AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,08

sur 19 notes
5
3 avis
4
3 avis
3
0 avis
2
1 avis
1
0 avis
Ce que j'adore avec André Bucher, c'est que même si il écrit des romans, il se débrouille toujours pour y placer des éléments d'actualité et qui plus, qui lui sont chers et dans lesquels il est partie prenante et complètement engagé. C'est ici le personnage d'Emilie qui le représente le plus. Vivant seule depuis le décès de son mari, cette dernière a tenu en conservé sa ferme et vit dans un endroit reculé, en pleine montagne, dans ses chères montagnes devrais-je plutôt dire. Pour elle, les arbres, ses animaux, sont plus chers à ses yeux que toute autre présence humaine. Aussi;, lorsqu'on lui annonce qu'un projet de construction d'une centrale à biomasse devrait voir le jour, Emilie est loin d'avoir dit on dernier mot. Faire de l'électricité avec du bois, ce sera sans elle. de surcroît, depuis le départ de son fils Serge de la maison et la disparition précipitée de son cher Edmond, elle n'a d'autre choix que de faire appel à un entrepreneur de la région pour l'aider pour ses plantation. En voyant le nom d'un certain Victor apparaître, Emilie voit tous ses souvenirs d'enfance resurgir. Se pourrait-il que ce même Victor ne soit autre que son amoureux à l'époque où elle n'avait guère plus qu'une dizaine d'années ? Et si c'était bel et bien le cas et malgré que de l'eau ait coulé sous les ponts depuis (autant pour l'un que pour l'autre), serait-il possible d'envisager un avenir commun, et d'autant plus, peut-on se permettre de tomber à nouveau amoureuse lorsqu'on a désormais plus de 60 ans, une ferme à tenir , un fils qui va prochainement se marier et une lutte à mener ? Et pourquoi pas après tout ? Même si l'on ne vit qu'une fois, lorsque cette dernière nous accorde une seconde chance, ne se doit-on pas de la saisir à tout prix ?

Un roman engagé mais avec des personnages très attachants. Un peu trop de descriptions à mon goût mais une fois qu'on est rentré dans le vif de l'action, il est difficile de s'arrêter ! A découvrir !
Commenter  J’apprécie          421
«  Les arbres ne nous répondent jamais , mais ils nous regardent » .

«  Nous sommes sur un projet de méga centrale électrique se substituant pour partie à celle actuelle utilisant le charbon. L'idée consiste à créer une chaîne de production à partir de la biomasse … »
«  Émilie songeait : Continue ma belle , parle sans t'émouvoir » ..

Quelques passages de cette belle histoire d'amour et de résistance bienvenue face au rouleau compresseur du pouvoir et de l'argent ..

C'est l'histoire d'Emilie , solitaire, le coeur en berne , elle s'occupe à plein temps d'une terre qui se mérite : gardienne des lieux depuis la mort de son mari et le départ de son fils Serge , sur le mont Palle ,là où se trouve la ferme familiale …
Elle n'a pas le temps de s'apitoyer , voire de réfléchir au prétendu travail de deuil .
«  La montagne empiétait sur l'horizon , sa masse inerte accaparait le paysage . Une entité dure mais également fragile , avec la forêt pour territoire . Un endroit improbable ayant lié pacte avec le temps , des monts scellés à l'infini de la terre jusqu'au ciel ? » .

Tenace , elle s'opposera de toutes ses forces au projet de «  nourrir » une centrale électrique face à des entrepreneurs bien déterminés à décimer la forêt environnante pour réaliser leur funeste réalisation : gigantesque , gargantuesque projet de centrale à biomasse.

Chacun et chacune jouera son rôle et donnera au récit sa force , à l'image de cette indomptable montagne de Palle qui domine les lieux et tire son ineffable beauté de ses contrastes .

Une lecture rafraîchissante, description tout en finesse quoique lente , d'une existence rude, âpre, forgée au fil des saisons à l'ombre d'une montagne .

