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Citations sur Le maître bonsaï (25)

Parce que, ce que nous voyons d'un arbre n'est que la moitié de son être.La partie émergée de l'iceberg.L'autre moitié ne nous est pas visible.Elle est souterraine.Ce sont ses racines.Or, un être est un tout.Si nous avons rendu harmonieuse la partie visible, mais que la partie souterraine ne l'est pas, l'harmonie de la partie visible sera éphémère.
Parce que l'être est un tout.Tôt ou tard, un arbre fini par ressembler à ses racines.
C'est pourquoi, tôt ou tard, il faut s'occuper des racines
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Je dis: "arroser s'apprend.Comme regarder. Cela vient avec le temps, l'observation et la pratique. C' est une intuition à développer.
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Créer un bonsaï, c'est poser un arbre sur une bascule, entre la nature et la mort.
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Le bonsaï est un maître exigeant. Parce que c'est un être en suspens.
Créer un bonsaï, c'est contraindre un arbre à ne pas grandir et le maintenir en vie dans cet état. C'est parce que c'est dans cet état que c'est une oeuvre d'art. Hors du temps. Hors du cours naturel du temps.
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Avant faire des enfants c’est synonyme de vie ! Maintenant c’est synonyme de mort ! C’est ça que les gens ne comprennent pas ! Parce qu’ils sont pas informés ! Alors ils gardent leurs réflexes d’avant. Qui vont tous nous tuer. Parce qu’on grouille comme des cafards et que la terre n’en peut plus. Parce qu’une espèce ne peut pas proliférer comme ça. Un écosystème est un équilibre. Et si on n’arrête pas de se reproduire le rééquilibrage va être violent ! Quand je vois une femme enceinte, j’ai la haine ! Parce que c’est un monstre d’égoïsme, de conformisme et d’ignorance ! Pour son petit bien-être personnel, pour faire comme tout le monde elle participe à la fuite en avant ! Sans se poser de question, après moi le déluge, connasses ! Et même vos enfants, vous y pensez, connasse ?! Au monde dans lequel vous allez les jeter ?! Non pas du tout !
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« Je ne supporte plus les gens qui ne prennent même pas la peine de vous répondre quand vous leur laissez un message ! Ou qui vous filtrent au téléphone parce qu’ils n’ont même pas le courage d’entendre ce que vous avez à leur dire ! Ça, je ne supporte plus !
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Surveiller, c’est servir.
Servir se fait au présent. Je donne aux bonsaïs tout mon temps. Mon unique temps qui est le présent. Surveiller tout le temps n’est pas un problème. C’est une habitude à prendre. Le reste n’est qu’automatismes. Servir les bonsaïs n’est pas une activité difficile.
La seule difficulté, c’est de supporter leur murmure.
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La seule chose que j'attends, c'est quelle comprenne. Qu'elle voie.
Mais elle ne comprend pas. Elle ne veut pas comprendre. Cela fait des semaines qu'elle vient et elle ne voit toujours pas. Parce qu'elle résiste.
Alors je dis : "Il faut que vous voyiez. Celui-là est un chef-d'œuvre. Celui-là n'est qu'un croquis. C'est ainsi." Je compare deux bonsaïs.
Cela fait des semaines qu'elle vient et elle ne voit toujours pas le Beau. J'essaye de lui apprendre. Mais elle résiste. Ce n'est pas sa faute. C'est cela que je me dis. Il faut être patient. Parce que l'œil qui n'a jamais vus rejette la lumière. Il résiste.
Alors elle me contredit. Elle dit : "Je vois bien que ton chef-d'œuvre est de la même espèce que mon bonsaï à moi. Mais c'est pas pour ça que je vais le préférer. Je préfère de loin le mien. Et je préfère l'autre, moi, le petit, celui que t'appelles le croquis, il est moins prétentieux. Ton chef-d'œuvre, à moi il me raconte rien. Alors que celui-là, j'ai envie de le regarder des heures. Je me promène autour de lui, comme si j'étais minuscule."
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Ou bien je dis : "Puisque créer un bonsaï, c'est placer un arbre en équilibre entre la nature et la mort, les plus beaux bonsaïs imitent à la fois la nature et la mort. C'est pourquoi les plus beaux bonsaïs sont à moitié morts. C'est pourquoi il faut à moitié les tuer."
Elle fait de grands yeux. C'est une expression qui marque sa surprise. Je le sais. Cela prouve qu'elle s'apprête à résister. Cela, je le sais aussi.
Alors je continue : "Il faut tuer des branches. Les dévitaliser. Cela s'appelle faire des "jin", ou des "tenjin" s'il s'agit de grosses branches. On peut aussi dévitaliser la moitié du tronc. Cela s'appelle faire un "shari". Pour que le tronc soit à moitié mort. Comme cela se trouve souvent dans la nature. Par exemple quand l'arbre a été frappé par la foudre. Alors, pour dévitaliser une branche, ou le tronc, il faut l'écorcer. Comme cela."
Je commence à écorcer le tronc d'un cognassier de Chine. J'ai un couteau à greffer. C'est cela qu'il faut pour écorcer. Cela ressemble à un scalpel. C'est très tranchant, un couteau à greffer. J'aime les couteaux à greffer. C'est cela qu'il faut pour faire un shari. Alors je plante le couteau dans l'écorce du cognassier. Et je commence à couper l'écorce.
Mais elle m'arrête. Net. Elle résiste. Encore. Je le savais.
Elle dit : "Mais c'est immonde ! Tu n'as aucun respect pour la Vie ?!"
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Elle continue de parler. Toute seule. Alors un jour, elle s'énerve. Tout à coup.
Ce jour-là, j'essaye de lui montrer comment composer un substrat. Mais pour cela, les gestes ne suffisent pas. Il faut les accompagner de mots. Alors je suis obligée de me remettre à parler.
Je dis : "Le substrat, c'est la composition du terreau où pousse le bonsaï."
Je dis : "C'est de la chimie. Chaque bonsaï doit avoir son substrat. Et le substrat doit évoluer avec le bonsaï. C'est de la chimie. Alors le maître bonsaï est aussi un chimiste. Il y a des dominantes de composition en fonction des variétés. Mais après il faut les adapter à chaque arbre. Et à chaque stade de son évolution. Donc il faut bien connaître chaque arbre. Il n'y a pas deux milieux identiques, parce qu'il n'y a pas deux arbres identiques..."
Elle dit : "C'est comme pour les gens. Et toi, mon vieux Bonzi, alors, c'est quoi ton substrat ?"
Je ne dis rien.
Alors elle s'énerve. Tout à coup.
Elle dit : "T'as fait quoi avant ? ! Tu viens d'où ?! T'as une famille ?! Je sais rien de toi ! Ca fait dix fois qu'on se voit et je sais rien ! Et toi tu dis rien ! Tu fais le mystérieux ! C'est complètement asymétrique ! C'est pour faire ton intéressant ?! Pourquoi tu me dis rien sur toi ?!
Je la regarde. Elle reprend son souffle.
Alors je dis : "Je ne dis rien parce que ce n'est pas cela que j'ai à faire. Et parce que je n'ai rien à dire. Parce que je ne sais rien de moi. Un jour, je suis mort. Cela, je le sais. Mais je ne m'en souviens pas. Et cela m'est égal."
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