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Citations sur Bill the Kid : Ma fabuleuse enfance dans l'Amérique des.. (32)

Le plus terrifiant dans le développement de la bombe n’était pas tant le développement de la bombe que les gens responsables du développement de la bombe. [...] Les inventeurs de la bombe à hydrogène désiraient noyer le monde sous d’imprévisibles niveaux de radiation, anéantir des écosystèmes entiers, ravager la surface du globe, provoquer nos ennemis à la moindre occasion, et ce n’était là que leurs rêves… en temps de paix.
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Je passais énormément de temps à suivre mon grand père partout....Il s'appelait Pitt Foss Bryson... Il y avait toujours un moment dans l'après-midi où ma grand-mère passait la tête dehors et lançait :
- P'pa ! J'ai besoin que tu ailles en ville m'acheter des rutabagas.
Elle l'appelait toujours P'pa, bien qu'il eût un prénom magnifique et ne fût pas son père. Je n'ai jamais compris pourquoi. Et elle avait toujours besoin qu'il aille lui acheter des rutabagas. Je n'ai jamais compris non plus car je n'ai aucun souvenir d'en avoir vu à table. Peut -être était-ce un nom de code pour les préservatifs ou quelque chose comme ça.
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L'un des plus grands mythes de la vie consiste à dire que l'enfance passe vite. En réalité, parce que le temps s'écoule plus lentement au Pays des Petits - cinq fois plus lentement dans une salle de classe par un après-midi d'été, huit fois plus lentement lors de n'importe quel trajet en voiture de plus de dix kilomètres, jusqu'à quatre-vingt-six fois plus lentement en traversant le Nebraska ou la Pennsylvannie dans la largeur, et si lentement pendant la semaine précédant un anniversaire, Noël et les grandes vacances que ça en devient matériellement inchiffrable-, l'enfance dure des décennies en unités de mesure d'adultes.
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Je me rappelle avoir ressenti une douleur aiguë à l’arrière du crâne.
En me relevant, je me rendis compte que tout le monde me dévisageait avec fascination et se poussait pour me faire de la place. Lonny Brankovich m’aperçut et tomba instantanément dans les pommes. Avec la plus grande franchise, son frère m’annonça :
— Tu vas mourir.
Bien entendu, je ne pouvais pas voir ce qui les captivait autant mais, mais d’après ce que j’ai compris grâce aux descriptions ultérieures, on aurait dit que j’avais un arroseur automatique planté sur le haut du crâne et crachant du sang de tous les côtés de façon assez festive. Je portai une main à ma tête et y trouvai une masse humide. Au toucher, ça faisait plutôt penser au genre de geyser qui jaillit quand un camion s’écrase contre une bouche d’incendie ou qu’un gisement de pétrole est découvert dans l’Oklahoma. 
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J'etais surpris et consterné, non parce que mon paternel possédait des magazines érotiques - c'etait plutôt une excellente nouvelle, une piste à encourager par tous les moyens possibles -, mais parce qu'il les avait fort mal choisis. Il n'y avait, hélas ! rien de très étonnant à ce que l'avarice maladive de mon père s'étende jusqu'à ses choix de magazines "pornos".
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Le Dr Brewster était le dentiste le plus terrifiant de toute l'Amérique. Déjà, il avait au moins cent huit ans et ses mains tremblantes dénotaient un signe très clair de parkinsonisme aigu. Rien chez lui n'inspirait confiance. Il était constamment surpris par la puissance ce de son propre matériel.
- Ouah ! s'exclamait-il en activant brièvement un appareil strident. Il y a de quoi faire de sérieux dégâts avec ce truc, je te parie !
Qui plus est, il ne croyait pas à la novocaïne. Il disait que c'était dangereux et que son efficacité n'était pas prouvée. Quand le Dr Brewster, tout en fredonnant nonchalamment, vous fraisait une molaire branlante et touchait la masse pulpeuse du nerf à l'intérieur, vous pouviez avoir les orteils qui sortaient par le devant de vos chaussures.
