L’argent. Le nerf de la guerre ? Un nerf bien malade, en tout cas.
Il blêmit, maudissant la langue française qui donne plusieurs sens à un mot. La chaleur l’écrasait subitement. Il regarda le Saint-Laurent pour y puiser quelque réconfort, mais le fleuve étale brillait comme un mirage dans un désert. Pas étonnant : il n’y avait plus que des mirages dans sa vie.
Pas étonnant que les jeunes soient si nuls à l’école ! Il n’y avait plus personne pour s’inquiéter de leur culture. Plus de mentor, plus de tuteur, plus de maître. On était loin de cette ère bénie où l’on confiait de jeunes garçons à des hommes d’expérience qui leur apprenaient tout de la vie, la philosophie comme la guerre, les chiffres comme le plaisir.
Les abus sexuels consistaient dans la participation d’un mineur à des actes sexuels qu’il ne peut comprendre, qui ne sont pas de son âge et auxquels il est contraint par la violence ou par la séduction.
La logique désertait ce monde où il avait pénétré. Il ne restait que la ruse.
Les meurtres prémédités étaient l’œuvre de vrais criminels.
Les chats ne peuvent pas tolérer les portes fermées.
Graham savait qu’il est inutile de dire au parent d’un défunt qu’on le comprend si on n’a pas vécu cette douleur. Il est impossible d’imaginer le deuil tant qu’on ne l’a pas ressenti personnellement.
On ne peut pas tout avoir dans la vie : une carrière, des amours heureuses et des enfants. À moins d’avoir beaucoup de chance.
Les abus sexuels se passent souvent « en famille ». Est-ce que l’enfant ne protégeait pas un oncle ? un cousin ? un voisin ? par peur ou par honte ? Mais pourquoi avait-il parlé d’un comédien qu’il admirait ? Il aurait dû, plutôt, nommer un acteur qui lui déplaisait s’il voulait faire porter le chapeau à un étranger. Tout cela était illogique. Les enfants accusent difficilement les gens qu’ils chérissent, qu’ils admirent.