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EAN : 9782840493990
268 pages
Seguier Editions (01/11/2005)
3/5   1 notes
Résumé :
Femme intrépide, naïve ou insensée ? Nous sommes en 1899, Mlle Lay quitte à 24 ans son couvent des Ursulines d'Auvillar, piton rocheux dominant la Garonne entre Agen et Moissac, et part pour la Russie des tsars. Paris, Moscou, Saint-Pétersbourg. La capitale de l'Empire russe vit pratiquement à la française. La mode, les restaurants, le théâtre sont entre les mains des Parisiens. Tour à tour préceptrice dans de grandes familles aristocratiques russes, professeur d'éc... >Voir plus
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Mlle Laÿ nait en 1873 dans un petit village du Tarn-et-Garonne, entre Agen et Moissac. À la fin du XIXe siècle (1897 -elle a 24 ans-), elle part seule en Russie pour donner des leçons de français. Elle en fait son métier, devient préceptrice dans des familles aisées, ouvre des écoles pour leurs enfants. Durant 23 ans elle parcourt toutes les Russies, de Moscou à Bakou, en passant part Saint-Pétersbourg, Tachkent, Irkoutsk, Khabarovsk, jusqu'en Chine et presqu'en Corée. Elle rentre dans son village d'Auvillar en 1913. Elle continue à y donner quelques leçons particulières. Elle y finit sa vie dans une extrême pauvreté, en 1965, à 92 ans.
En 1990, le journal qu'elle a tenu pendant ses voyages lointains est retrouvé et publié par Marie-France Brisson-Vassal, qui fut une de ses petites élèves. Mlle Laÿ, dotée d'une santé à toute épreuve, dépourvue de tout attrait physique qui pourrait attirer l'oeil, passant inaperçue par sa petite taille, se faufile partout sans encombre. Elle réalise en quelque sorte le voeu du voyageur-voyeur : "j'aimerais être mouche" et voit tout sans être vue. Elle raconte ses voyages dans un style de composition française appliquée, dans le style des dictées d'autrefois. Son texte ne présente aucun intérêt littéraire, au contraire de son voyage, dans des contrées très insolites, qu'elle parcourt sans aucune appréhension, avec peu d'argent, utilisant les moyens de transports existants. On constate à l'occasion, qu'au début du XXᵉ siècle, la Russie tsariste est équipée d'un réseau de chemins de fer moderne qui transporte aisément la voyageuse aux confins de l'empire. Munie de son éducation catholique, fière de son frère jésuite, forte des convictions et préjugés de son temps, admirative du tsar et de son régime, au point de s'identifier à sa cause, elle garde toutefois, dans ses pérégrinations, un brin de curiosité critique derrière de solides préjugés contre les pauvres, les juifs et les révolutionnaires. Ce qui vaut quelques scènes intéressantes lors de ses voyages en train.  Vers Tomsk, la voici qui s'offusque d'une caricature qui circule dans le compartiment : elle représente Jésus ivre, cherchant Madeleine dans une maison publique. Mlle Laÿ identifie aussitôt le moqueur qui fait circuler la caricature : "vous êtes juif, je suis chrétienne, voilà pourquoi vous pouvez rire de cette obscénité et moi je ne le peux pas" (p.147). le blasphème, sur fond de religion, est l'affaire de toujours ! La voici qui s'indigne aussi contre les étudiants révolutionnaires qui occupent un wagon à moitié vide qu'ils réservent à leurs libations et élucubrations, en chassant les pauvres moujiks qu'ils sont censés défendre :"dites-moi pourquoi ces paysans qui ont payé leur billet comme vous, doivent-ils dormir comme des chiens, par terre faute de place, alors que vous avez un banc pour vous coucher, un ban pour mettre vos bagages et un banc pour vous asseoir !" (p. 148). Gauche caviar, déjà ?
C'est que l'effervescence révolutionnaire du début du siècle fait irruption dans le tableau d'un empire idyllique, avec son cortège d'attentats aveugles et meurtriers, au travers desquels la petite Mlle Laÿ se faufile imperturbablement, sans que ses convictions n'en soient ébranlées. le monde effervescent des soviets, vu à travers les lunettes papo-tsaristes de notre intrépide voyageuse du début du siècle, clôt cet étonnant journal, qu'il n'était décidément pas inutile de sortir de l'oubli.
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