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EAN : 978B005Z4X3KK
P. Jannet (30/11/-1)
3/5   2 notes
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La venue du Printemps
À Monsieur de Termes
Ode

ENFIN, Termes, les ombrages
Reverdissent dans les bois,
L'hiver et tous ses orages
Sont en prison pour neuf mois ;
Enfin la neige et la glace
Font à la verdure place ;
Enfin le beau temps reluit,
Et Philomèle, assurée
De la fureur de Térée,
Chante aux forêts jour et nuit.

Déjà les fleurs qui bourgeonnent
Rajeunissent les vergers ;
Tous les échos ne résonnent
Que de chansons de bergers ;
Les jeux, les ris, et la danse
Sont partout en abondance ;
Les délices ont leur tour,
La tristesse se retire,
Et personne ne soupire,
S'il ne soupire d'amour.

Les moissons dorent les plaines,
Le ciel est tout de saphirs,
Le murmure des fontaines
S'accorde au bruit des zéphirs ;
Les foudres et les tempêtes
Ne grondent plus sur nos têtes,
Ni des vents séditieux
Les insolentes colères
Ne poussent plus les galères
Des abîmes dans les cieux.

Ces belles fleurs que nature
Dans les campagnes produit
Brillent parmi la verdure
Comme des astres la nuit.
L'Aurore, qui dans son âme
Brûle d'une douce flamme,
Laissant au lit endormi
Son vieux mari, froid et pâle,
Désormais est matinale
Pour aller voir son ami.

Termes, de qui le mérite
Ne se peut trop estimer,
La belle saison invite
Chacun au plaisir d'aimer :
La jeunesse de l'année
Soudain se voit terminée ;
Après le chaud véhément
Revient l'extrême froidure,
Et rien au monde ne dure
Qu'un éternel changement.

Leurs courses entresuivies
Vont comme un flux et reflux ;
Mais le printemps de nos vies
Passe et ne retourne plus.
Tout le soin des destinées
Est de guider nos journées
Pas à pas vers le tombeau !
Le Temps de sa faux moissonne
Et sans respecter personne,
Ce que l'homme a de plus beau.

Tes louanges immortelles,
Ni tes aimables appas,
Qui te font chérir des belles,
Ne t'en garantiront pas.
Crois-moi, tant que Dieu t'octroie
Cet âge comblé de joie
Qui s'enfuit de jour en jour,
Jouis du temps qu'il te donne,
Et ne crois pas en automne
Cueillir les fruits de l'amour.

tome 1
p.151-152-153
(orthographe moderne)


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ODE


… Après maint tour et maint retour,
Notre hôte s'en revient tout cour
En assez mauvais équipage,
Le poil crasseux et mal peigné
Et le front aussi renfrogné
Qu'un Écuyer qui tance un page,

Quand ce vieillard déjà cassé,
D'un compliment du temps passé,
À nous bien veigner * s'évertue,
Il me semble que son nez tors
Se ploie, et s'allonge, à ressors,
Comme le col d'une tortue.

Force vieux Soldats affamez,
Mal habillez et mal armez
Sont ici couchez sur du chaume,
Qui racontent les grands exploits
Qu'ils ont fait depuis peu de mois
Avecque Monsieur de Bapaume.

Ainsi nous nous entretenons
Sur le cul comme des guenons,
Pour soulager notre misère :
Chacun y parle en liberté,
L'un de la prise de Paté,
L'autre du siège de Fougère.

Notre hôte qui n'a rien gardé,
Voyant notre souper fondé
Sur d'assez faibles espérances,
Sans autrement se tourmenter,
Est résolu de nous traiter
D'excuses et de révérences.

Et moi que le sort a réduit
À passer une longue nuit
Au milieu de cette canaille,
Regardant le Ciel de travers
J'écris mon infortune en vers,
D'un tison contre une muraille.

Ô beau Soleil, le seul flambeau,
Qui conduit mes jours au tombeau,
Quand vous saurez ce qui se passe,
Je vous assure sur ma foi,
Si vous n'avez pitié de moi,
Que je n'espère plus de grâce.

p.176-177-178
Bien veigner * : souhaiter la bienvenue
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ODE


Vous qui riez de mes douleurs,
Beaux yeux qui voulez que mes pleurs
Ne finissent qu'avec ma vie,
Voyez l'excès de mon tourment
Depuis que cet éloignement
M'a votre présence ravie.

Pour combler mon adversité
De tout ce que la pauvreté
A de rude, et d'insupportable,
Je suis dans un logis désert,
OÙ par tout le plancher y sert
De lit, de buffet et de table.

[...]

Ainsi plus niais qu'un oison,
Je me vois dans une maison
Sans y voir ni valet ni maître,
Et ce spectacle de malheurs,
Pour faire la nique aux voleurs,
N'a plus ni porte ni fenêtre.

D'autant que l'orage est si fort,
Qu'on voit les navires du port
Sauter comme un chat que l'on berne,
Pour sauver la lampe du vent,
Mon valet a fait en rêvant
D'un couvre-chef une lanterne.

p.175-176
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Video de Honorat de Bueil (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Honorat de Bueil
Honorat de RACAN – Une gloire perdue (Paris Inter, 1960) Émission « Poètes oubliés, amis inconnus » diffusée en 1960, sur Paris Inter, avec Philippe Soupault et Henri Poirier.
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