On suit Émilie , forte , face à une nature majestueuse et féroce , un combat écologique au tempo lent , le portrait touchant , lumineux de cette femme .
.
Rythme et musicalité de la langue animent ce beau récit , c'est aussi l'histoire de retrouvailles entre deux enfants que la vie a séparé dans leurs toutes jeunes années , ils mettront beaucoup de temps à se re- apprivoiser : Émilie et Victor ….
La poésie imprègne chaque ligne ou presque de ce roman ,,l'auteur décrit magnifiquement la faune et la flore , les éléments du climat , l'âpre beauté des saisons , les contraintes, les contrastes , les couleurs changeantes , les nuages menaçants , «  la lune dans son landau » le ciel et ses changements , les paysages sont magnifiés , la nature est décrite comme si elle vivait en nous, pareille à un tableau de maître pointilliste !

La langue est soyeuse, belle, on pourrait citer nombre de phrases éloquentes , et je pense aussi aux nombreux oiseaux , les corbeaux……
Le lecteur retient son souffle lors des passages poétiques enchanteurs !
Je ne connais pas l'auteur , je salue son talent de poète !
Commenter  J’apprécie          353
L'opération Masse Critique et les Editions "Le mot et le reste" m'ont permis de recevoir ce livre : qu'ils en soient remerciés car c'est avec un grand bonheur que j'ai retrouvé l'écriture d'André Bucher.

La poésie est toujours omniprésente que ce soit pour décrire la faune, les oiseaux et leurs habitudes qu'il faut savoir lire : cette fois, nous avons la présence des corbeaux - véritable totem des indiens, ce n'est donc pas un hasard pour le lecteur de Jim Harrison qu'est A Bucher ! - qui nous sert de guide, ponctuellement.
La nature s'anime sous la plume de l'écrivain et les cieux qu'ils soient déchaînés ou cléments sont tellement bien décrits qu'il suffit de fermer les yeux pour "les voir" !

Bien sûr, il y a une "intrigue" dans le roman : un projet de déforestation pour "nourrir" une centrale électrique et c'est l'occasion pour l'écrivain, de nous parler d'écologie intelligente, de croquer quelques travers humains, d'esquisser quelques traits de la folie humaine mais aussi de croire qu'il y a toujours des hommes simples et sages dans nos sociétés...

J'ai adoré cette lecture et j'ai pris mon temps pour cheminer au fil des pages ne quittant qu'à regret ce coin de montagne.

Et que dire d'un écrivain qui, dans le même roman, cite "Exile On Main Street" , Edward Abbey, John Steinbeck et nous quitte en nous laissant, dans la tête, des vers d'Emily Dickinson ? Juste que c'est un rêve de lecture pour moi....

