Ce bouquin est COM-PLÈ-TE-MENT barré ! On s'en aperçoit assez rapidement avec des comparaisons comme « Une nuée de fourmis, de mouches et d'asticots se tortillent frénétiquement, comme des teufeurs sous ecstasy dans une boîte branchée d'Ibiza, sur les parties encore visibles du cadavre »... avec ça à la page 12, ça nous annonce la couleur ! Les détails sont... bien, bien dégueux – les fans de gore apprécieront –, au point de me provoquer une nausée à certains moments (ce pourquoi j'ai mis du temps à le lire). Donc un conseil : ne le lisez pas avant ou après les repas (ni pendant, ça va de soi). Et les personnages sont... rigolo ? C'est assez difficile de définir ce qu'ils sont en fait.
Mortemousque (déjà avec un nom pareil, tu sais qu'il va envoyer du pâté sur l'humour de beauf) est à la fois drôle et abrupte, un vrai bourrin, mais c'est aussi un gros con de sexiste et de tueur de chien ! Alors qu'est-ce qu'on fait ? On l'aime bien mais pas trop ou on lui crache au visage ? Non, parce qu'il m'a bien fait rire cet enfoiré mine de rien ! Et à coté, il peut s'avérer surprenant... comme quoi.
Célestin, lui, provoque un vrai paradoxe dans mon cerveau : il a soixante ans, mais j'arrive pas à l'imaginer ''vieux'', dans ma tête c'est limite un enfant, pas plus de vingt ans. Il est pas très fut-fut et a une certaine innocence... non, plutôt une naïveté infantile. On a parfois vraiment l'impression de voir un gosse ! Il me fait pas mal penser à Lennie Small dans Des Souris et Des Hommes, le grand gaillard bêbête mais tout gentil qui peut te broyer les os dans un coup de sang (on notera aussi que les deux hommes aiment caresser des choses douces et font une fixette sur un animal : les lapins pour Lennie et les porcs pour Célestin). J'ai en fait trouvé beaucoup de références en général à la littérature, disséminés un peu partout.
Et Tony, c'est juste un connard d'enfoiré ! Il profite et manipule à moitié Célestin pour se sortir de la merde parce qu'il a récidivé après vingt-cinq ans de prison pour meurtre... est-ce que j'ai besoin d'en dire plus ?
Pour ce qui est du livre en soi, l'intrigue est bien menée tout le long, avec quelques petites surprises inattendues. Juste un reproche : quelques ''feignantises'' linguistiques (au moins quatre fois ''anthropophage'' et pas un seul synonyme en dix pages, « Alors que jusqu'alors » ; deux exemples parmi tant d'autres, je les ai pas tous noté non plus), mais sinon une plutôt bonne plume.
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