Les Silences

Au milieu du siècle dernier, Ida, une jeune orpheline de treize ans, est placée chez Arthur et Greta Hauser, un couple de pauvres paysans qui exploitent une minuscule ferme au pied des montagnes suisse. Soumise à un rythme effréné de travail, Ida supporte brimades et punitions mais peine à se faire accepter des villageois. Il faut dire que dans cette région isolée, les jeunes rêvent surtout de partir, les morts sont parfois violentes, les disparitions inquiétantes, les amours contrariées et la loi du silence plombe l'atmosphère.
Entre roman noir rural et étude des moeurs villageoises des années cinquante, cet attachant double récit (celui d'Ida puis du village) cultive le sens du secret familial et du poids de la culpabilité.

Dans un petit village niché au coeur des montagnes de Suisse, une campagne isolée et repliée sur elle-même où le silence et l'aveuglement volontaires sont la règle tacite, une jeune orpheline est placée par les services sociaux à la ferme des Hauser. La petite Ida doit alors composer avec un travail harassant, l'ambivalence libidineuse de l'homme et la haine froide de sa femme. Sa rencontre avec le jeune Noah, qui lui-aussi rêve d'un ailleurs, sera comme une bouée de sauvetage face à la violence du quotidien et au poids des secrets et des rancoeurs de ce village qui écrase tout. Un très bon roman à l'ambiance comme je les aime.

📖 Les silences de Luca Brunoni a paru le 3 février 2023 aux éditions Finitude dans une traduction de Joseph Incardona. 256 pages, 19€.

🔗 Service de presse adressé par l'éditeur.

Ida, pré-adolescente, est une orpheline placée dans une famille à la campagne où la vie s'avère très difficile. Elle fait la connaissance de Noah. Ils rêvent de s'enfuir.
J'ai bien aimé. Ce livre est bien écrit et se lit facilement. Je suis, malgré tout mitigée, car j'ai trouvé la 2ème partie meilleure que la première. En effet, la 1ère partie est consacrée à Ida. La seconde partie décrit la même période mais du point de vue des habitants du village où le secret prédomine.
C'est une histoire des enfants placés dans le monde rural où ils étaient exploités. Un peu angoissant mais prenant.

Une bien jolie écriture où il n'y a pas un mot de trop, le style est concis et très agréable à lire. C'est un excellent premier roman .

Je regrette un peu le changement de personnages dans la moitié du récit, je suivais Ida avec bonheur et je l'ai perdu, quel dommage. de plus, je m'embrouille un peu dans tous les personnages qui n'ont pas vraiment été amenés. Je trouve que la première et la seconde partie s'imbriquent assez mal.

Mais la fin rattrape l'ensemble.

L'auteur, Luca Brunoni, nous propose un premier roman très noir sur l'étude des moeurs villageoises dans les années cinquante dans un village de montagne du canton de Berne.

Dans la première partie, nous faisons connaissance avec Ida Bühler, jeune orpheline de 13 ans placée chez un couple de villageois, que la contrepartie pécuniaire va aider à joindre les deux bouts. Sa vie sera-t-elle plus simple que dans un foyer ? Pas certain…. Mais n'est-ce pas le prix à payer pour les remords qui la rongent ?

Dans la seconde partie, nous découvrons l'histoire du village, ses non-dits, ses disparitions, ses suspicions, ses rancunes, le tout sur fond de secret familial et du poids de la culpabilité.

Cette histoire est dure, sans concessions mais sans voyeurisme. Elle met en lumière une période de l'histoire où des enfants et des femmes n'ont eu d'autres choix que de supporter la maltraitance et l'exploitation pour trouver une place au sein de la communauté. Elle décrit aussi la force du silence et ses contreparties.

Un roman qui ne laisse pas le lecteur insensible et qui nécessite, une fois la dernière page tournée, de reprendre sa respiration.

Ida, n'a que 13 ans quand elle doit quitter la ville de Bern pour un village isolé de montagne, après le décès de sa mère. Comme de nombreux autres orphelins ou enfants dans les années 1950, elle est placée chez une famille, qui accueille cette main d'oeuvre gratuite et docile. Après tout, elle peut s'estimer heureuse Ida, c'est toujours mieux que d'être enfermée dans un pensionnat.

La voilà arrivé au foyer des Hauser. Un couple froid, taciturne et sévère. Ida passera quelques temps dans l'étable, avant de bénéficier d'une chambre dans la maison. Un foyer sombre, pesant, où règne la violence et les silences. Ne pas poser de questions, ne pas parler, juste s'user à sa besogne. Et dans la village, l'ambiance n'est pas différente: Les gens sont moroses, les mines sont éteintes et tous semblent suspicieux. Les rancoeurs sont présentes, les secrets trop enfouis. Mais l'arrivée d'Ida risque bien de bouleverser les choses.

