surface de la terre pour toujours. Non seulement parce que les créatures de ce monde n'existent plus mais parce que les camps de concentration nazis en ont englouti tellement d'autres semblables à elles: des vieilles dames fragiles, bizarres, vulnérables, et simples.
Et nous ne parvenons pas à oublier en parcourant cette galerie de portraits que cette naïveté singulière, cette simplicité, un génocide les a balayées de la surface de la terre et en a détruit tous les germes, de sorte qu'elles ne pourront renaître en aucun lieu."
(Natalia Ginzburg, ardemment discrète)
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Natalia Ginzburg : Notre coeur est très fort. Parce qu'il attend toujours. On ne sait pas ce qu'il attend. Mais il est doté d'une patience infinie. Tout le reste est en nous très fragile. Nous avons l'estomac délicat, la peau délicate, palais sensibles, les nerfs fragiles. Nous avons des insomnies, des tremblements, des cauchemars, des sueurs nocturnes. Mais le coeur n'a jamais rien. Il est très sain. Il avale tout, il digère tout, les éloignements, la solitude, les poisons, les pensées angoissantes, les années horribles. C'est le coeur qui est fort, c'est le coeur.
(Natalia Ginzburg, ardemment discrète)
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Elle (Sylvia Townsend Warner) a donné, dans son journal, une définition très ironique de sa vie : "I went nowhere, I knew no one, I did nothing". Cela a la force d'une devise . Je ne suis allée nulle part, je n'ai connu personne, je n'ai rien fait.
(I went nowhere, I knew no one, I did nothing, Laura Willowes : évasion réussie)
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Ses héroïnes, des femmes de tous âges, étudiantes en littérature, professeures de grec ou de danse, le nez toujours fourré dans un livre, sont réputées à la fois pour leur timidité et leur façon de décrire avec verve les détails infimes de le la vie ordinaire. Elles fuient leur petite ville natale dans des trains qui les emportent vers le Grand Nord, ou au bord de lacs paisibles et inquiétants, vaguement suisses.
(Les mères, les filles, et Alice Munro)
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Si les femmes sont des sorcières, c’est pour manifester leur mépris de la vie ordinaire.
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ce qui compte n’est plus jamais ce qui est dit mais qui le dit
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