Quelle avait été son existence, cette existence qu'elle ne partageait pas avec lui? Il ne parvenait pas à la comprendre. Et puis il avait honte de sa curiosité et de l'intérêt qu'il prenait à elle. Ce n'était, après tout, Qu'une femme. (page 39)
La vieille femme restait couchée sur son lit très heureuse, tétant sa pipe d'opium et dormant tout le temps, et son cercueil était auprès d'elle bien en vue pour son réconfort.
Désormais, le père et le fils pourraient se reposer. Il arriverait une femme à la maison. Jamais plus Wang Lung ne devrait se lever hiver comme été à l'aube, pour allumer le feu. Il resterait tranquillement dans son lit, et à lui aussi on apporterait un bol d'eau, et si la terre était féconde, il y aurait des feuilles de thé dans l'eau.
« C'était le dernier matin qu'il lui faudrait allumer du feu. Il l'avait allumé depuis six ans que sa mère était morte. Il avait allumé le feu, fait bouillir et versé l'eau dans un bol qu'il portait dans la chambre où son père, assis sur son lit, toussait et cherchait à tâtons ses chaussures sur le plancher. Chaque matin depuis six ans, le vieillard avait attendu que son fils lui portât de l'eau chaude. Désormais le père et le fils pourraient se reposer. Il allait venir une femme à la maison. Jamais plus Wang Lung devrait se lever hiver comme été à l'aube, pour allumer le feu. Il resterait tranquillement dans son lit, et à lui aussi on apporterait un bol d'eau, et si la terre était féconde, il y aurait des feuilles de thé dans l'eau… »
Il ne convient pas en cette vie d'être trop heureux.L'air et la terre fourmillent de mauvais génies qui ne peuvent souffrir le bonheur des mortels, en particulier des pauvres.
Le Nouvel An approchait et dans toutes les maisons du village on faisait des
préparatifs. Wang Lung se rendit en ville à la boutique du cirier et il acheta
des carrés de papier rouge qui portaient tracés à l' encre d' or les uns le carac-
-tère du bonheur et d' autres le caractère de la richesse , et ces carrés il les
colla sur ses instruments aratoires pour lui porter chance pendant la nouvelle
année .
Elle travaillait maintenant tout le jour et l’enfant restait couché à terre sur une vieille couverture ouatée, endormi. Quand il pleurait, la femme s’interrompait et s’asseyant à même le sol découvrait son sein pour donner à téter à l’enfant. Le soleil tombait sur eux deux, le soleil tardif de la fin de l’automne qui renonce à la chaleur de l’été que contraint et forcé par le froid de l’hiver proche, et sous ses rayons la femme et l’enfant, aussi bruns que la glèbe, ressemblaient à des statues de terre. La poussière des champs saupoudrait les cheveux de la femme et la tendre tête noire de l’enfant.
Mais du grand sein brun de la femme le lait giclait pour l’enfant, et quand l’enfant tétait à un sein, le lait blanc comme neige coulait de l’autre tel une fontaine. Elle le laissait couler. Tout gourmand qu’était l’enfant, il y en avait plus qu’assez pour lui, assez pour nourrir plusieurs enfants, et dans l’orgueil de son abondance O-len le laissait couler insoucieusement. Il en venait toujours de plus en plus. Parfois, soulevant son sein, elle le laissait couler sur le sol pour éviter de salir son vêtement, et il se perdait dans la terre et faisait dans le champs une tache plus foncée, molle et onctueuse. L’enfant était gras et bien portant et absorbait la vie inépuisable que sa mère lui versait.
Il ne convient pas en cette vie d'être trop heureux. L'air et la terre fourmillent de mauvais génies qui ne peuvent souffrir le bonheur des mortels, en particulier des pauvres.
Bonjour, J'ai lu ce roman en espagnol et dans mon pays c'est difficile de trouver la version française et je ne trouve pas la version pdf en ligne :( Quelq'un peut ajouter l'extrait final du roman, lorsque Wan Lung a entendu ses fils parler de vendre la terre. sil vous plaît. Gracias
A vrai dire , s' il eût été seul, l' oncle lui-même, qui était
devenu vieux et indolent, ne se serait pas donné la peine de
de se plaindre , mais le jeune homme son fils et sa mère
l' aiguillonnaient, et un jour où Wang Lung se tenait devant
la porte il les entendit tous deux exciter le vieillard .