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Il pouvait y avoir jusqu'à quatre essais nucléaires par mois au Nevada, les années record. Les champignons étaient visibles de n'importe quel parking de la ville, mais la plupart des visiteurs se rendaient en bordure même de la zone de test, souvent munis de leur pique-nique, afin d'admirer le spectacle. Et ce n'étaient pas de petites explosions. Certaines pouvaient être aperçues par des pilotes de ligne volant à des centaines de kilomètres de là, au-dessus du Pacifique. La poussière radioactive retombait souvent sur Las Vegas, se déposant en fine couche sur toutes les surfaces horizontales. Après les 1ers essais, des experts du gouvernement en blouse blanche se baladèrent partout dans la ville avec leurs compteurs Geiger. Les gens faisaient la queue pour connaître leur niveau de radioactivité. C'était comme un grand jeu. Quelle joie d'être indestructibles !
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Mais il y avait un endroit bien plus glacial encore : une véranda bancale et très approximativement fermée à l’arrière de la maison. Elle était meublée d’un vieux lit défoncé où mon grand-père dormait l’été quand il faisait vraiment trop chaud. Parfois, l’hiver, lorsque la maison était pleine, elle servait de chambre d’appoint. La seule chaleur possible en ce lieu était celle dégagée par tout être humain qui s’y trouvait à un instant T. Cela ne représentait jamais qu’un ou deux degrés de plus que la température extérieure. Or la température extérieure était quasi polaire, si bien que dormir dans la véranda requérait une certaine mise en condition. Tout d’abord, vous enfiliez un caleçon long, un pyjama, un jean, un pull, le vieux cardigan et le peignoir de votre grand-père, deux paires de chaussettes en laine aux pieds et une autre aux mains, ainsi qu’un bonnet à oreillettes noué sous le menton. Puis vous vous glissiez dans le lit et quelqu’un vous couvrait immédiatement d’une dizaine de couvertures, plus trois édredons pour chevaux, tous les pardessus de la maison, une bâche en toile et un vieux tapis élimé. Je me demande si l’on n’ajoutait pas une armoire au sommet de la pile, histoire de tout maintenir en place.
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Nous entrions dans une ère où l'on décidait des choses parce qu'elles offraient un meilleur profit, pas un monde meilleur. Les gens étaient plus riches que jamais, pourtant la vie semblait beaucoup moins marrante. L'économie était devenue une machine infernale [...]Mais ce que l'on trouvait absolument formidable autrefois commençait à devenir insuffisant. Les gens découvraient que le consumérisme effréné était un système de rendements décroissants.
Vers la fin des années 1950, la plupart des familles (en tout cas dans les classes moyennes) possédaient déjà à peu près tout ce dont elles avaient rêvé et n'avaient donc plus grand chose à faire de leur argent à part acheter en double ou en plus gros des biens de consommation dont elles n'avaient pas réellement besoin : une deuxième voiture, un frigo à deux portes, une télévision et un téléphone supplémentaires, des gadgets de cuisine, un canon à neige, j'en passe et des meilleures...
[...]Bientôt, des millions de personnes se trouvèrent prises dans une spirale infernale où elles travaillaient plus pour pouvoir s'offrir des appareils ménagers qui leur faisaient gagner un temps dont elles n'auraient pas eu besoin si elles avaient travaillé moins.
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En 1950 les Américains n’étaient pas du tout téméraires en matière culinaire ( euphémisme élégant pour ne pas dire qu’ils étaient ignorants, Ndlr) et le plus grand critique gastronomique de l’époque, Duncan Hines, auteur d’un immense best-seller Adventures in Eating, déclara avec fierté qu’il ne mangeait jamais de plat dont le nom avait une consonance française, sauf s’il pouvait l’éviter. En revanche, les habitants de l’Iowa avaient les plus savoureuses pâtisseries, le poulet frit le plus croustillant, les travers de porc les plus charnus et délicieusement salissants, la meilleure junk food et les meilleurs pets après coup de burger au chili con carne de chez George, car le burger ne durait que quelques minutes, mais les pets, eux, ne s’arrêtaient jamais…
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