rien n’est jamais enterré, tout n’est qu’enraciné.
Les autres livres décousent le monde, ce livre le raccomode.
Vous voyez, les souvenirs sont plus puissants que la réalité!
La rose n'existe pas, répond tristement Stelo, elle n'est ni Consuelo, ni la maman de Tonio, ni l'une de ses amantes, la rose c'est tout ce à quoi on tient! Tout ce qui nous retient. Tout ce qu'on doit quitter pour gagner sa liberté.
Nous n'héritons pas de la
terre de nos parents,
nous l'empruntons à nos enfants.
Ne regarde jamais en arrière, rappelle-toi que dans les légendes les plus merveilleuses, celui qui regarde en arrière se transforme en statue de pierre ou de sel.
L'essentiel n'existe que parce qu'il n'est pas encore là et attendu, ou qu'il n'est plus là et regretté, espéré.
C'est seulement à travers cette absence que pour Saint-Exupéry, l'univers fait sens.
Sinon, tout est futile, immédiat, acheté, possédé, jeter. Accepter l'absence, le départ, la disparition, la mort, c'est comprendre la valeur des choses et la respecter.
C'est un sacrifice qui n'est en rien douloureux puisque c'est grâce à lui que tout prend une importance.
Nous n'hésitons pas de la terre de nos parents
Nous l'empruntons à nos enfants
(p. 108)
Moi qui croyait que le Petit Prince avait disparu, mordu par un serpent, et qu'il ne restait de lui qu'une étoile.
Elle se dégage et me regarde comme si j'étais le plus naïf de tous les petits garçons.
Quand le mystère est trop impressionnant, on n'ose pas désobéir.
(page 45)