AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 232 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En commençant « Un amour » de Dino Buzzati, je me suis sentie un peu découragée par une vision masculine, parfois misogyne, peu flatteuse, un peu lourde parfois. Et puis des phrases de 3 pages, décourageantes, pléthoriques, étourdissantes. Je ne sais pas pourquoi je me suis tout de même accrochée à ce livre, persuadée que j'avais à y découvrir quelque chose.
Et ce fut le cas. Car il s'agit de voir ce que peuvent faire de nous les « sentiments », aussi lucide se vante t-on d'être. C'est plus une addiction qu'un amour finalement, une addiction aveuglante que l'on connait mais dont on ne peut se défaire. On est dès le départ frappé par la lucidité extrême du protagoniste sur l'absurdité de sa situation et paradoxalement, par son incapacité à agir. Un asservissement des plus perfides.
C'est l'histoire d'une grande arnaque, d'une manipulation. L'auteur nous tient finalement en haleine car on ne cesse de se demander comment un homme aussi intelligent peut se laisser manipuler de la sorte. Jusqu'où tout cela ira ? Qui craquera le premier ? S'effondrera-t-elle sous son amoncellement de mensonges ? Ment-elle vraiment ? Finira-t-il par la percer à jour ? Comme peut-on concentrer autant de bêtise et de clairvoyance dans le même personnage ? Pourquoi ne peut-il percevoir ce que nous, lecteur, voyons clairement et qui nous saute à la gorge ? Ce qu'il est impossible de voir lorsque l'on est étourdi, aveuglé par le tourbillon des passions. On a presque envie de le sortir de cet imbroglio, de le tirer par le bras en l'attrapant dans une page. de le sauver de ce chaos.

Bref, c'est un Buzzati à lire pour découvrir tout ça.

« (…) La véritable musique est tout entière ici dans le regret d'hier et l'espoir de demain, l'espoir aussi douloureux que le regret ».
Lien : https://kalalou.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          122
Lecture un peu laborieuse de ce roman qui présente trop de longueurs comme cet amour qui n'en finit pas...
Un scénographe de la Scala, bourgeois dans la force de l'âge, s'éprend d'une jeune danseuse, Laïde qui se prostitue. Commence une spirale infernale : sous son emprise, il oscille entre mépris, jalousie et soumission à ses excès. Si Laïde le traite avec indifférence et cruauté, elle est pour lui une obsession, il sombre dans la dépendance et le désespoir, prêt à toutes les concessions et à la négation de son identité.
Amour interdit, amour impossible, amour irrationnel, amour nocif, amour inconditionnel...un roman qui en dit (trop) long sur l'amour avec des situations stéréotypées qui peuvent lasser (au contraire du véritable amour ...) !
Commenter  J’apprécie          80
Récit d'une dépendance amoureuse (auto)destructrice entre un homme d'âge mûr et une très jeune femme.
Situé dans le Milan du boom économique des années 60, avec pour toile de fond la petite "prostitution de survie" des jeunes femmes en quête d'indépendance financière, la force de ce roman est d'être un récit totalement intemporel qui ne s'embarrasse pas d'analyse sociologique ou historique.

Le point de vue est celui d'Antonio, le narrateur, qui décrit avec la même lucidité qu'un observateur extérieur, son plongeon inéluctable dans une dépendance mortifère.

Une des idées fortes du roman est de restituer lors de quelques chapitres (parfois pénibles à lire du fait de l'absence de ponctuation et au détriment de toute logique narrative), le flot des pensées décousues et confuses du narrateur ou de sa jeune maîtresse.

A l'issue de cette lecture oppressante, ni le narrateur et encore moins le lecteur, ne sauront vraiment s'il s'agit du délire paranoïaque d'un homme rongé et aveuglé par la jalousie ou s'il est le simple pantin d'une femme manipulatrice consciente de l'emprise qu'elle a sur cet homme de 30 ans son aîné.
Commenter  J’apprécie          50
Comme beaucoup, j'ai découvert Dino Buzzati en cours avec le roman « le K ». Cette lecture est ancienne et me revient par bribe, mais elle ne me préparait absolument pas à la lecture de « Un amour », qui dans un autre registre est tout à fait percutant de justesse, de malheur et d'addiction. Car « un amour » , c'est plus que de l'amour, c'est de la dépendance maladive dans le cas présent.

Par une journée comme une autre, Antonio Dorigo téléphone à Mme Ermelina, pour prendre rendez-vous avec l'une de ses filles. Rien que de très banal. Pourtant la rencontre ne va pas l'être du tout puisque ce monsieur Dorigo, à l'aube de la cinquantaine va tombé éperdument amoureux de cette jeune femme, cette fillette de la populace. le pauvre Dorigo n'est qu'au début de sa souffrance semble-t-il.

La relation est tellement déséquilibrée. Tout les oppose, tant par l'âge que par la condition sociale, ou encore la manière d'appréhender la vie. Pourtant au début, Laïde - car c'est son nom - ne lui a pas fait forte impression, bien au contraire. Elle n'est pas spécialement jolie, elle n'est pas particulièrement douée, elle est très jeune. Et pourtant, insidieusement, elle lui entre dans le coeur par tous les pores de la peau.

Cette descente aux enfers, car s'en est une, va ravager le coeur et la vie d'Antonio Dorigo comme une tractopelle traversant un champ de fleurs. La jalousie, l'incertitude, en un mot la passion dévorante va dirigé son coeur envers et contre tout. Cet amour est comme une véritable maladie, elle va terrasser Antonio et le laisser pantelant au bord de la route.