Cela tombe bien, j'ai un autre livre d'André Bucher qui m'attend sur les étagères histoire de continuer la féerie poétique de la lecture !
Commenter  J’apprécie          116
Un combat (écologique) sans chaos, une grave et douce mélancolie. Une caresse météorologique des sentiments - André Bucher travaille comme un géologue pour les laisser advenir à la surface. C'est un récit au tempo lent, comme si le lieu - la montagne - imposait son rythme aux personnages et que l'on ne pouvait pas aller plus vite que la musique. Des oiseaux, nombreux... Des corbeaux moqueurs. Un héron, comme toujours. La patte d'ours d'André Bucher - bien sûr - pour dégommer deux trois bricoles ! le rythme et la musicalité de la langue. Un magnifique portrait de femme.
Commenter  J’apprécie          91
Un portrait tout en finesse des personnages clés de l'histoire mais aussi de la montagne qui les environne et les a accompagnés toute leur vie. Une belle histoire de résistance aussi, résistance de quelques humains courageux face au rouleau compresseur de l'argent roi. Cela fait chaud au coeur, même si ce sont des personnages fictifs, de savoir que quelques humains encore sont préoccupés par la défense de nos plus belles forêt. Un récit malheureusement d'actualité : voir ce qui se passe à Gardanne et sur le plateau de Millevaches en Limousin... le souci environnemental est bien le dernier qui préoccupe nos dirigeants ! Certains ne voient, dans les arbres, qu'un tonnage prometteur de pâte à papier, de bois énergie ou de bois d'oeuvre. le pire c'est quand tout ce trafic se met en place habilement camouflé derrière un discours de "développement durable" ou de "protection de la biodiversité". Toute allusion qui serait perçue à la façon dont sont traités les pygmées par les multinationales, dans la forêt équatoriale, n'est qu'une pure coïncidence.
Commenter  J’apprécie          81
J'ai reçu Un court instant de grâce dans le cadre d'une masse critique et je remercie Babelio et les éditions le Mot et le Reste pour l'envoi. Après la lecture de Terres Fauves, également édité par le Mot et le Reste, j'étais contente de pouvoir explorer un peu plus les choix d'édition de cette maison tournée vers la nature. le synopsis m'a plu et je ne connaissais pas l'auteur André Bucher. Après avoir survolé sa bibliographie, je me suis rendue compte que nature et forêts faisaient partie intégrante de son oeuvre et de sa vie. On le ressent dès les premières pages qui nous offrent une magnifique description éthérée du décor de l'histoire, ce que j'ai particulièrement apprécié. On entre ensuite dans le vif de "l'action" car il faut bien le dire, avec seulement 200 pages, il ne faut pas traîner.

On suit Emilie qui, après le décès de son mari Edouard, et le départ de son fils Serge de la ferme familial sur le Mont Palle, doit survivre seule. L'annonce d'un projet de centrale à biomasse nécessitant l'abbatage des arbres de la forêt fait d'Emilie l'opposante principale au projet. On l'accompagne dans son combat contre cet abbatage massif, en parallèle du retour de son amour de jeunesse Victor qui l'aide à préparer et moissonner ses récoltes.

J'ai apprécié cette lecture et j'aurais voulu que le livre soit plus développé, que ce soit dans la psychologie des personnages (surtout des personnages secondaires qu'on voit moins souvent) mais je comprends que l'auteur n'ait pas pu le faire. J'ai vraiment eu la sensation de sauter d'un endroit à un autre sans répit et le déroulé des évènements était très rapide. Là aussi, habituée à des développements et beaucoup de rebondissements, ça peut faire peur et déstabiliser certains lecteurs. Pour autant, ce livre relate bien ce qui peut se passer réellement lors de tels projets et le réalisme reste cohérent. On voit l'amour de la nature d'André Bucher dans toutes les descriptions de la forêt et des paysages qui ponctuent le livre, j'ai véritablement beaucoup apprécié ces moments qui nous transportent littéralement dans cet environnement.

Au final, je garde un très bon souvenir de cette lecture rafraîchissante et je vais continuer à explorer les livres du Mot et le Reste car elles sont de bonnes surprises jusqu'ici.
Commenter  J’apprécie          50
Emilie s'occupe d'une terre dans la montagne de Palle. Veuve, elle s'occupe seule de ses deux vaches laitière, de ses poules et ses lapins. Souhaitant semer à nouveau quelques terres, en cherchant quelqu'un pour l'aider, elle retrouve Victor, son amour d'enfance. Ensemble, ils s'unissent contre un projet de centrale à biomasse dans la forêt proche. En effet, entre écologistes fervents et industriels convaincus, la guerre est déclarée !

Ce que j'ai moins aimé : Je suis malheureusement restée totalement en dehors de ce roman, ne réussissant pas à m'attacher aux personnages que j'ai trouvé froidement décrits. L'ensemble est très lent, le sujet écologique m'a semblé apparaitre de façon artificielle, bref je n'ai pas été sensible à son charme !
Lien : http://www.lecturissime.com/..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (46) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
255 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}