Personne ne l’aimera jamais comme elle. Il la hait et il l’aime, et ça change toutes les heures dans sa tête. Ça l’épuise. Ça le tue.
Je l’aimais, et je l’aime toujours, mais être vu avec sa mère, ça ne se fait pas quand on a quinze ans. Surtout quand on est gay. Je voulais absolument jouer au mâle viril.
On ne peut pas se croiser les bras en attendant une réponse.
À force de faire semblant d’être normal, peut-être qu’il le deviendrait.
Tout est plus facile quand il fait beau
Si la Fée l’a enlevée parce qu’elle veut un enfant, elle n’a pas de raisons de la tuer.
Car ça prenait de la chance pour approcher suffisamment un enfant. De la chance et de l’audace. Et de la patience.
Avant de recueillir Maxime, elle ne prêtait pas attention aux jours ; le lundi valait le jeudi. C’était si différent depuis que les lundis signifiaient le retour à l’école et les sempiternelles questions au sujet des devoirs à terminer. Elle était contente que l’année scolaire s’achève enfin, même si elle craignait qu’un échec en mathématiques oblige Maxime à suivre des cours durant l’été.
Elle dit que personne ne peut aimer son trésor autant qu’elle. Mais il ne se sent pas comme un trésor. Il est un insecte prisonnier d’une toile d’araignée. Il pense que la mante religieuse finira par le dévorer s’il ne lui ferme pas les yeux définitivement.
Malgré cela, elle n'irait pas la réconforter, car elle ne pourrait pas lui promettre que le temps arrangeait les choses. Le temps polissait le chagrin comme la mer polit un galet, mais le galet pèse toujours le même poids. Page 69