Nous devons oublier un moment la négligence professionnelle et regarder les choses dans une perspective personnelle. Pence à ton organe préféré , Ben.
— Des trois religions universelles, l’une est fondée sur une compréhension profonde de la psychologie humaine, une autre sur la connaissance intuitive profonde de la structure sociale nécessaire pour que les gens vivent en paix et en harmonie. Vous me suivez ?
— Je crois.
— La première est le bouddhisme, l’autre l’islam. La troisième est un fatras de magie primitive et de charabia, où les cadavres ressuscitent et se baladent le corps percé de trous, où les lépreux guérissent subitement et où les aveugles voient tout d’un coup, où les vierges enfantent et où les serpents parlent. Comme tout ça est un mensonge éhonté, il faut faire quelque chose pour que les fidèles continuent à déposer des pièces dans le tronc des églises, sinon le modèle économique sur lequel repose tout ce pieux édifice s’effondrerait en moins d’une génération.
Je visualise une belle plage sur un océan sans rivage ;
c’est mieux que d’applaudir d’une seule main.(page 261)
— Je suis bouddhiste. Nous ne pensons pas de cette façon. La question n’a aucun sens pour moi.
— Ah oui ! Comment cela ?
— Le genre de bonheur dont vous parlez est une forme d’attachement… d’avidité, il fait partie d’un cycle. Il finit évidemment par rendre malheureux. [...]
— Alors, je serai damnée. J’aurais aimé que vous soyez là quand les Pères fondateurs ont rédigé la Constitution. Ils ont conduit trois cents millions d’entre nous à tourner en rond comme des abrutis à la recherche d’un bonheur que vous autres bouddhistes saviez déjà ne pas exister.
Pour ta gouverne, il existe de par le monde quantité de démons déguisés en humains, beaucoup d’entre eux haut placés – dirigeants politiques, capitaines d’industrie ; ils n’ont guère conscience de leur véritable identité mais se trahissent souvent par un tragique manque de profondeur.