En parallèle Laïde est totalement indifférente à la souffrance de Dorigo, la méchante s'en amuse et le manipule de bon coeur. Innocemment ou consciemment, elle n'hésite pas à le faire souffrir et à attiser sa jalousie. Dans l'ensemble, c'est une relation assez désespérante. Dorigo est trop gentil, trop morne, alors que le lecteur n'a envie que d'une chose, le secouer, le venger de cette jeune péronnelle insouciante et cruelle. C'est une passion dévorante et vouée au malheur.
Lien : http://lillyterrature.canalb..
Commenter  J’apprécie          40
Roman d'un amour-passion non partagé entre deux personnages venant de deux mondes que tout oppose: Antonio Dorigo, architecte quinquagénaire, riche, reconnu et grand bourgeois milanais et Laïde,très jeune prostituée, "Un Amour" est l'histoire d'une relation vouée à l'échec confirmant la thèse de Denis de Rougemont: "l'amour heureux n'a pas d'histoire". L'intérêt de ce récit repose surtout sur sa progression inexorable et sur les petites digressions parfois poétiques de Buzzatti ainsi que sur la position du narrateur qui se met dans les pensées des protagonistes et les accumulations lexicales explorant la richesse imaginative et créatrice de l'auteur.
Cependant, la lecture n'est pas toujours aisée ou agréable car, malgré une bonne traduction de Michel Breitman, l'intérêt de l'intrigue parfois se relâche. On a souvent l'impression d'avoir déjà vu ou lu ce genre d'histoire quelque part. ( Nana, l'Ange Bleu,...)
Commenter  J’apprécie          40

Ce pourrait être l'énième répétition d'un poncif présent dans les mauvais romans : la renaissance d'un individu au travers de l'amour d'une fille de rue, d'une vulgaire prostituée .Dans un roman atypique, Un amour, Dino Buzzati décrit les tourments auxquels est en proie un quinquagénaire, scénariste de son état, Antonio Rodrigo, qui se laisse séduire par Laïde, jeune putain milanaise.

Le roman décrit, bien sûr, tous les mensonges, entourloupes, stratagèmes les plus divers utilisés par Laïde pour sauvegarder sa relation, ses liens avec Antonio, qui paraissent toujours fragiles, aléatoires, et bien sûr contre nature. Pourtant, très rapidement, Dino Buzzati fait entrevoir avec talent que cette volonté d'aimer, de la part de cet individu en proie aux doutes classiques de la cinquantaine, peut le conduire, ou le reconduire, vers des horizons qu'il croyait définitivement dépassés dans le cadre strict de son existence :

« C'est pourquoi Antonio avait à chaque fois la sensation de franchir une frontière interdite(…) ces règles se brisaient miraculeusement pour satisfaire sa luxure. »
Antonio, au fil de ses liens avec Laïde, se rend compte que sa relation, aussi fragile fût-elle, le renvoie à la prépondérance de la force de vie, à la source même de la vie : »Pourtant, si on les interroge, ils ne sauront expliquer autrement pourquoi les émeut la tempête (…) ils ne confesseront jamais que dans ces scènes, ils trouvent aussi l'évocation d'un rêve d'amour, malgré tout le dégoût qu'un tel terme peut leur donner. »

Roman déconcertant, surprenant, si l'on songe à son épilogue, qui rappelle à au respect de l'humanité des personnes que tout un chacun peut être susceptible d'aimer, y compris des prostituées, et faire oublier la mort : « Oui, l'amour lui avait fait oublier que la mort existait. Et maintenant elle se dressait à nouveau devant lui, elle le dominait. »

Lien : http://www.bretstephan.com
Commenter  J’apprécie          30
Un milanais, reconnu socialement mais démuni face aux femmes, rencontre Laïde parmi les prostituées qu'il côtoient régulièrement. Et le quinquagénaire cultivé se heurte à cette jeunesse mystérieuse, pas spécialement jolie, ni douée au lit, et qui ne connait que la fuite et le mensonge. Dans une écriture assez crue, le drame se déroule : Dorigo ne peut que sombrer, rongé de jalousie, aimant - mal - une qui ne peut être aimée. A moins que ?
Je me suis laissée emporter dans ce flot de pensées mêlées de récit, qui nécessite quelques pages d'acclimatation.
Commenter  J’apprécie          30
L'amore è una malattia, fortunatamente guaribileMi è piaciuto abbastanza lo stile, con il narratore esterno che si alterna al flusso di coscienza del protagonista; mi è piaciuta l'ambientazione milanese, e i personaggi secondari.Ma leggere il romanzo mi ha messo spesso una gran tristezza, soprattutto pensando che il protagonista è l'autore. Non escludo che una passione amorosa del genere, così offuscante, possa capitare a ognuno a qualsiasi età; però è un fatto che non capiti a tutti, e vedere che uno dei pochi a cui capita sia il noto giornalista e già famoso scrittore, ecco questo mi mette tristezza.Avrei voglia di leggere il romanzo della stessa storia scritto da Laide Anfossi, anche se temo si ridurrebbe a una pura e stringata cronaca, perché, come a volte capita, un intenso amore passionale è corrisposto da un interesse distratto, costituito più che altro dalla voglia di non perdersi quello "spettacolo di arte varia di un uomo innamorato di te", come cantava Paolo Conte.Un altro tipo di sconforto, minore e più letterario, mi è venuta leggendo le parole straniere con refusi (spyder, toupé, knicherbocker...), che danno al libro e all'autore un'aria maliconicamente provinciale, accentuata dall'uso intenso del "la" prima dei nomi femminili.
Commenter  J’apprécie          21


Lecteurs (772) Voir plus



Quiz Voir plus

Dino Buzzati

A quelle lettre de l'alphabet peut-on associer Dino Buzatti?

le Z
le K
le D
le T

11 questions
85 lecteurs ont répondu
Thème : Dino BuzzatiCréer un quiz sur ce livre

{* *}