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Critique de sandrinedurochat


De nos jours, Afrique : Tracy, une ancienne infirmière militaire et Russel, un baroudeur fine gâchette organisent des safaris de luxe sur les territoires de chasse africains. Accompagnés de Diolo, mi-sorcier, mi-guide, ils accueillent des golden boy ou des has been du cinéma qui veulent prouver leur virilité en dégommant de l'éléphant ou du lion. Tout déraille quand un acteur hollywoodien psychopathe se fait bouffer par une lionne. Russel est mis en cause dans ses procédures de sécurité et la petite entreprise de safari boit le bouillon. Aussi, quand Adrianna Hofcraft, la fille d'un milliardaire propose un pont d'or au trio pour retrouver son vieux père dont l'avion s'est abîmé dans la jungle du Congo, l'équipe n'hésite pas longtemps.
Le trio, affublé d'un sbire de la famille Hofcraft, va devoir s'enfoncer dans la jungle du Congo. Entre les pygmées coupeurs de tête, les bêtes féroces et quasi fantastique, les missionnaires radicaux et les nostalgiques du IIIème Reich, la partie s'annonce délicate...
Qui en sortira indemne ?

Mon avis :
Du grand Serge!!
Serge Brussolo représente pour moi l'équivalent français d'un Stephen King et son dernier roman La porte d'ivoire m'a impressionné sur bien des points.

L'intrigue :

Très bien construite, l'intrigue se développe autour de la recherche d'Edmund Hofcraft, parti sur la piste d'un Adolf Hitler exfiltré après Berlin. le roman d'aventures tient ses promesses. Malgré le caractère rocambolesque et parfois dingue du récit, l'auteur maîtrise sa plume du début jusqu'à la fin sans sombrer dans la facilité et j'ai été accroché par la succession de séquences. Les descriptions sont fouillées sans être roboratives, les différentes scènes sont prenantes et s'enchaînent sans temps mort. Tout avance vite et bien !!!
La seule réserve que j'apporte concerne son final et je dois avouer que je l'appréhendais un peu car j'ai déjà été déçue dans d'autres romans. Cela s'est confirmé avec la porte d'ivoire... Serge Brussolo a du mal à offrir un final aussi impressionnant que son récit, comme s'il avait du mal à couper le cordon avec son bébé et se séparer de lui.
Cela n'enlève en rien à la très belle qualité du roman, mais c'est quand même dommage...

Les personnages :

Serge Brussolo parvient une fois de plus à rendre tous ses personnages crédibles et surprenants. L'auteur met en scène des personnages dont on ne parvient jamais à deviner le sort final. Ils sont travaillés, malmenés et transformés à jamais au fil de leur immersion dans cette jungle cannibale. Tracy, l'infirmière militaire est impeccable dans ce récit, tout comme le flamboyant Russel ou le vieil Edmund Hofcraft.

Le style et l'univers :

EXCELLENTS!!!!
Je le dis tout de go !!!
Serge Brussolo est, selon moi, un des meilleurs auteurs français, toutes catégories confondues. Sa plume riche et particulièrement visuelle lui permet de manier les mots avec une habilité incroyable et cet auteur trop peu médiatique, mérite vraiment d'être découvert et lu. Son style ne m'a jamais lassé en vingt ans de lecture.
Serge Brussolo développe un imaginaire incroyable dans tous ses livres et notamment dans la porte d'ivoire qui reprend un de ses thèmes favoris : l'enfermement dans une société mortifère (sous tous toutes ses formes) et le délitement physique et psychologique de ses personnages.
Dans ses précédents livres dont l'excellentissime thriller Enfer Vertical (qui fait partie de mon top 10 des livres) : il enfermait des prisonniers qui devaient se soumettre à une machine pour manger et survivre. Dans La mélancolie des sirènes par trente mètres de fond: Brussolo avait acculé et livré à eux-mêmes des survivants d'une station de métro après une explosion. Dans l'excellent Cheval rouge, des figurants de cinéma étaient piégés dans un ranch façon Waco au fin fond du désert. Bref, c'est le maître des huis clos.
Ce thème de l'enfermement et de la déchéance sont déclinés cette fois-ci dans la terrible jungle du Congo qui va avaler, malaxer, digérer les aventuriers et les recracher brutalement.
Lire du Brussolo, c'est accepter d'être enfermé mentalement dans son univers littéraire et d'être confronté à l'angoisse intime de notre déchéance mentale et physique.
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