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Critique de Osmanthe


Ce livre est le témoignage d'une survivante de la bombe d'Hiroshima. Hashizume Bun, qui vit encore au moment d'écrire cette critique, avait 14 ans à l'époque. Sous forme d'une succession de poèmes, elle se souvient de la sidération et de l'horreur de cet instant, ce temps qui se fige dans un éblouissement arc-en-ciel, mais aussi des suites. Immédiates avec ces corps sanglants et brûlés, ces chairs en lambeaux, ces agonies silencieuses, ces rapprochements ultimes et derniers mots chuchotés dans un râle entre des enfants, et les corbeaux attirés au crépuscule par un macabre festin. Puis, plus tard, les errants tenaillés par la faim et qui ne parviendront pas toujours à survivre, les souffrances dues aux séquelles physiques des meurtris dans leur chair et psychologiques quand on a perdu des proches...C'est le deuil de toute une vie qu'exprime Hashizume Bun, transformé souvent en combat contre le nucléaire, qui chaque année encore aujourd'hui, en retrait des commémorations, se manifeste encore, timidement, au Japon.

Ces poèmes sont touchants, certes. Pour être tout à fait franc, j'ai été cette fois moins bouleversé que lors d'autres lectures sur ce thème. Peut-être était-ce celle de trop ? Les poèmes scandent les mots de manière un peu trop répétée, sans recherche de vocabulaire plus original, plus recherché. Dans la veine poétique, Les poèmes de la bombe atomique de Tôge Sankichi apparaissent ainsi d'une meilleure qualité de style. La survivante qui témoigne de son vécu, avec ses mots, l'emporte sur l'artiste. Et puis il y a ce petit agacement sur le lien signalé en fin d'ouvrage pour écouter l'auteure lire quelques-uns de ces poèmes sur le site de la librairie circulaire. Et bien c'est du flan, les amis, on tombe sur une page sans le moindre mot de français, et je vous le donne en mille, c'est du 100% kanjis chinois !

Bref, c'est un témoignage intéressant, et qui par ailleurs à l'avantage d'être bilingue français-japonais. Mais je recommanderais plutôt pour une approche poétique du sujet l'oeuvre mentionnée plus haut, et dans une veine plus prosaïque J'avais six ans à Hiroshima de Keiji Nakazawa, et surtout les trois courts récits de Hiroshima, fleurs d'été de Tamiki Hara.
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