Malgré toute les difficultés que peut subir Ida, elle sait garder l'espoir et son envie de liberté. Elle se lie d'amitié avec Noah, un villageois, et avec lui ose penser à un ailleurs. Et si ensemble, ils pouvaient fuir lui de ce village?

Les silences est un roman social très percutant, mettant en lumière les conditions difficiles de ces placements forcés pour ces jeunes suisses. Placer la petite Ida au coeur d'un village de montagne, dans cette communauté isolée et suspecte, intensifie l'ensemble. L'intrigue est étouffante, les personnages que l'on rencontre et les histoires intimes bien souvent dramatiques ou malsaines accentuent encore davantage cette sensation poisse et sale qui règne dans l'histoire.

J'ai trouvé l'écriture très sensible, net et concise, avec beaucoup de retenue. L'auteur divise son roman en deux parties, pour nous donner deux points de vue différents: celui d'Ida d'abord, puis celui des villageois. Cette deuxième partie nous permet de mieux comprendre ce que nous avons découvert en même temps qu'Ida. Les pièces du puzzle reprennent ainsi place, même lorsque nous revivons certaines scènes mais sous un angle nouveau.

Un roman surprenant, que j'ai trouvé très prenant et percutant. Par certains aspects, j'ai beaucoup pensé à la petite Rose de Né d'aucune femme. Ida, est une nouvelle héroïnes difficile à oublier.

Ida, 13 ans, vient de perdre sa mère. Elle ne connait pas son père et son beau-père ne veut plus la voir, il la confie aux services sociaux qui l'envoie chez un couple de paysans à la montagne.
Ce qui m'a énormément marquée dans ce roman c'est comment l'auteur nous fait comprendre les choses sans jamais les nommer (même si j'avoue que je n'ai compris l'un de ces éléments qu'à la toute fin).
C'est une histoire lourde que portent les personnages, chacun enfermé dans leurs souffrances, leurs convictions et supportant le poids du regard des autres et des convenances.
La construction est particulière, la deuxième partie m'a surprise mais le procédé est intéressant.
À lire !

Années 50, Suisse italienne. Ida, jeune fille de treize ans, orpheline de mère et qui n'a jamais connu son père, est placée chez Arthur et Greta Hauser, un couple de fermiers sans le sou.

Cest là que le cauchemar commence pour la jeune Ida. Elle travaille sans relâche, dort dans l'étable, mange à peine. La marâtre Greta la déteste et la bat, Arthur se rend compte que ce n'est plus une gamine et lui lance des regards libidineux. Une vrai Cosette !

Dans ce village, on se tait. La disparition d'Emil est bien mystérieuse et fait jaser. Chacun a sa petite idée... Est-il parti de son plein gré ? A-t-il été assassiné ? S'est-t-il suicidé ?

Heureusement, dans son malheur, Ida peut compter sur Noah, le fils du maire.

Partagé en deux parties, ce texte présente une structure intéressante, nous donnant d'abord le point de vue de la ferme par le biais de Ida puis nous narrant les mêmes événements, vécus par les habitants du village. L'histoire est bien menée. On a envie de savoir et l'on tourne les pages avec empressement.

L'univers du conte flotte et l'on rencontre des personnages tels que la méchante belle-mère, la jeune orpheline, le loup... Et cette atmosphère est bien rendue.

Deux regrets minimes cependant. J'aurais aimé que le contexte historique du placement de ses enfants orphelins en ferme soit davantage développé et j'ai eu quelques petites difficultés à suivre la seconde partie, à cause des nombreux personnages.

Un roman rural noir que je recommande, qui fait la part belle aux montagnes suisses, aux secrets de famille et au poids des remords. Quelque part entre le très sombre Franck Bouysse et le lumineux "jusqu'au prodige" de Fanny Wallendorf.

Sélection Prix Cezam 2024.

Dernier livre de la sélection du prix Cezam 2024 que je lis. Comme pour l'ensemble de la sélection en général, je n'ai pas été sensible à ce texte. L'histoire est bien triste et rend hommage à de nombreux enfants placés comme « main d'oeuvre » gratuite dans le monde agricole. L'histoire qui est des plus déprimante s'intègre dans l'histoire d'un village de montagne qui laisse un peu sceptique. La construction atypique avec ces deux présentations, de la part de la jeune fille et ensuite des habitants du village ne m'a pas non plus convaincu.
Je suis bien content d'avoir terminé la lecture de cette sélection pour reprendre d'autres lectures qui me correspondront mieux, du moins je l'espère !