Reflets
Passant par là,
qui va ?
autour du cercle
dérivant,
voyageur enfoui.
La terre furieuse diluée
en arcade fuyante,
la folle et le ver terne
sur fond de frimas restent
tremblants et torves.
Ricochet dans le gel fêlé
ou la glace d’un oeil léché
qui suinte de rumeurs et d’abandons,
virulence d’éclairs désolés,
de colères fanées.
Un noir fiévreux ronge
les frontières bleues,
le regard fracassé
n’y trouve pas son chant,
n’y trouve pas son repos.
Sur l’infini fermé,
mouche captive voletant
dans les plis de sombres lèvres,
les méandres sirupeux
de fleuves absents.
Une flamme blanche
Vous nagez impassible en vos intimes joies
c'est en vain qu'une main
assassine tente de ruiner
les rêves qui palpitent
en vos yeux ténébreux,
Vous passez cernée d'un vent
inaudible et violent
qui vous porte au delà, d
des misères, des pleurs
Et vous voici juchée
sur le nuage blanc
qui vogue loin des brumes.
L'accompagnateur
(...)
Laisse l'air s'emplir
de bruissements d'ailes,
les rivières emporter
tes pensées d'infime voyageur,
dans la mouvance des vents
tu éliras ta demeure
et le passé diffus
cessera de hâler ta mémoire.
Tu te perds dans les déserts
où les sables savent
souffler les mélopées,
noyer les lamentations,
ton cortège de danseurs abstraits
dans le flou s'est désagrégé,
tu ne dessines plus
qu'une ombre évanouie.
(...)
Accueillant
Une idée de lumière court
sur son profil à peine
deviné.
En ses salons satinés,
son manteau de feu cassé,
sa trouble sérénité,
croisant au-dessus du brasier
ses mains d'océan.
Oiseau mélancolique il va
parler devant les amandiers,
il va parler d'amour,
dans son palais parler sans voix,
s'égarer,
à dos de licorne
quitter terre.
Une nappe d'ombre occulte
son visage en peine
d'exister.
Naufragée
Sur la grève une vague
précieusement déposa
ton corps encore ému,
(...)
Un rapace prodigieux
fondra sur toi
du haut de ses joies impénétrables
Et chaque jour viendra
becqueter un peu de toi.